Quatre jours après son match nul (2-2) face au Mozambique, l’Égypte affronte le Ghana, ce soir, au Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Les Pharaons, Rois du continent tant sur le plan local que national, voient leurs chances diminuées, mais leur statut historique joue en leur faveur.
La défaite aurait pu être fatale. Heureusement pour Mohammed Salah et consorts, l’Égypte, vice-champion de la dernière édition, s’est rattrapée de justesse en accrochant le match nul face au Mozambique, deux buts à deux, lors du premier match des phases de poules. Troisièmes du Groupe B, devant son dernier adversaire, et le Cap-Vert, vainqueur du Ghana, les Pharaons auraient préféré débuter leur compétition de la meilleure des manières. Mais pas de quoi remettre les chances du pays en question pour Hady Elmadany, journaliste pour le journal égyptien Yallakora.
« Je ne pense pas que ce mauvais match ne nous enlève notre étiquette de favoris. » La réaction reste néanmoins attendue. « Perdre deux points fait que, pour moi, gagner les deux matchs suivants est impératif. Nous devons être leader du groupe et battre le Ghana, qui a perdu face au Cap-Vert. C’est la seule chose importante à l’heure actuelle. L’Égypte doit travailler dur pour battre des grosses équipes comme celle-là. » Car l’objectif des octuples champions d’Afrique est forcément d’aller au bout de la compétition, chose qui n’est pas arrivé depuis 2010.
« Pour la première depuis longtemps, je pense que l’histoire et aussi la situation actuelle du football égyptien se raccordent à dire que les joueurs ont vocation à gagner cette CAN », explique le journaliste. « Notre expérience est un plus. Le but est d’atteindre les phases finales de la Coupe d’Afrique, mais comme tout le monde, je dirais que c’est le moment de la gagner. » Pour ce faire, Rui Vitória a en sa disposition un effectif qualitatif, caractérisé par son leader, Mohammed Salah, et une forte présence de joueurs locaux (14).
« On ne pourra pas dire que ça sera fini pour l’Égypte tant qu’elle ne sera pas éliminée. »
Une force, étant donné qu’Al Ahly est champion d’Afrique en titre, et que le championnat égyptien est à son paroxysme. « La chose la plus importante, c’est que l’Égypte a la majorité de ses joueurs locaux dans son championnat. Nous avons un calendrier discipliné qui fait que nous n’aurons pas le problème d’adaptation avec l’Afrique », explique Hady Elmadany. « Notre force physique et mentale fait que nous pouvons concourir dans ce que nous voulons. Nos joueurs, la plupart, sont les meilleurs d’Afrique. » Alors hors de question d’envisager des Pharaons moins favoris qu’ils ne l’étaient avant la compétition.
« On ne pourra pas dire que ça sera fini pour l’Égypte tant qu’elle ne sera pas éliminée. Tant que nous avons une chance d’aller en phase finale, alors nous sommes toujours les favoris. » Face au Mozambique, la bande de Mohammed Salah n’a pas montré le meilleur visage. Le joueur de Liverpool est un élément clé de l’attaque égyptienne, alors on espère qu’il sera plus en vue que dimanche dernier. « Ce premier match était décevant pour tout le monde : les fans, les journalistes… Notre attaque est la plus importante, si elle n’est pas efficace, c’est difficile. Nous avons marqué sur penalty par son biais, mais ce n’est pas un succès. Nous comptons sur Salah, nous avons besoin qu’il marque. »
Ce deuxième match de phases de poules permettra aux Égyptiens de reprendre confiance en eux, mais aussi d’avertir leurs opposants. « Le match face au Ghana peut être un message envoyé à toutes les autres nations. En gagnant face aux Black Lions d’une bonne manière, c’est une bonne manière de continuer cette compétition« , explique le journaliste de Yallakora, confiant. « Si Mohammed Salah est dans le meilleur de sa forme, ou que les autres joueurs et l’entraîneur décident de joueur avec une bonne tactique, nous pouvons réaliser quelque chose dans cette CAN. Chaque joueur possède son équipe, son onze, et ses fans, mais l’Égypte à son équipe, son onze, ses fans, et l’histoire avec elle. »
Reste à savoir si elle décidera de vraiment se ranger du côté du Nil à Abidjan.