Hier soir, le KÍ Klaksvík terminait sa campagne européenne (C4) sur une défaite 3-0, face à Lille, à Pierre Mauroy. Tummas Lervig, président du club, a dressé en exclusivité avec Be Football le bilan de l’aventure de la toute première équipe des Îles Féroé à s’être qualifiée en Coupe d’Europe.
Toutes les belles histoires ont une fin, aussi récentes soient-elles. Ce jeudi soir, face au LOSC, les Féroïens du KÍ Klaksvík participaient à leur sixième et dernier match des phases de poules de Ligue Europa Conférence. Face aux Dogues, des adversaires « respectueux », le Petit Poucet de la compétition s’est incliné trois à zéro, dans un match sans enjeu. Mais en regardant dans le rétroviseur, les Nordiques peuvent constater le bout de chemin parcouru. Car c’est grâce aux barrages européens en série, cet été, que l’on peut ajouter la mention de « première équipe féroïennes à participer à une Coupe d’Europe » à côté de Klaksvík.
Le club de la ville d’un peu plus de 5000 habitants s’est démené pour mener sa barque sur les flots de la C4. Ça aurait d’ailleurs pu aller bien au-delà, en direction de la plus prestigieuse des compétitions. Mais le KÍ s’est incliné deux buts à zéro, à Molde (3-2 au cumul), au match retour du 3e tour préliminaire de la Ligue des champions. Lors des tours précédents, deux victoires en seconde manche chez les Hongrois de Ferencvaros, trois buts à zéro, et en Suède, face à Hacken, quatre à trois après prolongation, leurs avaient permis d’entériner une place en Coupe d’Europe.
C’est vers la C4 que les outsiders se sont tournée, après un dernier barrage de Ligue Europa perdu face à Tiraspol (1-1 ; 2-1). Un lot de consolation bien accueilli lors du retour des héros sur leur terre, au vu du symbole historique. Et pourtant, la performance n’est pas à considérer comme étonnante. C’est en tout cas ce qu’estime leur président, Tummas Lervig : « Pour nous, ce n’est pas une surprise d’être arrivés là. Nous avions des ambitions et la foi d’y arriver. »
Welcome back in town🇫🇴🔵⚪ @KI_Klaksvik @magnehoseth pic.twitter.com/GBJF0xGeZJ
— ANDREAS 🇫🇴 (@SFJ_Andy) July 20, 2023
La foi, mais aussi la force de porter les espoirs de tout un pays sur la scène européenne. » Représenter notre club, et les Îles Féroé, ça nous a rendu fiers « , explique le séxagénaire. Dans une telle situation, il faut trouver la recette pour ne pas tomber dans la folie des grandeurs. Surtout quand l’on est un petit archipel au nord de l’Ecosse, qui compte moins de 55.000 habitants. « Le secret est de croire en soi, d’avoir un rêve. Si vous voulez quelque chose de grand, il faut rêver grand. »
Une première fois à tout, même en phase de poules
Si la petite musique de la Ligue des champions n’aura pas retenti aux Îles Féroé, le défi que représentait la C4 n’en restait pas moins exaltant. Sans complexe, le KÍ a démarré à tâtons son baptême. Malgré une première défaite face au Slovan Bratislava, les Féroïens sont allés chercher le match nul à domicile face au LOSC (0-0). Deux semaines plus tard, rebelote. Cette fois, Klaksvík obtient sa première victoire européenne en s’offrant Ljubljana (3-0), encore devant son public. Quatre points qui paraissent comme un motif d’espoir pour la suite de la compétition. Pourtant, les Petits Poucets n’ont pas su tirer les marrons du feu.
Sans rencontre à jouer suite à la fin de leur championnat, en octobre, les joueurs du KÍ n’ont fait qu’attendre leurs échéances européennes. S’en sont suivis trois matchs en deux mois, et trois déroutes d’affilée, face à Ljubljana (2-0), à Bratislava (2-1), puis à Lille (3-0). L’aventure se termine en cauchemar, symptôme clair et net d’un manque de jeu et de condition physique des Féroïens. Peut-on alors comprendre les critiques contre la Ligue Europa Conférence avec ce cas (pas) pratique ? Certainement pas pour Tummas Lervig : « C’est important qu’elle soit là, la preuve. Il suffit de voir où nous en sommes aujourd’hui. »
La faute est surtout à une place du football encore trop faible au pays. « Il y a une grande différence avec les autres pays. Nos joueurs sont semi-pro par rapport à nos adversaires« , constate Tummas Lervig. Les finances détonnent aussi avec la majorité des équipes européennes. « Le club survit grâce aux bénévoles, la différence est donc grande. Mais nous savons qu’ensemble, nous sommes forts et pouvons surprendre l’Europe« . Si l’Odyssée dont rêvaient le Petit Poucet féroïen et son microcosme fût beaucoup plus court que celle d’Homer, Tummas Lervig a maintenant le regard fixé vers le futur. « Le football féroïen est en pleine ascension et nous aimerions être le club qui l’élèvera encore plus haut, au sommet », ambitionne-t-il.
De là à recommencer l’année prochaine ? Sacré champion des Îles Féroé il y a un mois, l’aventure pourrait se répéter, à l’été 2024, lors des tours préliminaires de la Ligue des champions. « Nous sommes tellement surpris de l’avoir fait, que ça en est devenu important maintenant. Ce n’est pas seulement pour nous, mais aussi pour tous les amoureux du football« . Les passionnés en question se souviendront surtout d’avoir vu une équipe devenir la première à représenter son pays en Coupe d’Europe, et à y glaner un point, puis une victoire. Sobrement, comme pour ne pas faire de bruit au cœur d’une fête où il n’était initialement pas convié, Klaksvík s’en va, et par la grande porte.
Un commentaire
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