Il nous arrive parfois de trouver le passé toujours meilleur que le présent, ce léger sentiment de nostalgie qui aveugle nos consciences et nous fait croire alors qu’avant, c’était forcément mieux. Vous avez probablement pu vous poser cette question à de nombreuses reprises dans vos vies. Et si nous nous posions réellement la question sur le football. Ce sport, qui nous a fait vivre nos plus grandes émotions, nos plus grandes tristesses, nos plus grandes joies, qui nous a accompagné dans nos vies. De notre plus jeune âge, à aujourd’hui. Quand vous alliez mal, quand vous étiez heureux, le football a toujours été là, d’une manière ou d’une autre. Et aujourd’hui alors, le football est-il toujours autant attrayant ? Pourriez-vous vous passer de regarder les matchs de votre équipe favorite, ou de consommer tout simplement du football à la télévision ? Sondage, témoignages, analyse. Essayons de répondre à cette question.
Les droits TV
L’époque où il suffisait de se poser devant TF1 ou Canal + pour voir du foot n’est pas si lointaine, et pourtant elle parait à des années-lumières aujourd’hui. En effet, afin de suivre le foot français et européen, de nos jours, en France, cela relève d’un vrai casse-tête : BeIn Sports, Canal +, RMC Sport, Téléfoot, Eurosport ?
On ne sait plus où donner de la tête, et où dépenser ses euros afin d’accéder aux matchs à la TV, sans compter qu’il faut également surveiller les accords entre les différents opérateurs internet et tv. Ainsi, Mediapro a pu conclure des accords de diffusion de sa chaîne Téléfoot avec Bouygues, ou encore SFR, mais toujours pas avec Canal +, malgré que des négociations soient toujours en cours. En bref, on s’y perd. Et cela peut rapidement dégoûter pour deux raisons : la difficulté à souscrire selon son opérateur, et évidemment le prix.
Le niveau de jeu proposé
Non, nous ne sommes pas en train de dire que c’était forcément mieux avant à ce niveau-là. Mais le football, globalement est de moins en moins appréciable à regarder, le sentiment de regarder des matchs ennuyeux semble s’être de plus en plus installer dans les esprits. « Le beau jeu » aurait-il alors totalement disparu de nos jours ? Non, évidemment que non. Mais il se fait peut-être plus rare, en France par exemple, l’OL, l’OM et le Paris Saint Germain, considéré comme les plus grosses équipes du pays proposent un contenu très difficile à apprécier. Proposant des copies bien pâles dans le contenu des matchs, une intensité bien moins importante, un football moins impressionnant. En Europe, aussi, le constat est le même. Même avec l’Équipe de France pourtant championne du monde, nous avons le sentiment d’un ennui incroyable devant les prestations des joueurs de Didier Deschamps.
Mais pourquoi ? Une explication est possible. De nos jours, le résultat domine. Les entraîneurs privilégient le résultat, et peu importe la manière avec laquelle il est obtenu. Cette idée est paradoxale, puisque nous pourrions penser qu’il n’est pas possible d’associer une victoire et du beau jeu. Alors que la meilleure façon de gagner serait d’être celui qui joue le mieux. Ce discours prend du plomb dans l’aile depuis que DD et ses joueurs ont soulevé la Coupe du Monde en Russie en 2018, avec un football très pragmatique, plus récemment quand André Villas Boas et son OM sont allés chercher la seconde place de Ligue 1 (malgré l’arrêt du championnat au bout de 28 journées) avec un football très difficile à digérer.
Nous pourrions penser que le résultat prime sur la manière pour la simple et bonne raison que les enjeux financiers sont devenus bien trop importants de nos jours. Peu importe comment, il faut gagner, il faut faire des résultats, et très rapidement. C’est ainsi que des entraîneurs peuvent être virés en quelques mois, sans qu’il n’ait pu mettre en place leur travail. De cette époque, Sir Alex Ferguson n’aurait pas fait long feu du côté de Manchester United, des résultats en dents de scie pour ses débuts en 1986, jamais Manchester United n’aurait pu soulever ses Coupes d’Europe, ou encore remporter ses 13 Premier League avec son légendaire coach écossais.
De nos jours, il faut que tout se passe vite, que les résultats soient immédiats. La pression est forte sur les entraîneurs, qui doivent ranger leurs plans de jeu (trop) ambitieux pour les remettre au fond de leurs tiroirs, et opter pour la méthode la plus efficace et rapide pour gagner.
Des instances aux décisions étranges, pour le profit financier, au détriment du spectateur
Une Coupe du Monde en décembre. Une SuperLigue Européenne. Où allons-nous ? Et bien, nous ne savons pas. Et il est bel et bien là le problème. Le football que nous connaissons se dénature petit à petit, ce foot ou le petit poucet pouvait venir créer une énorme surprise, ces belles histoires inattendues qui ont fait la beauté de ce sport vont disparaître petit à petit. C’est globalement l’idée que l’on peut se faire d’une SuperLigue Européenne. Une ligue fermée où seules les plus grandes équipes de chaque pays recevront une invitation.
Quid des autres clubs de chaque pays ? Un football totalement démantelé, ou le profit généré par les droits TV pour une telle compétition tue ce qui était l’essence même du football. Il y aura deux football. Celui des géants clubs que les droits TV viendront couvrir d’or, ou les meilleurs joueurs s’empresseront de foncer, et les autres, les oubliés, ceux qu’on laissera végéter dans leurs championnats secondaires. Une fracture. Fracture avec le football que l’on a tant chéri depuis notre enfance. Et ça fait mal.
Le Covid-19
Comme si tout cela ne suffisait pas, un virus inconnu est venu s’installer dans nos contrées, obligeant les autorités à interdire l’accès au stade pour les supporters. Des stades totalement vides, plus aucune ambiance. Le spectacle est donc effectivement énormément affecté, mais cela peut également affecter le niveau de jeu de certaines équipes comme nous l’explique Manu Lonjon :
« Ça change beaucoup de choses. Des clubs comme Strasbourg ou Marseille seraient probablement plus forts à domicile s’ils jouaient devant leurs supporters. Je prends moins de plaisir a regarder les matches, car il me manque une partie du spectacle. »
Effectivement, sans les supporters, le rendu n’est clairement pas le même devant sa TV. Pas de chants, des tribunes vides, l’ambiance est bien triste.
Nous vous avions demandé de répondre à deux sondages sur notre compte Twitter @_BeFoot. Voici donc les résultats :
Vous sentez-vous blasé par le foot en ce moment ?
🔴 Dans le cadre d’un de nos dossiers en cours d’écriture sur https://t.co/JseG9W7mNM, répondez à cette question :
Vous sentez vous blasé par le foot en ce moment ? Expliquez votre réponse.
— BeFoot (@_BeFoot) October 27, 2020
Prenez-vous toujours autant de plaisir à regarder les matchs ?
2/2 🔴 Dans le cadre d’un de nos dossiers en cours d’écriture sur https://t.co/JseG9W7mNM, répondez à cette question :
Prenez vous toujours autant de plaisir à regarder les matchs ? Expliquez votre réponse.
— BeFoot (@_BeFoot) October 27, 2020
La tendance est donc la même, plus globalement l’impression à l’air générale : le football semble moins attrayant aujourd’hui. À moins que nous devenions tous supporters du Leeds de Marcelo Bielsa dans les prochaines semaines…. en attendant, le Barça 2009 version Guardiola nous manquera pendant encore un sacré bout de temps.