Blessures, temps de jeu famélique, occasions vendangées. La fin de l’aventure d’Edinson Cavani au Paris Saint Germain prend des allures de fiasco. En fin de contrat en juin prochain, l’Uruguayen se dirige vers une sortie par la petite porte.
Abonné au banc depuis l’arrivée de dernière minute de Mauro Icardi, le meilleur buteur de l’histoire du PSG semble trainer se peine. Il faut dire que malgré son total de buts impressionnant (195) sous le maillot rouge et bleu, son histoire parisienne n’a jamais été simple loin s’en faut.
À son arrivée, il lui était promis une association en pointe avec Zlatan Ibrahimovic. Dans les faits, le matador a dû se résoudre à occuper un rôle d’ailier peu adapté à ses qualités. 3 saisons durant, « Edi » vit dans l’ombre du grand Suédois, qui attire la lumière et tous les ballons. De quoi s’impatienter et réclamer un changement pour bon nombre de joueurs. Ou un départ. Mais c’est méconnaitre l’état d’esprit exemplaire de Cavani, qui ronge son frein et attend son heure. En 2016, Zlatan s’envole vers la Premier League, et Unai Emery débarque de Séville pour en faire la pierre angulaire de son attaque. Le numéro 9 livre alors sa meilleure saison au sein d’un collectif construit pour le faire briller. 49 buts en 50 matchs toutes compétitions confondues. Des stats Messiesques, ou Ronaldesques, selon les accointances de chacun.
Mais voilà qu’un an plus tard, deux nouvelles étoiles filent vers la capitale : Neymar Junior (Barcelone) et Kylian Mbappe (Monaco). Humilié au Camp Nou en mars, Paris veut frapper fort. Et c’est encore une fois Cavani qui en fait les frais. Sur le papier, le trio qu’il forme avec ses nouveaux partenaires fait saliver. Dans les faits, Neymar aimante tous les ballons, s’appuie bien plus sur Mbappe, excluant Cavani de la relation technique. Les deux premiers prônent sur un jeu dans les pieds dans lequel le dernier excelle peu. L’absence de complémentarité saute aux yeux. C’est, entre autre, ce qui poussera le club à se mettre en recherche d’un avant centre. D’autant que l’Uruguayen ne se voit pas prolonger, mais partir libre en 2020 avec (on l’imagine) une grosse prime à la signature et la perspective de jouir pour un an encore d’un salaire que peut être plus aucun club ne lui accordera. Il enchaine aussi les blessures et contraint Paris à bricoler devant. Icardi arrive donc de l’Inter dans les derniers jours du mercato, et Cavani se contente des miettes.
Son cas divise
Ses plus fervents défenseurs crient à l’injustice et au manque de reconnaissance pour services rendus. Mais le football (professionnel s’entend) est aussi beau qu’il est ingrat.
Un joueur de 33 ans, souvent blessé et en fin de contrat, a rarement les faveurs de son club. Il apparaît tout naturel que Paris ait voulu anticiper en allant chercher Icardi, dont les performances et la complémentarité avec Neymar et Mbappe lui donnent pour l’instant raison. L’Argentin marque, et se mue quand il faut en point d’appuie efficace, permettant de combiner plus facilement. On a suffisamment reproché à Paris de ne pas faire respecter les intérêts supérieurs de l’institution pour ne pas s’étonner du traitement réservé au matador. Il n’envisageait pas de quitter le club avant la fin de son contrat, en voici les conséquences. D’autant que ses entrées en jeu ne sont guère tranchantes. Il donne au contraire l’impression d’être déjà parti.
Si son apport doit être honoré et respecté, il faut se rendre à l’évidence : Cavani n’est plus le joueur qu’il a été, et il est tout naturel qu’un joueur meilleure que lui prenne sa place. Ainsi va le sport de haut niveau. L’Uruguayen n’a jamais réellement été au centre du projet et du jeu parisien, comme il semblait en avoir besoin pour donner sa pleine mesure. Reste simplement à souhaiter qu’il recevra un hommage à la hauteur de son empreinte dans l’histoire du champion de France. Car si Paris aspire à être un grand d’Europe, il se doit de garder en mémoire que la grandeur d’un club se mesure à la façon dont il traite ses légendes. Et si le meilleur buteur de l’histoire du PSG n’en est pas une, alors on ne s’y connaît pas.