Dans une interview accordée à l’Equipe, Laurent Nicollin s’est exprimé à propos de l’état du football français, plus particulièrement sur la situation actuelle des droits TV.
Avec le fiasco que rencontre actuellement la LFP dans sa quête de trouver un diffuseur pour la Ligue 1 l’année prochaine, Laurent Nicollin, président de Montpellier, dénonce un délaissement des « petits » clubs par les diffuseurs. En particulier Canal+ et son président Maxime Saada, qu’il accuse de vouloir « tuer le football français« , après que la chaîne ait fermé la porte aux négociations avec le football français.
« Apparemment, Canal+ veut tuer le football français. Soit. On prend note. Moi, personnellement, je prends note. Si ce n’est pas le tuer, c’est au moins l’affaiblir. Peut-être qu’ils estiment qu’on leur a fait du mal (en choisissant Mediapro). […] Moi, je suis juste le président d’un petit club et du syndicat, mais jamais Monsieur Saada ne m’a contacté pour me dire quels reproches il a à nous faire. À un moment donné, il faut se mettre autour d’une table et discuter. C’est en discutant que l’on règle les problèmes, pas en mettant la tête sous l’eau de quelqu’un. »
Il ajoute que selon lui, Montpellier « n’est pas un club qui les intéresse. Ils (les diffuseurs) n’ont jamais eu l’estime ou la décence » de discuter avec lui. À l’image de son paternel, Laurent Nicollin n’a pas sa langue dans sa poche et partage une vision dystopique quant à l’avenir des « petits clubs » de Ligue 1.
« Je ne vais pas me prendre la tête. Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S’il me manque 20 millions de droits télé… Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront… »
Mais la LFP souhaite tout de même proposer un plan B pour permettre de sauver les meubles. Avec une chaîne 100% Ligue 1 proposée à tous les opérateurs, ce projet peut porter à confusion et à questionnement. Le président de la Paillade se dit « prêt à serrer les dents un an ou deux » avec cette solution « s’il le faut ».
Laurent Nicollin finit par relativiser face à cette situation qui pourrait s’avérer catastrophique pour de nombreux clubs. En effet, il estime cela fait déjà plusieurs saisons que la question des droits TV pose problème et est source d’inquiétudes.
« Cela fait 4 ans que la période est difficile avec le Covid, Mediapro… On pensait voir le bout avec CVC (le fonds d’investissement qui a offert 1,5 Milliard au football français contre 13% des recettes commerciales). Mais on voit qu’on n’est pas au bout du bout… C’est comme ça, c’est la vie. »
Laurent Nicollin pour l’Equipe.
Alors que le feuilleton autour des droits TV de la Ligue 1 en vue de la saison prochaine ne semble pas près de toucher à sa fin, cet entretien avec Laurent Nicollin offre la perspective d’un club hors des têtes d’affiche. Ce qui permet de mettre en lumière l’importance que représentent les droits TV pour eux, qui ont besoin de ces revenus pour pouvoir ne serait-ce que survivre en Ligue 1.