Didier Deschamps était en conférence de presse, ce jeudi soir, à la veille du match entre l’équipe de France et les Pays-Bas, dans le cadre de la deuxième journée du groupe D de l’Euro 2024.
Vous étiez méfiant envers l’Autriche … l’êtes-vous encore les Pays-Bas ?
« Par rapport aux deux rencontres qu’on a vécues (victoire 2-1 en octobre 2023 et 4-0 en mars 2023), l’équipe des Pays-Bas n’a rien à voir, de par ce qu’ils ont changé et des joueurs absents. L’objectif des deux équipes est d’aller chercher la qualification, c’est un adversaire différent par rapport à l’Autriche. »
Le manque d’efficacité que vous avez rencontré contre l’Autriche vous inquiète-il ?
« Je ne suis jamais inquiet. Si on n’avait pas d’occasions, ce serait plus embêtant. L’efficacité, plus on l’a, mieux c’est. C’est un autre match, avec comme objectif, de mettre en difficulté les Pays-Bas. Ils ont la capacité de créer du danger et un avantage physique. Je salue le boulot du staff médical pour faire en sorte d’optimiser la récupération pour faire en sorte d’avoir la même fraicheur sur ce deuxième match (*). On en aura besoin. »
(*) Les Pays-Bas, qui ont joué dimanche, ont eu plus de temps pour récupérer que l’équipe de France, qui a joué lundi.
Deschamps : « Kylian ? Il n’y a pas de perturbation dans le groupe »
Entre la situation politique et la blessure de Kylian Mbappé, avez-vous le souvenir d’un début de compétition aussi complexe à gérer ?
« Je n’ai pas de mémoire, ou j’ai une mémoire sélective (ironie). Je fais en sorte de gérer ces débuts de compétition avec le plus de tranquillité. Ce n’est pas comparable. Pour ma première conférence de presse de l’Euro, sur huit questions, sept et demi ’étaient pas sur le football. Evidemment, je suppose que ça alimente les débats. Par rapport, à Kylian, il n’y a pas de perturbation dans le groupe. Les choses se font le mieux possible avec le staff médical et Kylian est dans le groupe. En interne, il y a de la tranquillité et de la sérénité. »
Antoine Griezmann évoquait, en conférence de presse, son faible nombre de ballons touchés contre l’Autriche. Quel regard portez-vous sur sa prestation et quel bilan faîtes-vous depuis le début du rassmeblement ?
« (Il souffle). Je ne sais pas si c’est vraiment intéressant de faire un bilan. Ce n’était pas son meilleur match qu’il ait fait avec nous, j’en ai discuté avec lui. Il entre dans l’élaboration du jeu. Plus il touche des ballons, mieux c’est pour nous. Plus il aura de la justesse, ce sera bénéfique pour l’équipe. Contre les Pays-Bas, ce sera différent. L’influence de Griezmann dans notre jeu est importante. C’est un joueur qui a l’habitude d’enchaîner, même si, lors de la fin de saison avec son club, il a été utilisé à différents postes. J’ai une totale confiance en lui. »
Au sujet de la possible absence de Kylian Mbappé, en termes de management, comment prépare-t-on le remplaçant, avec cette incertitude qu’il joue ou non ?
« Vous mettez une équation, qui n’est peut-être pas la même pour moi. Je fais en sorte d’avoir des discussions avec les joueurs, ceux qui commencent et ceux qui ne commencent pas. Tout le monde est prêt, ça concerne un groupe. Comme lors du premier match, tout le monde doit faire en sorte de répondre, je ne vais pas faire un cas particulier. La gestion du groupe reste la même pour mon staff et moi-même. »
Vous avez affronté le plus souvent les Pays-Bas en tant que sélectionneur de l’équipe de France : 8 matchs, 7 victoires. Quelle est votre recette ?
« C’est un rapport de force, qui sera différent que les deux derniers matchs. Il faut faire en sorte de leur créer des problèmes et limite leur animation offensive. Chaque match n’est pas le même. Ils ont des différents systèmes, avec et sans ballon. On passe du temps avec le staff technique et les analystes vidéos pour les décortiquer. »

Sur le plan tactique, qu’est-ce qui vous amené à choisir de mettre Dayot Upamecano axe droit et William Saliba axe gauche contre l’Autriche ? Il y a-t-il des axes d’amélioration ?
« Il y a toujours des axes d’amélioration. Je fais en sorte de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions. Je pense que William est plus à l’aise que Dayot à gauche. Ils ont les deux la possibilité de jouer à gauche et à droite. William a joué plusieurs saisons à gauche, et il faut évaluer lequel est le plus à l’aise. J’ai connu des droitiers plus à l’aise à gauche. Dans la position pour défendre et les sorties de balle, c’est important d’avoir plus d’aisance pour sortir des zones de pression. »
Comment vont Olivier Giroud et Dayot Upamecano (*) ?
« Ils seront en séance ce jeudi. »
(*) : Olivier Giroud ne s’était pas entraîné mardi, tandis que Dayot Upamecano était absent de la séance de ce mercredi.
Vous disiez « on peut toujours mieux faire dans les sorties de balle » après le match contre l’Autriche … qu’est-ce qu’il faut améliorer ?
« On peut toujours mieux faire. Il y a la qualité que peuvent avoir certaines équipes à venir presser très haut. Les Pays-Bas peuvent le faire. »
Comment va Ibrahima Konaté ?
Il est là et s’entraîne. Il a envie de pouvoir commencer le match. Ce ne sera pas le cas pour tout le monde.
Pouvez-vous parler de votre adjoint, Guy Stéphan ?
« Le mérite en revient toujours aux joueurs. Quand on a des listes pour une grande compétition, on passe beaucoup de temps, j’échange beaucoup avec mon staff. Je peux m’appuyer sur eux. Avec Guy, on se connaît parfaitement. Très souvent, on n’a pas besoin de se parler pour penser la même chose. Le staff est là pour nourrir ma réflexion. Notre objectif, dans la construction d’un groupe et dans le suivi des joueurs, est de ne perdre personne. On passe beaucoup de temps pour échanger avec les uns et avec les autres. Même si le premier match, il peut y avoir des déçus. La force du groupe est au-dessus de la force individuelle. Ils s’inscrivent tous un collectif et on fait en sorte d’être très attentif au groupe. »

Deschamps : « Toutes les équipes sont bien organisées »
Quelle vision avez-vous sur le niveau du tournoi pour l’instant ?
« Je n’aime pas comparer 2016 et 2021. La constante qui revient, ce sont des matchs de très haute intensité. La capacité que les équipes ont à répéter les efforts à hautes intensité, qui sont liées au climat en Allemagne, où il n’y a pas de grosses chaleurs. Les joueurs sont mieux préparer. Pour le premier match, il y a toute la fraicheur possible. Elle peut diminuer, parce que ce n’est pas pareil d’avoir des matchs tous les quatre ou cinq jours. Le danger de chaque équipe vient de partout, les milieux et les joueurs de couloirs se projettent beaucoup. Toutes les équipes sont bien organisées. »
Kylian Mbappé peut-il utiliser son masque pour protéger son nez ?
« Oui, il le portera. »
Deschamps : « Tchouaméni ? Les milieux peuvent être tous titulaires »
Comment va Aurélien Tchouaméni et quel rôle aura-t-il dans ce tournoi ?
« De par ce qu’il a réalisé en opposition (2 fois 30 minutes contre les U19 de Paderborn, 7-0), la cicatrisation est bonne. C’était prévu qu’il soit disponible pour le deuxième match. Son statut ? Je vous l’ai déjà dit, les milieux de terrain peuvent être tous titulaires. Il y aura des relais à prendre. Aurélien est en meilleures conditions que lors du premier match. D’autres joueurs étaient plus prêts que lui. »

À quel type de match vous attendez-vous contre les Pays-Bas ?
« L’objectif est d’avoir le ballon et de les mettre en difficulté. Cette équipe a cette capacité de sortir le ballon d’une certaine façon, avec un positionnement bien précis de certains de leurs joueurs. Avant tout, c’est des les obliger à défendre. Je ne veux pas que l’on défende, comme premier objectif. Il faut être capable de le faire quand c’est nécessaire. »