Le 9 Novembre 2005 à Fort-de-France, les bleus entamaient leur préparation au mondial 2006 par une victoire face au Costa Rica. Un résultat anecdotique pour une rencontre qui ne l’était guère.
Il y’a bientôt 14 ans, l’équipe de France emmenée par le (très) décrié Raymond Domenech se déplaçait en Martinique afin d’y disputer le premier match de son histoire aux Antilles dans un contexte chargé d’émotion. Et pour cause. Il aura fallut attendre le crash d’un avion de la West Caribbean entre Panama et Fort-de-France (160 morts) le 16 août 2005 pour que les crampons tricolores foulent enfin une terre à laquelle ils doivent tant.
Si ce match était avant tout un hommage, il faisait également office d’opération séduction auprès de son groupe de la part d’un sélectionneur dont les choix et les sorties médiatiques laissaient pour le moins perplexe. Contraint de rappeler ses jeunes retraités (Zidane, Thuram, Makelele) pour arracher une qualification pour le mondial Allemand, la France navigue à vue. Un tel événement a évidemment été perçu comme un geste fort envers certains cadres de l’équipe originaires des DOM TOM tels que Wiltord, Anelka, Henry ou encore Thuram.
Et le football dans tout ça ?
Sur le terrain la France ne rassure pas. Zidane absent, elle se retrouve menée 2-0 avant de renverser la situation et l’emporter 3-2 face à une modeste équipe Costa Ricienne, avec notamment des buts d’Anelka et Henry, deux enfants du pays. Tout un symbole.
Pas de quoi faire taire les critiques à quelques mois de la compétition mais qu’importe dans l’immédiat. Bain de foule, rencontre avec le célèbre poète Aimé Césaire, et même une victoire. Un sans faute en somme.
Des cadres de l’époque tels que Thuram ou Henry témoigneront par la suite de la dimension fondatrice de cette expédition quand au parcours (presque) parfait des bleus au mondial, chose qui n’avait rien d’évidente à la vue des copies rendues sur le terrain.
Si le parcours des bleus est plus souvent attribué à une forme d’auto gestion menée par les principaux cadres qu’étaient Henry, Thuram, Zidane, Vieira ou encore Makelele, cet événement incontournable dans la vie du groupe France et dans l’histoire de la sélection est à mettre au crédit de Domenech. D’aucuns diraient qu’en dépit de l’énorme fiasco post 2006, on lui doit au moins ça.