Sous les yeux de Franck Ribéry et pour la dernière rencontre d’Uli Hoeness en tant que président, le Bayern a atomisé le Borussia Dortmund 4 buts à 0 lors de ce Klassiker.
Pour la deuxième sortie de Hans-Dieter Flick après la victoire face à l’Olympiakos en Ligue des Champions, le coach allemand a décidé de reconduire les mêmes hommes sur le terrain. En face, Lucien Favre toujours privé d’un Marco Reus au top de sa forme, a lui aussi reconduit son équipe qui a su renversé l’Inter mardi soir (3-2). On s’attendait à un match disputé, mais Dortmund n’a pas existé et le Bayern en a profité pour dérouler. Un seul but pourtant lors de la première mi-temps, inscrit par l’inévitable Robert Lewandoski, reprenant un beau centre de Benjamin Pavard de la tête. Les jaunes et noirs n’y sont pas et le coach suisse revoit sa tactique en sortant un Sancho inexistant dès la 36ème minute de jeu pour Guerreiro, afin d’apporter un peu plus d’impact défensif. Aux retours des vestiaires, les locaux ne laissent aucune chance au BvB : Müller prend de dos la défense adverse et centre sur Gnabry, qui conclut dans le but ouvert, 2-0 à la 47ème. Dortmund prend l’eau, il leur est impossible de ressortir la balle proprement tant le Bayern presse à deux voire à trois à la perte de balle. Et les münichois poussent : Gnabry sur un centre de Coman à la 51ème voit sa reprise frôlé le poteau de Bürki, puis Lewandoski, le polonais toujours sur une merveille de passe de Coman manque le cadre face au portier suisse (58ème). Après les entrées de Reus et Alcacer, Dortmund retrouve un tout petit peu des couleurs à tel point que le buteur espagnol est à deux doigts de relancer le match, mais sa reprise de volée ne prend pas le cadre. Lewandoski s’offre alors un doublé sur une de remise de Müller (76ème) avant qu’Hummels n’aggrave le score en marquant contre son camp à la 80ème (4-0) Dépassé par la vivacité des ailiers bavarois, absent dans l’impact physique (37 duels remportés contre 58), friable en bloc: tout étaient à revoir dans l’animation défensive du club de la Ruhr. Un grand Bayern a ainsi logiquement puni un Borussia absent des débats.
Le joueur : Lewandoski
16 buts en onze matches de Bundesliga, 6 réalisations en quatre matches de Ligue des Champions, le polonais marche sur l’eau depuis le début de saison. Et il l’a encore montré en cette fin d’après-midi à l’Allianz Arena. Présent dans le jeu et surtout omniprésent dans la surface, il n’a eu besoin que de cadrer deux tirs pour inscrire ses deux buts du jour. C’est l’homme providentiel de Münich tant il est décisif sur toutesles rencontres. Il arrive à énormément peser sur les défenseurs adverses tout en se montrant disponible pour ses coéquipiers. Encore une grosse prestation pour « Lewy » dans un Klassiker.
La statistique : 0
Le Borussia n’a pas réussi à cadrer un seul tir sur l’ensemble de la rencontre.Une preuve de leur inefficacité offensive et de leur difficulté dans la création d’occasions franches. Pire encore, les hommes de Lucien Favre n’ont pas tiré une seule fois en première période. C’est la première fois depuis le début de championnat. La troisième meilleure attaque de Bundesliga n’était pas au rendez-vous ce soir. La faute à un Götze dans l’impossibilité de prendre le rôle d’organisateur et de dynamiteur de Marco Reus, et à un Julian Brandt bien trop discret dans le coeur du jeu (52 touches seulement). L’absence de Jadon Sancho, capable d’apporter un déséquilibre sur son côté ou la non-montée des latéraux trop occupés à cadrer leurs vis-à-vis ont également leur part d’importance dans ce néant offensif.
Les Tops de la rencontre :
Kingsley Coman : percutant sur son aile, il a fait du mal à Hakimi en réussissant 4 dribbles sur 4. Il a également délivré 4 passes clés.
Thomas Müller : disponible dans le jeu, actif à la récupération, on a trouvé un Thomas Müller des grands soirs.
Alphonso Davies : le jeune latéral confirme sa belle prestation de mercredi dernier en livrant un vrai bon match.
Les Flops de la rencontre :
La rentrée de Coutinho : un peu maladroit et pas assez tranchant dans ses prises de décision, il est un peu tombé dans sa propre caricatures.
Alex Witsel : il n’a pas réussi à réguler le milieu de terrain comme à son habitude. Pas à l’aise face au pressing il n’a remporté que 23 pour-cent de ses duels.
Au niveau comptable, le Bayern reprend son souffle après la déroute à Frankfurt. Ils remontent donc à la troisième place du podium, à égalité de points avec Leipzig deuxième, et à une petite longueur de Gladbach (un matche en moins). Pour Dortmund, la rencontre va inévitablement laisser des traces au classement. Ils pointent ainsi à la cinquième position et ne sont pas à l’abris de reculer, s’il y a une éventuelle victoire de Fribourg ou de Frankfurt mais aussi s’il y’a victoire de Wolfsburg contre Leverkusen. Une lourde défaite qui peut d’autant plus fragiliser Lucien Favre, déjà controversé au sein de la direction depuis quelques semaines maintenant. De l’autre côté, les deux performances remarquables de Hans-Dieter Flick, peuvent amener les dirigeants bavarois à revoir leur réflexion à propos du choix du nouveau coach. Quoi qu’il en soit, ça va bouger pendant la trêve.