Mis à mal par une équipe de Prague jouant crânement sa chance, Barcelone s’en est tirée avec une courte victoire Mercredi en Ligue des champions. Une performance qui laisse pour le moins perplexe.
« Nous n’avons pas joué au niveau auquel nous voulions être. Heureusement qu’on a pris les trois points, ce qui est le plus important. Mais je pense qu’il est nécessaire de se parler de certaines choses ».
Les mots du portier Barcelonais ont de quoi interpeller. Peu habitué à des prises de position aussi tranchées en public, Marc Ter Stegen fait ici le même constat que quiconque ayant suivi cette rencontre entre le Slavia et le Barça : Les catalans ont ici livré une performance indigne. Bousculés toute la seconde période, ces derniers s’en sont remis, comme à leur habitude depuis la prise de fonction d’Ernesto Valverde, à des exploits individuels de leurs cadres. Ter Stegen le premier, mais également Messi, buteur sur une passe d’Arthur, puis Suarez, toujours capable de sauver la maison malgré ses difficultés sur le plan athlétique. Mais pour le rayonnement et la maitrise collective qui firent les beaux jours du Barça sous Guardiola, il faudra repasser. Encore. L’époque des sorties de balle et de la circulation avant une passe assassine dans l’espace semble bien loin. Aujourd’hui, Barcelone laisse plus souvent le ballon à l’adversaire, subit, joue le contre, et s’en remet à ses piliers pour le sortir de la galère.
Les vieux combattants cachent la misère
Alors oui, en terme de résultats, le bilan de Valverde se défend : Le Barça est double tenant du titre en Liga, et était bien présent dans le dernier carré Européen malgré le scénario que l’on connaît. Mais un observateur avisé ne s’y tromperait pas. Si Barcelone affiche un tel bilan, c’est en grande partie parce que ses individualités, Messi en tête, font plus que le nécessaire pour cacher la misère. Et comme celui-ci ne peut pas tout faire tout seul, contrairement à l’impression qu’il peut donner, lorsqu’il se trouve dans un jour sans, Barcelone navigue à vue. Ainsi en témoignent les claques reçues à Rome ou Liverpool, ou le début de saison mitigé du Barça alors qu’il était blessé.
Les copies rendues par Barcelone nous enseignent une chose : Il est vain de s’attendre à un changement de philosophie chez le coach basque. Celui continuera à évoluer selon ses principes de jeu, bien éloignés de ceux qui ont fait la gloire des catalans dans le passé. On a d’ailleurs du mal à imaginer que des cadres ayant connu le football de Guardiola puisse éprouver une quelconque plaisir à évoluer sous les ordres d’un tel technicien. De quoi envisager un changement l’été prochain ? Si Barcelone veut rester au sommet, peut être les dirigeants seraient-ils bien inspirés de se poser la question. Car le discours selon lequel « l’important c’est les trois points » dans la bouche d’un joueur du FC Barcelone fait tâche à n’en pas douter.