Alors que l’équipe de France se rendra au Qatar en novembre pour défendre son titre de champion du Monde, une tendance a émergé chez plusieurs Bleus lors du mercato : revenir en Ligue 1. Si pour certains, ce choix s’explique tout simplement par un besoin de rentrer au pays, il représente pour d’autres une opportunité ultime de s’illustrer aux yeux de Didier Deschamps, à un peu plus de 3 mois du Mondial.
À moins d’une semaine de la reprise de la Ligue 1, les mouvements se multiplient chez les clubs mais aussi chez les internationaux français. Si la Ligue 1 a vu filer cet été Aurélien Tchouaméni, Alphonse Areola, Boubakar Kamara, Léo Dubois ou encore William Saliba, elle n’a pas perdu pour autant au change des internationaux. En effet, plusieurs (ex) Bleus ont fait le choix cet été de revenir dans l’Hexagone. Zoom.
La quête de l’épanouissement personnel
Si une carrière de footballeur peut parfois être menée dans son intégralité au pays – nombreux sont les joueurs italiens à sillonner la péninsule tout au long de leur carrière – elle peut également être jalonnée de voyages dépassant les frontières. Chez les internationaux français par exemple, l’envie de se lancer de nouveaux défis à l’étranger, avec parfois en perspective l’idée de boucler la boucle au pays, se fait monnaie courante.
C’est par exemple le cas de l’international français Maxime Gonalons (8 sélections chez les Bleus), revenu cet été en France du côté de Clermont. Le milieu de terrain de 33 ans formé à l’OL, libéré de son contrat après la relégation de Grenade la saison dernière, a décidé de rentrer au pays 5 ans après son départ à l’AS Rome. « J’avais la volonté de revenir en France après 5 ans passés en Italie et en Espagne. Je reviens dans la région et je me rapproche de la famille. C’est un championnat que je connais et l’opportunité m’a plu. » a déclaré l’international français dont la dernière sélection remonte à juin 2015.

Le désir de se rapprocher du cocon familial et de fructifier une expérience acquise à l’étranger, tout comme le nantais Moussa Sissoko. L’ancien joueur de Tottenham, figure de proue du mercato canari, a effectué cet été son retour en France 9 ans après avoir quitté Toulouse. Lors de sa présentation, l’international de 32 ans a confié qu’il avait toujours eu dans un coin de sa tête la volonté de revenir dans l’Hexagone : « Je savais que je reviendrais à un moment donné. Après 10 ans passés en Angleterre, j’avais besoin de rentrer en France. Le bien être de ma famille a également pesé sur ce choix ».
Une zone de confort retrouvée et non négligeable dans le processus d’épanouissement des joueurs. Car ce n’est un secret pour personne : le bien-être personnel conditionne les performances du terrain. Corentin Tolisso, de retour à l’OL cet été, a lui aussi évoqué le sujet : « Lyon représente énormément pour moi, c’est ici que j’ai ma famille, que j’ai grandi, et c’est ici que je me sens le mieux. Je suis très content de revenir ici ». Dans la même veine, son ami et coéquipier Alexandre Lacazette a insisté sur son amour pour le club : « Pour moi, revenir à Lyon était évident même sans qualification en coupe d’Europe. L’amour du club était le plus important. »

L’argument Coupe d’Europe pour s’illustrer
Si tous ne pourront pas compter sur l’argument Coupe d’Europe cette saison – les lyonnais Lacazette et Tolisso ne sont engagés dans aucune compétition européenne – ce n’est pas le cas du néo-parisien Nordi Mukiele et du nantais Moussa Sissoko, qui auront eux l’occasion de s’illustrer aux yeux de Didier Deschamps. Longtemps considéré comme un argument « rédhibitoire » par le sélectionneur des Bleus, la Coupe d’Europe reste un indice assez révélateur de la capacité d’un joueur à se hisser au niveau international.
Parti de Montpellier pour rejoindre Leipzig en 2018, Nordi Mukiele (1 sélection) a fait le choix de revenir en France cet été du côté du PSG. Et avec la Ligue des Champions en ligne de mire, le défenseur formé au Stade Lavallois aura l’occasion de se distinguer dans une équipe taillée pour le sacre et très regardée, notamment par Didier Deschamps. « Il faudra que je sois bon à l’entraînement, en match et être performant chaque week-end. J’ai cet objectif de donner le meilleur de moi-même pour essayer d’être au Mondial avec les Bleus » a confié le défenseur de 24 ans. Fort de 30 matchs en Coupe d’Europe avec Leipzig (23 en Ligue des Champions, 7 en Europa League), Mukiele, qui a connu sa première et unique sélection en Bleus en septembre 2021, pourrait voir se présenter l’occasion de bousculer la hiérarchie juste avant le Mondial en cas de bonnes performances avec le PSG.

Même son de cloche pour Moussa Sissoko qui aura l’opportunité, lui, de s’illustrer en Europa League avec Nantes. L’international français, qui totalise 71 sélections en Bleus, a été séduit par le projet canari et l’opportunité de jouer la Coupe d’Europe. « Nantes avait un bon projet avec de bons joueurs. Et le fait de pouvoir jouer l’Europa League cette saison a fortement pesé sur la balance. » confiait l’ancien Spurs. Plus appelé en Bleus depuis l’Euro l’été dernier, Sissoko (32 ans) aura certainement une carte à jouer avec les blessures récurrentes de Paul Pogba et Ngolo Kanté. Avec l’argument Coupe d’Europe, il pourrait également partir avec une légère avance sur son concurrent lyonnais Corentin Tolisso.

Une ultime chance pour le Mondial
Revenir en France cet été peut s’avérer être un système D dans la quête aux Bleus. Car si pour certains (ex)internationaux, comme Maxime Gonalons, la perspective de retrouver l’équipe de France un jour est nulle, d’autres comme Nordi Mukiele, Corentin Tolisso, Moussa Sissoko ou Alexandre Lacazette, peuvent encore prétendre – à divers degrés – à postuler pour le Qatar. En effectuant leurs retours en Ligue 1, ces internationaux auront l’occasion d’apporter à leur club leur expérience emmagasinée à l’étranger, et de se relancer dans un championnat dans lequel ils ont brillé par le passé.
Pour le nantais Moussa Sissoko, l’objectif est clair : aller au Qatar avec les Bleus. « Je suis ici pour apporter à l’équipe mon expérience et mon savoir-faire. Pour la Coupe du Monde, rien n’est joué. Je vais jouer mes chances à fond et essayer d’être le plus performant possible pour y aller » a confié l’intéressé lors de sa présentation. Revenu après 9 années passées en Angleterre, Sissoko aura un peu plus de 3 mois pour convaincre Didier Deschamps et son staff de l’amener au Qatar.
Tout comme son concurrent direct Corentin Tolisso, revenu à l’OL cet été après une parenthèse de 5 années au Bayern Munich. Très apprécié par Didier Deschamps, le champion du monde revient avec un statut différent de celui de son départ en 2017. Avec l’expérience qu’il a accumulée au fil des saisons chez le sextuple champion d’Europe, Tolisso (23 sélections) pourrait être un candidat sérieux au Mondial s’il est épargné par les blessures. Et le natif de Tarare, dans le Rhône, déborde encore d’ambition : « J’ai envie de gagner avec Lyon. J’ai pour objectif personnel d’aller à la Coupe du Monde et j’espère qu’on fera de belles choses ensemble. »

Pour son coéquipier et ami Alexandre Lacazette, les chances d’être du voyage au Qatar restent très minces en revanche, même si le début de saison pourrait redistribuer certaines cartes. Libre depuis son départ cet été d’Arsenal, l’attaquant de 31 ans a fait le choix du cœur en revenant à l’OL. Plus sélectionné en Bleus depuis novembre 2017 – il avait inscrit un doublé contre l’Allemagne lors de sa dernière sélection – Lacazette aura dans un coin de sa tête l’idée de se relancer et de pourquoi pas faire partie d’un groupe élargi de 26 joueurs en novembre. Sans Coupe d’Europe certes – l’argument Coupe d’Europe ne semble plus être éliminatoire aux yeux de Deschamps depuis la sélection de Jonathan Clauss – mais dans un championnat très observé par le staff du sélectionneur des Bleus, et où il a brillé par le passé.
Pour Nordi Mukiele, la donne est différente. Son aventure chez les Bleus est loin d’avoir touché à son crépuscule, et la perspective de disputer la Coupe du Monde en cas de bonnes performances au PSG existe bien. Conscient de l’attrait que génère le PSG chez les observateurs et notamment chez le staff des Bleus, l’ancien montpelliérain n’a pas voulu louper le train. En signant dans le club de la capitale, Mukiele aura l’occasion de faire parler sa polyvalence – il peut jouer latéral droit, piston droit ou même défenseur axial dans un système à 3 – et de se montrer aux yeux de Didier Deschamps, encore incertain de l’identité de son piston droit.
Alors, qui parviendra à balayer tous les obstacles et à se frayer un chemin jusqu’au Qatar ? Rendez-vous début novembre pour la réponse.
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