Avec le départ annoncé de son capitaine Lionel Messi, Barcelone s’apprête à prendre un virage des plus serré. Sur une fin de cycle criante depuis plusieurs saisons, les Blaugrana se voient encore un peu plus contraints de se renouveler à tous les niveaux avec cet ultime coup de théâtre. Car malgré le catastrophisme ambiant, oui, cela est possible.
En premier lieu, le Barça serait bien inspiré de revenir à ce qui a fait ses plus grandes heures sur la dernière décennie : La formation. Totalement délaissée depuis plusieurs saisons et objet de tous les fantasmes des grosses écuries Européennes qui s’arrachaient ses joyaux dès le berceau, la Masia pourrait bien être l’un des piliers de la renaissance catalane.
Messi, Pedro, Busquets, Valdès, Puyol, Xavi, Iniesta, Piqué… Autant de stars made in Barça qui lui ont permis d’écraser l’Europe, au point de poses sa patte sur la sélection Espagnole elle-même. Et à la vue de l’étendue du chantier et de la situation financière post COVID, il se peut que Barcelone n’ait pas d’autre choix que de faire de nouveau confiance à ses jeunes pousses.
Ensuite, le retour d’Ousmane Dembelé, blessé de longue date, sera à surveiller de près. Arrivé en 2017 avec le statut d’espoir et futur successeur de Messi, le Français n’a pour l’heure démontrer son génie que par intermittence. Remis sur pied, Dembelé pourrait faire un bien fou à son équipe dans un secteur de jeu totalement dépourvu. Il faudra pour cela que son corps le laisse tranquille, et évidemment renforcer l’effectif, Dembelé ne pouvant tout faire tout seul.
Dans cette tâche ardue de porter l’attaque barcelonaise en l’absence de Messi, Dembouz se verra assisté d’Antoine Griezmann : Le dépositaire du jeu de l’équipe de France est en effet le premier « gagnant » du départ annoncé de l’argentin.
Cantonné à un rôle d’ailier qui ne le sied que très peu, le numéro 17 pourrait retrouver un rôle axial qui lui correspond davantage, pourvu que Koeman décide d’abandonner le 4-3-3 qui a fait les beaux jours du Barça.
À 29 ans et du haut de tout son talent et son expérience, le natif de Mâcon pourra peut être enfin s’exprimer comme il le désire. Car dans une équipe faite pour mettre Messi dans les meilleures dispositions, pas simple de s’affirmer, tous les ballons passant nécessairement par l’Argentin.
Libérés de l’obsession de rechercher Messi et de jouer pour lui, les barcelonais se verraient dès lors contraints et forcés de prendre leurs responsabilités. Le temps où ceux-ci pouvaient simplement lui donner le ballon et attendre un miracle semble de plus en plus révolu. En son absence, chacun se devra de faire (beaucoup) plus.
En dehors du terrain, un changement est aussi espéré : Setien et Abidal sont déjà partis, mais les socios attendent plus que jamais le départ de Bartomeu.
Le président barcelonais, déjà sur le grill après les humiliations répétées en Ligue des Champions et le départ de Neymar, était attendu comme démissionnaire suite à l’annonce du départ de Messi. Pour l’heure il n’en est rien. Bartomeu semble bien accroché au pouvoir, du moins jusqu’aux prochaines élections programmées pour mars 2021.
Encore quelques mois à tirer donc pour les détracteurs du président, qui pouvait légitimement s’attendre à son départ anticipé. Car rester dans l’histoire comme le président qui aura poussé Lionel Messi au départ pour un autre club Européen, lui qui affirmait haut et fort qu’il ne quitterait le vieux continent que pour l’Argentine et le club des Newell’s Old Boys, est une tare que l’on porte certainement à vie.
En tout état de cause, Barcelone est à un tournant. Le club a tiré sur la corde Messi autant que faire se pouvait, et doit ainsi se faire à l’idée qu’une vie sans l’Argentin se prépare. Cela étant, Barcelone existait avant Messi, et existera après, avec quelques lignes de plus à son palmarès, et une place de choix dans la cour des grands.