En la mémoire d’une figure du football français, l’équipe de la rédaction s’est organisée pour s’entretenir avec de fervents supporters de l’Olympique de Marseille pour mettre en avant l’empreinte laissée par Bernard Tapie au sein du club phocéen.
Plusieurs interviews ont été effectuées et à travers cet article, le meilleur et le plus complet a été retenu. Avant toute chose, merci aux supporters marseillais en question pour avoir accepté d’offrir un peu de leur temps à BeFoot.
Entretien avec Romain (@Racolar)
Comme tous les supporters interviewés pour ce projet, Romain, âgé de 31 ans, supporte l’Olympique de Marseille depuis son plus jeune âge. Son souvenir le plus lointain remonte à cet Olympique de Marseille – Montpellier, en 1998, qui avait donné lieu à un match mémorable qui s’était terminé sur le score de 5-4 en faveur des Marseillais. Romain a accepté de nous accorder quelques minutes pour ce petit entretien en la mémoire du Boss. En voilà la retranscription.
- Trois mots qui caractérisent Bernard Tapie ?
Pour moi les trois mots caractérisant le mieux Bernard Tapie, sont légende, ambition et gloire. Forcément, quand on voit ce qu’il a réussi tout au long de sa vie, on ne peut que relever ces trois termes.
- Quel est ton meilleur souvenir quand il était à la présidence de l’OM ( mis à part la C1 ) ?
Mon meilleur souvenir du Boss, bien que je n’ai pas forcément connu son ère à l’OM, ce serait sans aucun doute son retour au Stade Vélodrome, en présidentiel. C’était la première fois qu’on le voyait après ces scandales qui ont précédé sa fin à la tête de l’OM, et je me rappelle quand il s’est mit au balcon, tout le stade l’avait acclamé. Ce soutien du stade était incroyable, c’était un moment très émouvant.
- Peut-on parler de Bernard Tapie comme le meilleur dirigeant de l’Histoire du club ?
Le meilleur dirigeant de l’histoire du club ? La réponse est évidemment oui. Il a apporté quelque chose d’extraordinaire au club, qu’aucun supporter ne pouvait probablement imaginer. Il a amené le club dans une autre dimension. Bernard Tapie a repris le club dans des conditions pas faciles, et en seulement quelques années, il l’a ramené au premier plan avec plus particulièrement la finale de Ligue des Champions en 1991 et deux ans plus tard, la Ligue des Champions remportée, le plus grand exploit.
- Pouvons-nous comparer l’engagement et la fidélité de Pablo Longoria au travail de Bernard Tapie ?
Pour moi, ce sont deux choses différentes. Bernard Tapie avait déjà les moyens qu’il fallait pour faire de l’OM un grand club, il était en plus à deux doigts de signer Diego Maradona. Pablo Longoria lui, prend la suite de Jacques-Henri Eyraud, et on sait que c’est loin d’être une tâche évidente. Le travail apporté par notre actuel président est grandiose, il a réussi à ramener durant ce dernier mercato pas mal de joueurs sous forme de prêt avec option d’achat, il a aussi fait de gros coups, il a effectué une revue d’effectif très large, c’est exactement ce qu’attendaient les Marseillais.
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vécu un tel mercato. Longoria est omniprésent, très proche des joueurs et des supporters, il n’hésite pas à prendre la parole quand il le faut, et je pense que sur ce point global qui est l’omniprésence au sein du club, on peut le comparer à Bernard Tapie. Après bien-sûr, c’est un autre registre entre Bernard Tapie et Pablo Longoria. Mais si Pablo Longoria est tant aimé, c’est parce qu’il prend son rôle de président très à cœur. Il ne s’arrête jamais et s’est entouré de nouvelles personnes qui ne lui apportent que du bien.
- Pourquoi la direction de l’OM a-t-elle été si mauvaise ces dernières années ?
Alors là déjà, si je remonte quelques années en arrière, j’évoque forcément Christophe Bouchet. Il succède à Robert Louis Dreyfus à la présidence de l’OM, et j’en garde de mauvais souvenirs. On recrutait des joueurs à tout va, des joueurs inconnus et ce recrutement-là était juste incompréhensible. Puis Pape Diouf arrive en 2005, un gros travail est effectué et il est récompensé par le titre de champion de France en 2010. Entre temps, Robert Louis Dreyfus décède et sa femme prend la main en 2009/2010. Après le titre, c’est redevenu n’importe quoi. Vincent Labrune est arrivé et on savait d’ores-et-déjà qu’il ne voulait pas ramener le club au sommet, au contraire par exemple de Bernard Tapie. Il a pris le club pour un con et a été mêlé dans de gros fiascos.
Pour n’en citer que deux, on pourrait évoquer l’affaire avec l’agent de Loïc Rémy, ou bien alors le moment où les supporters marseillais l’attendent à la sortie du Vélodrome, sur la base d’un ras-le-bol général et qu’après il déclare ne pas avoir été affecté par ce mouvement de foule puisqu’il était en train de joueur au billard. Pour info, l’Affaire Rémy est survenue en 2012 après un match opposant l’OM à l’OL, où nous avions perdu 1-4. Le seul but de Marseille avait été inscrit dans le temps additionnel par Loïc Rémy. Il faut savoir que c’était déjà la crise à ce moment-là, l’équipe était au plus mal. Le problème, c’est que sur le but de Rémy, les caméras de Canal+ étaient braquées sur Vincent Labrune et on le voyait rire aux éclats. Alors à ce moment-là je te dis pas à quel point les supporters étaient furieux. Il avait essayé de se défendre plus tard en disant que la cause de ces rires était l’agent de Loïc Rémy qui lui avait envoyé « Ah bah, au moins, on le vendra plus cher ! », vu que l’OM voulait le vendre. Enfin bref, après ça, arrive McCourt qui nomme Eyraud président, alors qu’il n’a aucune expérience dans le monde du football. Ses débuts ne sont pas forcément décevants, mais au final ça a tourné au ridicule entre les présentations Powerpoint ou les recrutements incompréhensibles. Ces gens-là que j’ai cité, se sentaient intouchables et faisaient du n’importe quoi.
- Quelle est l’empreinte que Bernard Tapie laisse sur l’Olympique de Marseille ?