Nicholas Opoku s’apprête à disputer sa première Coupe d’Afrique des Nations avec la sélection du Ghana. Dans cet entretien exclusif, le défenseur de 26 ans évoque la CAN avec Les Étoiles Noire, son avenir à Amiens, en passant par sa rupture des ligaments le dispensant de la Coupe du Monde 2022.
BeFootball : Jouer la CAN, ça devait être dans votre tête depuis le début de la saison ?
Nicholas Opoku : L’idée de rejoindre la sélection nationale et de contribuer à la victoire de mon pays dans une compétition a toujours été présente dans mon esprit. Je suis très fier de représenter le Ghana lors de la CAN. Je réalise un rêve que j’ai toujours eu, qui est de disputer cette compétition. Je suis véritablement comblé de faire partie de l’équipe en route pour la Côte d’Ivoire.
Que pensez-vous du groupe que vous allez disputer, avec l’Égypte donnée favorite, le Cap-Vert et le Mozambique ?
Le football s’est rapidement développé dans tous les pays africains, et nous serons confrontés à des équipes de qualité. Ce sont des équipes déterminées qui savent maîtriser le jeu, mais le Ghana possède aussi ces qualités. Que nous jouions l’Égypte, le Cap-Vert ou le Mozambique, notre objectif est de gagner ces matchs, même si ce ne sera pas simple.
Nous comptons beaucoup de favoris lors de cette CAN. Le Ghana doit-il en faire partie ?
Le Ghana a été une nation vraiment très appréciée par les gens. N’importe quelle équipe qui joue contre notre sélection dit que nous sommes vraiment agressifs. Je dirais que le Ghana est favori aux yeux des autres équipes.
Le Ghana est une nation africaine de renom qui a remporté 4 CAN au cours de son histoire, mais elle n’a pas réussi à réitérer durant le XXIe siècle. Comment l’expliquer ?
Nous n’avons pas gagné la CAN depuis 42 ans, il est essentiel que nous la ramenions au pays. Il est nécessaire d’apporter des changements et de montrer aux techniciens que nous sommes déterminés à lutter, afin de ramener la coupe au Ghana. Tout le monde attend cela depuis plus de 40 ans, nous serons une nation affamée.
« C’est une très grande tâche et un très grand rêve pour le Ghana de gagner ce tournoi. »
En tant que défenseur, quel adversaire craignez-vous le plus d’affronter lors de la CAN ?
L’Égypte est dans notre groupe et je pense que ce ne sera pas simple de défendre contre cette équipe. Nous savons tous que c’est une équipe forte et que nous devons bien préparer ce match. Nous allons devoir faire de notre mieux pour s’assurer une victoire face à eux.
Vous avez connu différentes étapes avec la sélection. Comment décririez-vous votre carrière avec le Ghana ?
Je fais partie de l’équipe nationale depuis 2017, et ce jusqu’à aujourd’hui, en 2024. J’ai toujours voulu faire de mon mieux durant ma carrière afin de laisser un héritage positif de mon passage. Je suis quelqu’un qui travaille beaucoup, et je veux être reconnu comme tel.
Vous vous êtes blessé aux ligaments croisés en juin 2021. Avez-vous eu peur de ne plus pouvoir représenter la sélection du Ghana ?
Je n’ai pas eu peur. J’ai usé de ma patience et j’ai travaillé très dur de mon côté. J’étais titulaire avec Amiens et j’avais ma place en sélection nationale quand je me suis blessé. C’était très triste, mais je l’ai accepté. C’est une partie du travail, mais je suis resté fort et je n’ai gardé que le positif.
Par la suite, vous n’avez plus été sélectionné avec le Ghana et vous avez raté la Coupe du Monde 2022. Comment l’avez-vous vécu, vous qui étiez à nouveau titulaire à Amiens ?
C’était une situation assez triste, mais je l’ai acceptée, car c’était la décision du sélectionneur. La décision lui revenait et les joueurs qu’il a sélectionnés ne déméritaient pas, car ils sont bons. Comme dit précédemment, ceux qui persévèrent récoltent la récompense, et même si je n’étais pas dans l’équipe, je les soutenais de loin. Ça m’a vraiment aidé à pousser, à travailler dur et je pense que c’est ma détermination qui m’a ramené au premier plan de l’équipe.
« Amiens a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. »
Chris Hughton (le sélectionneur du Ghana) vous rappelle finalement en mars 2023. Ça en dit long sur la confiance qu’il vous accorde…
Le coach est venu assister à un de mes matchs avec Amiens. Je pense qu’il a vu quelque chose qui lui a donné confiance en moi. Il m’a ensuite appelé et quand je l’ai rejoint, il m’a offert la chance de pouvoir jouer et j’ai fait de mon mieux. J’en profite pour remercier l’entraîneur et son personnel pour la confiance qu’ils m’ont accordé, mais également au club d’Amiens pour tout ce qu’ils ont fait pour moi, en particulier John Williams (directeur sportif de l’Amiens SC, ndlr).
Vos coéquipiers Mamadou Fofana (Mali), Gaël Kakuta (RD Congo) et Abdoul Tapsoba (Burkina Faso) vont aussi disputer la CAN. En avez-vous parlé avec eux ?
Nous en avions discuté avant de partir, nous étions vraiment contents. Personnellement, je suis très heureux qu’ils fassent partie de l’équipe nationale de leur pays. Je leur souhaite le meilleur et j’espère que nous pourrons nous rencontrer lorsque nous nous qualifierons pour la prochaine étape. Je pense aussi à Amiens, car les gens pourront susciter de l’intérêt pour le club grâce à nos sélections.
Que pouvons-nous attendre d’Amiens en seconde partie de saison ?
Vous pourrez apercevoir une équipe combative, car notre objectif est de retrouver la Ligue 1. C’est notre priorité, et nous sommes déterminés à y arriver. Je sais que certains joueurs, dont moi, ne seront pas présents tout de suite. Mais ceux qui sont là vont se battre, et aider l’équipe à gagner.
Vous entamez désormais votre cinquième saison sous le maillot amiénois. Malgré cette longévité en France, avez-vous des envies d’ailleurs ?
Amiens a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Mais je suis dans ma dernière année de contrat avec le club et quand la saison sera terminée, je m’essaierais à une nouvelle compétition. Ce serait très bien pour moi, je conclurai mon passage en ayant fait de mon mieux avec Amiens. J’apprécie tout le monde au club, du président au directeur en passant par John Williams et le personnel. Je vais essayer de faire de mon mieux pour le club puis m’essayer à une autre aventure.
Propos recueillis par Agius Gauthier.
