Alors que la plupart des footballeurs français s’expatrient dans les grands championnats européens, certains de ces joueurs ont fait le pari d’aller dans des ligues moins connues et moins médiatisées.
Gignac, Gomis et bien d’autres sont devenus des stars dans leur club et leur championnat. Découvrons 5 joueurs français partis à l’étranger, et qui ont réussis là-bas.
🇸🇦 Bafétimbi Gomis en Arabie Saoudite
Né à La Seyne-sur-Mer dans le Var, le joueur formé à Saint-Étienne a fait tremblé les filets de Ligue 1 jusqu’en 2014, année où il rejoindra Swansea en Premier League. Après trois années au Pays de Galles, il refera un tour dans le championnat de France à Marseille où il inscrira 21 buts en 34 matchs.
Le 28 juin 2017, direction la Turquie et plus précisément le club de Galatasaray dans lequel il passera une seule année, et quel année ! Il remportera le championnat et finira meilleur buteur avec 29 buts inscrits.
En août 2018, direction le Moyen-Orient et l’Arabie Saoudite avec le club d’Al Hilal FC. Dès le début de saison, « Bafé », inscrit but sur but et s’impose comme l’un dès meilleurs attaquants du championnat saoudien. Une première saison qu’il terminera avec 35 buts et six passes décisives en 48 matchs toute compétition confondue, une adaptation à nouveau réussie.
La saison 2019/2020 est celle de la consécration. Il gagne la Ligue des Champions asiatique le 24 novembre 2019 en battant les japonais d’Urawa Reds 3-0 sur l’ensemble des deux matchs, puis le 9 septembre 2020, il remporte le championnat d’Arabie Saoudite en inscrivant 27 buts et en délivrant quatre passes décisives. Pour couronner le tout, il remporte la King’s Cup, permettant à son club de faire un triplé historique.
L’année suivante, il remporte à nouveau le championnat et reste décisif avec son club : 24 buts et quatre passes décisives, « La panthère » confirme son statut de meilleur joueur du club.
À 36 ans, l’international français est devenu une légende d’Al Hilal et sous la tutelle de Leonoardo Jardim, il tentera de gagner une troisième fois d’affilée le championnat et de ramener une nouvelle Ligue des Champions à son club, avec le record de réalisation du club en ligne de mire, lui qui n’est plus qu’à 35 buts du saoudien Sami Al-Jaber.
🇨🇿 Jean-David Beauguel en République Tchèque
Ce n’est pas le joueur le plus connu de la liste, mais le natif de Strasbourg est bien une star d’un championnat, celui de République Tchèque. Formé à Toulouse, il ne disputera qu’un match avec Les Violets, mais inscrira tout de même un but face à l’OGC Nice. Il partira libre vers l’Espérance de Tunis, mais ne prendra part à aucun match avec le club de la capitale.
Il rejoint le club hollandais de Waalwijk en 2013. En 28 matchs, il inscrit quatre buts et délivre deux passes décisives mais n’empêchera pas son club d’être relégué de l’Eredivisie.
Le 9 juillet 2014, direction Prague et plus particulièrement le FK Dukla, « l’autre » club de la capitale, celui ayant formé le futur ballon d’or Pavel Nedved. Pour sa première saison, il s’illustrera à huit reprises en 27 matchs et contribue à la jolie 6ème place de son club. L’année suivante, il se contente de rentrer en jeu pour cause de nombreuses blessures et rechutes et n’inscrira aucun but en 20 matchs.
En 2016/2017, le joueur français n’inscrira qu’un but en 14 matchs avec le Dukla Prague et sera transféré au mercato hivernal à Zlin, club pensionnaire du même championnat que le Dukla. Il inscrira deux buts en huit matchs et remporte la Mol Cup, en délivrant une passe décisive pour le seul but du match.
L’année suivante reste mitigé pour l’avant-centre d’1m96. Souvent blessé, il ne prend part qu’à 11 matchs de championnat et inscrira trois buts, un triplé contre le Slovan Liberec pour la toute dernière journée du championnat, et c’est ce triplé qui lancera définitivement sa carrière en terre tchèque.
En 2018/2019, il inscrit de nombreux buts et à la 19ème journée, il en est déjà à neufs réalisations. Ses performances attirent l’oeil du Viktoria Plzen, grand club de République Tchèque. Il rejoint le club libre le 1er janvier 2019 et marque à cinq reprises pour la fin du championnat et finit 2ème meilleur buteur du championnat avec 14 buts et deux passes décisives, sa meilleure saison sur le plan personnel.
Il enchaîne sur une saison à 6 buts et à nouveau deux passes décisives en 17 buts, le rendant décisif quasiment un match sur deux. Il réalise une saison pleine en 2020/2021 en inscrivant 12 douze buts et confirme sa bonne forme lancée il y a quelques années.
Auteur de 52 buts et huit passes décisives dans le pays de l’Est, Jean-David Beauguel se plaît là-bas et prouve qu’avec de la volonté et de la détermination, on peut réussir même quand on est au plus bas.
🇺🇸 Aurélien Collin aux États-Unis
De sa première année en junior en 2004 à son arrivée en MLS en 2011, le natif d’Enghien-Les-Bains ne trouvera pas de stabilité et voyagera dans plusieurs pays européens avant d’atterrir au Sporting Kansas City.
L’adaptation éclaire du défenseur français lui permet d’être titulaire indiscutable dans son club et son équipe se classe 1ère de la conférence Est. L’année suivante est toute autant satisfaisante avec une nouvelle place en haut du classement de l’Est mais l’équipe sera éliminée prématurément par Houston Dynamo, qui les avaient déjà éliminés des phases finales de la MLS la saison dernière.
L’année 2013 est la saison parfaite pour le franco-vénézuélien. 2ème de sa conférence, Kansas City élimine tout d’abord New England Revolution 4-3 sur l’ensemble des deux matchs en quarts de finale des play-offs puis se venge enfin de Houston en les éliminant en demi-finales sur le score de 2 à 1 et se retrouve en finale de la MLS contre le Real Salt Lake.
Après avoir concédé l’ouverture du score au retour des vestiaires, c’est Aurélien Collin qui égalise d’une tête rageuse à la 76ème minute. Direction les tirs aux buts avec une séance sous -10 degrés qui s’annonce électrique. Avec 3 pénaltys manqués de chaque côté, le 10ème joueur à s’élancer n’est nul autre qu’Aurélien Collin. Il inscrit son tir au but et le joueur adverse loupe le sien, ce qui signifie que le Sporting Kansas City est sacré champion de MLS pour la deuxième fois de son histoire. Aurélien sera élu joueur des finales et fera deux nouvelles saisons avec le maillot du club qui l’a révélé.
Il continue sa carrière aux Etats-Unis en passant par Orlando City puis New York Red Bulls où il sera titulaire durant ses passages.
Depuis son transfert à Philadelphia Union le 22 janvier 2019, le français n’aura disputé que 6 matchs mais son passage en MLS est excellent et à 35 ans, il peut penser à sa retraite sportive sereinement.
🇨🇭 Guillaume Hoarau en Suisse
Né en 1984 à La Réunion et formé là-bas, l’attaquant d’1m92 part en France en 2004 pour intégrer le club du Havre pour y commencer sérieusement sa carrière.
Connaissant des premiers difficiles, il est prêté à Gueugnon en Ligue 2 et se fait rapidement repérer en inscrivant 8 buts lors de la saison 2006/2007.
Il retourne ensuite au Havre, et là, c’est l’explosion : il termine meilleur buteur de Ligue 2 avec 28 buts et permet à son club d’être promu en Ligue 1.
Il signe au Paris-Saint-Germain le 18 janvier 2008. Il finit son année au Havre puis récupère le numéro 9 de l’ancienne star portugaise Pedro Miguel Pauleta. Il trouve les filets à 17 reprises pour sa première saison et finit meilleur buteur du championnat à égalité avec Karim Benzema. Il effectue trois autres saisons satisfaisantes avant de rallier la Chine puis Bordeaux et rejoint le 30 août 2014 les Young Boys Berne.
Pour sa première saison en Suisse, l’avant-centre inscrit 17 buts et délivre quatre passes décisives en 28 matchs, mais il marque surtout six buts en huit matchs d’Europa League avant d’être éliminé par Everton de Romelu Lukaku en seizième de finale. Il finit la saison suivante en 18 buts et neufs passes décisives mais ne marquera pas dans les trois matchs d’Europa League qu’il dispute cette année-là.
En 2016/2017, il démontre sa régularité avec 18 réalisations et inscrit un triplé en Europa League contre les kazakh d’Astana. L’année qui suit, il reste sur sa continuité avec une quinzaine de buts et gagne pour la première fois le championnat de Suisse.
La saison 2018/2019 est la plus importante de sa carrière et de celle du Young Boys. Au dernier tour de qualification pour la Ligue des Champions, le Dinamo Zagreb se dresse contre le club suisse. Après un match nul 1-1 à Berne, les suisses s’imposent 2-1 au retour grâce à un doublé de Guillaume Hoarau et se qualifient pour la première fois de leur histoire pour la plus prestigieuse des compétitions.
En championnat, le réunionnais marque 24 buts, finit meilleur buteur du championnat et remporte à nouveau le championnat avec 20 points d’avance sur le FC Bâle. En LDC, il marque contre Valence lors d’un match nul 1-1 mais surtout, il inscrit un doublé à domicile contre la Juventus dans une victoire 2-1, la plus belle victoire de l’histoire du club.
Les années suivantes sont un peu plus compliquées pour l’international français, avec une signature à Sion, et à 37 ans, le 3ème meilleur buteur de l’histoire du club avec 118 buts le vainqueur de trois championnats et une coupe de suisse peut envisager un retour à La Réunion bien mérité.
🇲🇽 André-Pierre Gignac au Mexique
Quand on évoque ce type de joueurs, le premier nom qui nous vient à l’esprit est celui de Gignac. En même temps, devenir une star nationale dans un pays comme le Mexique n’est pas donné à tout le monde, et le natif de Martigues l’a fait de la plus belle des façons.
Après avoir connu respectivement Lorient, Pau, et surtout Toulouse et Marseille, avec qui il dispute de nombreux matchs de Ligue 1 où il s’avère décisif et une vingtaine de matchs de C1 et de C3, l’international français décide de s’engager librement à la surprise générale au Tigres, club mexicain assez reconnu en Amérique Centrale.
Il inscrit son premier but en Copa Libertadores contre Internacional et en inscrit 24 la saison suivante en championnat et s’impose directement comme le meilleur buteur du championnat, et gagne même le championnat d’ouverture contre les Pumas UNAM. Son club échouera malheureusement en finale de la CONCACAF, l’équivalent de la Ligue des Champions en Amérique du Nord et Amérique Centrale.
En 2016/2017, il trouve le chemin des filets à 13 reprises en 31 matchs mais se montre surtout décisif lors des phases finales où il inscrit 12 buts en 12 matchs, et gagne à nouveau un championnat, celui de clôture. En parallèle, il échoue à nouveau en finale de la CONCACAF contre les mexicains de Pachuca.
L’année suivante, nouvelle saison pleine avec 21 buts toute compétitions confondues, et peut arborer un nouveau trophée de champion de Mexique dans son armoire.
En 2018/2019, il inscrira 23 buts en championnat avec un nouveau titre de champion de clôture à la clé mais une tension des ligaments croisés l’éloignera des terrains pour plusieurs mois. De retour pour la finale de la CONCACAF, les Tigres s’inclinent contre leurs ennemis de toujours, Monterrey, et ce malgré une réalisation de l’ancien marseillais.
La saison suivante est ponctuée de 20 buts pour Gignac malgré une élimination prématurée en quart de finale du championnat d’ouverture. Mais le plus important n’est pas le championnat cette saison, mais bien la CONCACAF.
Les mexicains éliminent respectivement Alianza FC, New York City, Olimpia et se retrouvent en finale contre le club de Carlos Vela, le Los Angeles FC. Un an après une défaite douloureuse contre leur rival, les Tigres se rattrapent et battent les américains 2-1, avec un but de l’inévitable André-Pierre Gignac à la 84ème minute, leur permettant de remporter la première Ligue des Champions de leur histoire, une magnifique récompense pour Gignac et les siens après trois finales perdues en quatre ans.
Depuis cette finale, notre français continue de faire régner la terreur dans ce qui est devenue son terrain de jeu, avec ces 128 buts inscrits en six ans au Mexique.
Avec le record de meilleur buteur de l’histoire du club avec 149 réalisations, la star de Monterrey continue son épopée dans le pays frontalier des Etats-Unis en faisant rêver les petits et les grands supporters de l’équipe depuis des années.
Ces joueurs français prouvent que prendre des risques ou se relancer en allant dans des pays dit « plus faibles » que les grands championnats peut s’avérer payant, et devenir une star d’un pays moins médiatisé vaut bien plus qu’être un joueur lambda dans le top 5 européen.