Le club nordiste joue depuis plusieurs années dans le ventre mou du championnat français. Il faut dire que le club est dans une situation délicate avec un président qui n’a pas l’air d’avoir l’envie d’investir. Malgré ça, l’équipe a su trouver un entraîneur qui semble correspondre aux attentes. L’équipe se classe dans la première partie du classement et enchaîne les bons résultats.
Découverte aujourd’hui du gérant de la page twitter Nungesphère. Un vrai fanatique du Valenciennes Football Club basé dans le nord de la France. Entretien complet ci-dessous.
Qui est-il ? Que fait-il ? Présentation de notre supporter :
« Je m’appelle Raph, fraîchement 24 ans et actuellement en reconversion professionnelle. Je suis supporters de Valenciennes depuis que je suis gamin. J’ai créé avec deux autres supporters le « Kop Streaming Valenciennes » le 5 mars 2015. « Kop Streaming » car à l’époque nous n’avions pas le permis pour nous rendre au stade régulièrement. Du coup on regardait jouer notre équipe grâce à des sites de streaming bourrés de pubs, où des femmes vivant à moins de 100 mètres de chez nous voulaient passer un moment charnel. Nous avons changé de nom en 2017 pour « La Nungesphère » pour du contenu plus « mature ». »
Son quotidien dans sa vie de supporter :
« Les saisons d’avant étaient plus compliquées. Soit on jouait le maintien, soit le ventre mou. Difficile donc d’y trouver une motivation quand les saisons se suivent et se ressemblent. Cette saison mon quotidien est différent des précédentes. J’ai hâte de voir mon équipe jouer, encore plus quand on reçoit car on a repris du plaisir à voir des morts de faim sur le terrain. Cette année l’équipe est bien classée, elle donne du plaisir aux supporters, donc forcément on a envie de la revoir le plus vite possible. Je n’ai pas de rituels lors de la préparation. À part lors des matchs style les derbys contre où psychologiquement, je me prépare toujours à une défaite, et à l’éventuel chambrage de la partie adverse. C’est le jeu tu me diras. »
La naissance de l’amour pour le club :
« Alors il faut savoir que de base, dans ma famille ils ne sont pas très foot. D’habitude c’est le papa qui emmène son fils au stade pour la première fois. Dans mon cas c’est plutôt le fils qui a forcé son père à aller au stade. D’ailleurs dans mon école primaire, je devais être l’un des seuls à ne pas aimer le foot. Je m’y suis intéressé un peu comme ça, par défaut. Puis en regardant des matchs à la télé (soirées ligue des champions sur TF1, où le grand Lyon ouvrait le Réal Madrid en deux, tu connais) j’ai commencé à accrocher. Puis un jour on m’a conseillé d’aller à Nungesser. Là-bas j’ai directement aimé l’ambiance de la tribune de Fer, la tribune Pouille qui sautait comme un seul homme. Les joueurs qui se battaient comme des morts de faim sur chaque ballon de la première à la dernière minute. Aujourd’hui tout ça n’est plus qu’un lointain souvenir, même si on peut y trouver des similitudes entre le VA que j’ai connu et le VA d’aujourd’hui, dans la combativité. »
Son meilleur souvenir mais aussi son pire souvenir :
« Il y en a tellement de bons souvenirs. Mais sans hésiter, le VA-OM d’Aout 2007. Le doublé légendaire de Savidan, avec le fameux coup-franc qui finit dans la lucarne. Savidan qui n’avait plus marqué depuis 6 mois, offrait la victoire à tout un peuple qui attendait ça depuis 14 ans. Vient ensuite un autre VA-OM, celui de 2009. 2-2 à la mi-temps, et à la 84è, Nungesser explose. Tête de Rafael Schmitz pour le but du 3-2. J’entends encore le stade exploser en écrivant ces lignes. Et enfin, le dernier match à Nungesser, contre Nice. Double enjeu car VA doit gagner pour assurer son maintien dans l’élite, et aussi pour finir sur une bonne note dans ce mythique stade Nungesser.
Je suis partagé entre Steve Savidan et Rudy Mater pour le meilleur joueur. Steve ce sont mes premiers souvenirs de stade. Rudy c’est le gars du coin, la fidélité au maillot.
Les mauvais souvenirs, il y en a tellement, rien que dans la saison de la descente. Le plus traumatisant est la défaite contre Ajaccio. Tu gagnes ce match tu te relances dans la course au maintien, tu peux même changer le cours de la fin de saison. VA mène 2-1 à la 88è grâce à « Magic » Waris. Et entre la 88è et la 90è, on encaisse deux buts. Défaite 3-2, on ne s’en relèvera pas. »
La petite anecdote :
« Mon premier déplacement était court puisque c’était à Bollaert (Lens) en Ligue 2. On avait aligné une équipe flinguée, on a marqué un but de raccroc, j’ai repeint mon caleçon 12 fois en 45 minutes, et on est rentrés à la maison avec les 3 points. Difficile de faire mieux comme première. A part Lens, Amiens et Lille je n’ai pas fait d’autres déps, même si je n’exclus pas d’en faire quelques-uns dans le futur.
J’ai une anecdote. C’était pendant les épreuves du bac. Le compte officiel organisait un petit jeu du style « bac d’histoire » sur Twitter, et j’avais répondu juste avant de rentrer dans la salle pour y passer mon épreuve. En sortant de la salle quelques heures plus tard, je vois une notif du compte de VA. J’avais été tiré au sort. J’avais gagné un drapeau et quelques babioles (oui ce mot existe encore). C’était fun, même si je soupçonne le Community Manager de m’avoir fait gagner par pitié. »
Ses goodies, maillots et accessoires en rapport avec le club :
« J’ai des maillots, des écharpes, des vestes de survêtement. »
Les rivaux, ambitions et avis sur le championnat :
« J’aurai pu citer Marseille car 93, Bernard Tapie, mais on n’évolue pas dans la même cour. Je dirais les deux gros de la région, Lens et Lille. Lens car même passé commun (les mines, les terrils), ils sont devenus champions alors que VA traversait les tempêtes. Ils ont rameuté un maximum de gens des environs, ils ont bossé leur image de marque. La liste est longue. Mais, entre nous, ils auraient été cons de ne pas en profiter. Et Lille car c’est la capitale de la région, et Valenciennes c’est la paysanne, la minière. A titre personnel je n’ai rien contre les lillois. Comme beaucoup, j’aimerais que VA retrouve l’élite car c’est là sa vraie place. Vivre des aventures en coupe de France, et pourquoi pas une ou des épopées en coupe d’Europe. Mais ce n’est qu’un doux rêve.
Je dirais que la Ligue 2 est un championnat très compliqué, très physique et assez bordélique puisque tout le monde peut battre tout le monde. Les défenseurs ont le physique d’une armoire à glace. Si tu n’as pas suffisamment de coffre physiquement, ou si tu es un gringalet, tu ne vas pas exister dans ce championnat puisque tu seras le plus souvent à l’infirmerie que sur le terrain. »