Seulement 12ème à la trêve hivernale, le Hertha Berlin s’est retrouvé en difficulté durant toute la première partie de saison. Au bord de la crise en novembre, la direction du club de la capitale n’a pas eu d’autre choix que de licencier son entraîneur Ante Covic. Une situation alarmante à laquelle l’un des investisseurs Lars Windhorst compte bien remédier, et pas qu’à moitié.
L’Histoire du Hertha : entre crises financières et succès
Berlin à beau être la capitale et la plus grande ville du pays, il n’en est rien pour son équipe. Paris (PSG), Londres (Arsenal, Chelsea, Tottenham), Madrid (Real et Atlético), Rome (AS Rome). Chacune de ces capitales trouvent en leur seins une équipe réputée (ou plusieurs) qui jouent les premiers rôles dans leur championnat national et sur la scène européenne. L’histoire est bien plus compliquée Outre-Rhin. Le Hertha et l’Union se partagent le coeur des berlinois, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ?
C’était il y a un moment déjà pour le Hertha. Dominant le football allemand pendant l’entre deux guerres (notamment deux titres de champion d’Allemagne en 1930 et 1931 et vice champion en 1926, 1927, 1928 et 1929), le Hertha perd peu à peu de sa splendeur lorsque la ville est divisée en deux pendant la guerre froide. À la fin des années 60, le Hertha Berlin est endetté de 6 millions de Deutsch Mark et contraint de vendre son terrain. Malgré les soucis financiers, la période d’or du club interviens dans les années 70 avec une deuxième place en Bundesliga en 1975, une demie-finale de Coupe de l’UEFA en 1979 et deux finales de coupe d’Allemagne en 1977 et 1979. Le Hertha ne joue que deux saisons en Bundesliga dans les années 80, descendant même à l’étage amateur (disputant tout de même une finale de coupe d’Allemagne perdue face au Bayer). Die Alte Dame (la vielle dame en allemand, surnom du club) devient progressivement un club populaire de la capitale et noue même des liens d’amitié avec l’Union Berlin. Mais en 1994, une nouvelle crise financière frappe le club, ce dernier étant endetté cette fois ci de 10 millions de DM.
Le désastre fut de nouveau évité grâce à la vente de parts immobilière et la venue de sponsors. Le Hertha Berlin retrouve l’élite du football allemand en 1997 et mis fin à 6 ans d’absence d’un club de Berlin en Bundesliga. Désormais, les blancs et bleus peinent à s’exprimer dans l’élite du football allemand, entre ventre mou du classement et relégations. Depuis sa remontée en Bundesliga en 2013, le Hertha montre des signes encourageants qui laissent à présager un avenir plus radieux. Ce temps d’incertitude semble peut être révolu car Lars Windhorst, un des investisseurs du club, se dit prêt à mettre la main à la poche pour investir jusqu’à 250M d’euros dans le club.
Un début de saison en dents de scie
Pensionnaire de Bundesliga depuis 2013, le Hertha fait plutôt bonne figure dans l’élite du football allemand. Sur les cinq dernières saisons, le Hertha est parvenu à terminer dans le top 10 à 3 reprises : 7ème en 2015/2016, 6ème en 2016/2017 et 10ème en 2017/2018.
En juin 2019, le club de la capitale annonce un accord avec une société d’investissement : Tennor Holding. Cette dernière acquiert 37,5% des actions du club et s’engage à investir 125 millions d’euros dans l’équipe. Cet accord à pour but de rembourser les dettes du Hertha Berlin et, par la suite, d’investir dans l’équipe pour « jouer le titre d’ici 3 à 5 ans » selon Lars Windhorst (nouvel investisseur). Mais cette bonne nouvelle n’influence pas les résultats de début de saison, la tendance étant plutôt à l’inquiétude avec une entame ratée (1 nul et 3 défaites). Heureusement, l’équipe se reprend et parviens à remporter 3 matches de suites pour se propulser au 10ème rang du classement. Cette bonne dynamique va couper court car le mois de novembre va s’avérer être catastrophique pour les hommes d’Ante Covic. Avec 4 défaites d’affilées, le club de la capitale dégringole à la 15ème place, à égalité avec le barragiste et avec seulement 4 points d’avances sur le premier relégable.
Ces résultats décevants pousse la direction à remercier l’entraîneur Ante Covic et nomme Jurgen Klinsmann, ex-sélectionneur de l’Allemagne et des États-Unis, à la tête de l’équipe. Ce dernier a déclaré être « heureux de participer au projet de football le plus passionnant d’Europe » et est convaincu que ce partenariat sera un réel succès. Après une défaite face à Dortmund pour son premier match, le tacticien allemand redresse la barre avec des résultats corrects en fin d’année (2 nuls et 2 victoires) qui permettent au club de remonter au classement (12ème avec 19 points). Désormais assuré de passer l’hiver un peut plus au chaud, le Hertha Berlin va pouvoir s’activer sur le marché des transferts afin de non seulement refaire son retard sur les équipes de tête mais surtout afficher ses ambitions de grandeurs.
Le petit qui veut jouer dans la cours des grands
Déja possesseur de 37,5% des actions du club, Lars Windhorst a annoncé en novembre avoir obtenu 49,9% des parts (faisant passer le budget de 125 à 250 millions d’euros), ce qui constitue un record en Bundesliga pour des investisseurs étrangers. C’est quasiment le maximum autorisé en raison de la règle du « 50+1 » qui empêche les investisseurs étrangers d’obtenir des participations majoritaires dans des clubs allemands et de prendre les commandes totales d’une formation.
Avec ces nouveaux fonds d’investissement, les ambitions du club son clairement affichés et le mercato hivernal va donc permettre de mieux juger la crédibilité du projet berlinois. Vous l’aurez surement vu, le Hertha Berlin est particulièrement actif sur le mercato hivernal. Après le dernier match de l’année, Klinsmann avait déclarer vouloir recruter « des joueurs de niveaux Ligue des Champions ». Peut être un poil ambitieux mais avec une telle une star à la tête de l’équipe, rien ne parait impossible. Ainsi, le club se serait déjà mit d’accord avec Mario Götze, milieu du Borussia Dortmund, pour un transfert dès cet hiver. Autre piste, celle qui mène à Mahmoud Dahoud, en manque de temps de jeu avec le BVB. En grande difficulté dans l’entre jeu, le club cible plusieurs autres milieux de terrains pour mettre fin au problème. Des joueurs comme Draxler (PSG), Xhaka (Arsenal) ou Tousart (OL) sont les priorités du club. Mais avoir la volonté de recruter ne suffit pas.
Pour le moment, le Hertha se heurte au refus catégorique de l’OL et du PSG pour Tousart et Draxler, même si ce dernier serait intéressé par un retour au pays en vue de participer à l’Euro 2020 avec l’Allemagne. Un temps annoncé sur le départ car en froid avec les supporters, Granit Xhaka est retenu par son nouvel entraîneur Mikel Arteta. Le Hertha Berlin ciblait également Julian Weigl (Dortmund), milieu de 24 ans, mais l’allemand à préféré rejoindre Benfica. La direction aurait également sondé l’entourage du milieu de l’OM Kevin Strootmann. Récemment, le nom d’Emre Can (Juventus) est aussi cité mais le Hertha se retrouve en concurrence avec Manchester United, le PSG et Dortmund. Les choses ne s’avèrent donc pas aussi simple pour le Hertha Berlin, d’autant que la seule recrue du club pour le moment proviens de D2 allemande en la personne de Santiago Ascacibar, milieu de Stuttgart et international argentin.
La prudence est donc de mise, entre l’espoir de devenir un grand d’Allemagne et la volonté de s’imposer dans un championnat où le Bayern et les outsiders (Leipzig, Dortmund, M’Gladbach, Leverkusen) dominent. Une chose est sûre, le Hertha Berlin est désormais une équipe à surveiller et ce mercato va nous apporter quelques éléments de réponse.
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