Les résultats sont donc tombés. L’Argentin Lionel Messi est depuis Lundi soir le lauréat du ballon d’or 2019, et ce pour la 6ème fois de son incroyable carrière.
Outre la victoire de la Pulga, c’est la place occupée par l’un de ses plus grands rivaux dans la course au titre qui fait débat. Il ne s’agit pas ici de Cristiano Ronaldo, mais bien de Sadio Mané. Auteur d’une saison remarquable avec Liverpool, ponctuée par une victoire en Ligue des champions, le Sénégalais termine 4ème au profit du Portugais, 3ème. Ce qui pose questions quand aux réelles chances des joueurs Africains dans la course au Graal.
Depuis la victoire du Libérien Georges Weah en 1995, plus aucun Africain n’a été en mesure de se hisser sur le podium. De Samuel Eto’o (Cameroun) à Yaya Touré (Côte d’Ivoire), en passant par Drogba (Côte d’Ivoire) et Mané donc, les occasions se sont pourtant présentées.
L’une des raisons est évidemment l’arrivée de deux extraterrestres sur la planète football. Lionel Messi et Cristiano Ronaldo se tirent en effet la bourre depuis de nombreuses années. Et il y’a belle lurette que le monde du ballon rond s’est rendu à l’évidence : Personne n’a été meilleur que ces deux phénomènes. Difficile dans ces conditions d’envisager autre lauréat que l’un des deux.
Ensuite, l’absence de résultats et d’exposition sur le plan International n’aide guère : Les nations Africaines se montrent en effet incapables de dépasser les quarts de finale de la Coupe du Monde. Quand à la CAN, elle est somme toute moins valorisée que l’Euro, tant sur le plan footballistique que médiatique. Compliqué de faire valoir une victoire finale comme argument dans la course au ballon d’or. En d’autres termes, jouer l’Espagne ou la France n’équivaudrait pas à jouer le Cameroun ou le Ghana.
Les nations Africaines sont aussi à mettre en cause
L’absence de solidarité peut enfin être déterminante : On ne peut s’empêcher de relever que tous les pays Africains appelés à voter n’ont pas fait le choix Mané. D’aucuns diraient que l’objectivité se doit de prévaloir sur le reste. Mais si l’Afrique elle-même ne fait pas montre d’une volonté de promouvoir et valoriser son football, pourquoi les autres le feraient-ils ? Ajoutez à cela le manque de moyens et d’infrastructures dans le secteur de la formation, ainsi qu’une tendance claire des meilleurs binationaux à privilégier les sélections Européennes, et vous obtenez une idée plus précise de l’incapacité du continent à garnir le palmarès
Ce dernier ne doit cependant pas se transformer en obsession. Rappelons à toutes fins utiles que les meilleures distinctions que le football puisse offrir demeurent collectives.
Sadio Mané est entré au Panthéon des Africains pouvant se targuer d’avoir soulevé la coupe aux grandes oreilles. Avant peut être de glaner un fameux trophée national qui échappe aux Reds depuis 1990. Et tous comptes faits, l’essentiel n’est-il pas bel et bien là ?