Le monde d’après a comme un goût du monde d’avant pour Antoine Griezmann. Le Français, déjà en difficultés à Barcelone avant le confinement, ne se montre pas plus à son aise en cette reprise de la Liga.
Remplacé à l’heure de jeu à Majorque, entré à un quart d’heure de la fin à Séville, et peu en réussite contre Léganès, le champion du monde semble toujours traîner sa peine en Catalogne. À tel point que l’on se demande ce qui peut bien clocher chez un joueur qui a tant émerveillé la Liga sous le maillot de l’Atletico Madrid.
Une arrivée sur un terrain non conquis
Il se dit en effet que le vestiaire Barcelonais et ses stars se montraient pour le moins réticentes à l’accueillir, lui qui un an plus tôt avait snobé le Barça pour prolonger l’aventure à l’Atletico.

C’est donc sur la pointe de pieds qu’il prenait le chemin du Camp Nou un an plus tard, avec l’objectif de renverser la vapeur, et se mettre ses coéquipiers dans la poche. Il faut dire que malgré tout, l’idée de se renforcer en attaque avec un joueur de ce calibre a fini par faire son chemin dans une équipe habituée à compter sur les exploits de Lionel Messi. En tout état de cause, savoir que l’on est pas forcément attendu ou désiré ne favorise en rien une adaptation réussie.
Un nouveau statut à assumer
Ensuite, Griezmann n’est qu’un élément parmi d’autres à Barcelone, bien loin de son statut de star à Madrid. Passer d’un statut à un autre n’est pas chose facile, pour un joueur habitué à être mis dans les meilleures dispositions, du système aux consignes en passant par le choix des hommes autour de lui.
Au Barça, le patron s’appelle Messi, et se mettre au diapason est la norme pour tout coéquipiers du numéro 10 Argentin. Le servir alors qu’on aurait pu faire un autre choix, ne pas empiéter sur sa zone préférentielle… Autant de d’habitudes à prendre pour le numéro 17.

À noter également que ce dernier n’évolue pas à son meilleur poste. Un rôle d’ailier gauche, parfois de pointe en l’absence de Suarez. C’est visiblement tout ce qu’il peut espérer. Valverde puis Setien s’en tenant au classique 4-3-3 qui fit la grandeur du Barça, Grizou se voit priver de la possibilité d’évoluer en seconde attaquant, là où il excelle. Et cela est d’autant rageant que c’était prévisible.
D’où les réticences de certains, comme son ancien agent, à le voir rallier Barcelone. Mais la perspective de jouer avec Messi et de remporter la Liga chez un habitué ont semble-t-il pris le dessus. De tout cela découle une incapacité chronique à développer une relation technique satisfaisante avec ses coéquipiers, notamment le duo Messi-Suarez, qui eux se trouvent les yeux fermés, et ont une tendance toute naturelle à se chercher bien plus qu’ils ne cherchent Griezmann.
Quel avenir pour Grizou ?
Débarqué à l’été 2019, on le voit mal plier bagage après seulement une saison, ce qui constituerait un aveu d’impuissance terrible.
Mais à moins d’un changement de système lui permettant de donner sa pleine mesure, il apparaît difficile d’envisager une amélioration de sa situation dans un rôle qui ne lui convient pas. Peut-être privilégiera-t-il le palmarès, quitte à sacrifier une partie de son rayonnement individuel.
Le Barça étant toujours en course en Liga et en C1, remporter de grands trophées ferait donc tout oublier. Ses performances en demi-teinte comme les critiques allant avec.