La triskaïdékaphobie désigne la peur du nombre 13. Cela tombe bien, c’est l’heure du résumé de la treizième journée de Ligue 1 Uber Eats, avant que celle-ci nous fasse défaut le week-end prochain (merci la trêve internationale).
Que retenir de cette journée de championnat, matérialisant le tiers du parcours ? Amis supporters troyens, clermontois et lyonnais, remerciez BeFoot : vous pourrez maintenant dire que cette journée vous a rendu triskaïdékaphobes.
Le top de la journée : Le RC Lens
Une nouvelle fois, ce sont les Sang et Or qui sont à l’honneur après cette journée. Victorieux 4-0 de l’ESTAC, le club lensois confirme son excellente forme du moment et profite des contre-performances de l’OM et de l’OGC Nice pour reprendre la place de dauphin du PSG. Dans un match très animé où Troyes sera tombée les armes à la main, les Lensois ont très rapidement plié tout suspens. Kalimuendo à la 14ème minute sur une passe de Clauss, Said à la 29ème minute sur une nouvelle passe de Clauss, avant que ce dernier n’y aille de son but à la 35ème minute. Cela fait 3-0 à la mi-temps et il était alors compliqué d’imaginer les Troyens revenir.
Le retour sur la pelouse ne fera que confirmer la domination lensoise, domination qui sera à nouveau concrétisée à l’heure de jeu où Frankowski inscrira le quatrième et dernier but du match, scellant ainsi une victoire XXL pour son club. On notera les 42 tirs (!) de la part des deux formations, dont 28 pour les seuls lensois, qui en auront cadré 12. Plus qu’une surprise de début de saison, le RC Lens montre journée après journée qu’il va être un solide candidat aux places européennes et qu’il faudra se lever tôt pour leur en empêcher. Du sang pour les Troyens, de l’or pour les Lensois.
4⃣ buteurs différents dans un Bollaert en fusion ! 🔥 Le RC Lens était en mode puissance 4⃣ !
⚽️ @a_kalimuendo
⚽️ @Westar974
⚽️ @Djoninho25
⚽️ Przemyslaw Frankowski#SiFierDEtreLensois #RCLESTAC pic.twitter.com/PTjC02rBA1— Racing Club de Lens (@RCLens) November 6, 2021
Le flop de la journée : L’Olympique lyonnais
Selon certaines rumeurs, il y aurait eu un match entre le Stade rennais et l’Olympique lyonnais ce dimanche soir. Il aura fallu attendre le but sur pénalty de Paqueta pour en être totalement certain. Lyon n’a tout simplement pas existé face à Rennes en clôture de cette 13ème journée. C’est bien simple : avant le premier but rennais sur un coup de tête de Laborde juste avant la mi-temps, on se disait que c’était miraculeux que les lyonnais rentrassent aux vestiaires sans être menés. Finalement, à la mi-temps, on se disait que c’était miraculeux que les lyonnais rentrassent aux vestiaires en ayant qu’un seul but de différence, miracle qui portait le nom d’Anthony Lopes.
L’OL a tout bonnement sombré au Rhoazon Park dans le « Génésico ». Très vite, il était visible que l’OL allait livrer une prestation collective à la limite du néant et, pour une fois, le club de Jean-Michel Aulas ne pouvait pas s’appuyer sur ses individualités, toutes dans un jour sans. À contrario, Rennes nous a livré un des meilleurs matchs de son année civile. Il était donc rapidement apparu que la soirée allait être très longue pour les Gones et, à la fin du match, le véritable constat était que l’OL avait rarement rendu un match aussi catastrophique. Les lyonnais étaient dans une telle perdition que cela en devenait presque gênant, à des années-lumière de ce que nous avait montré le club de Jean-Michel Aulas lors des premiers matchs du championnat (et ce n’était déjà pas bien beau). Quand on finit par s’embrouiller pour tirer un pénalty à la 92ème minute alors qu’on perd 4-0, il n’y a pas besoin d’en dire beaucoup plus. 4-1, c’est bien payé pour l’OL. Bons baisers de Bruno.
Tensions au moment du pénalty entre Aouar et Paqueta ⚡️ #SRFCOL pic.twitter.com/oEqvVEr0gW
— BeFoot (@_BeFoot) November 7, 2021
On a aimé : Saint-Étienne, première !
L’ASSE a enfin pris les trois points. Comble de la joie, ces trois points ont été acquis dans un scénario fou, similaire à celui de Bordeaux-Reims le week-end dernier ou au Nice-Lyon d’il y a deux semaines. Menés 0-2 à la 65ème minute par Clermont dans un Chaudron vide, on ne donnait (une nouvelle fois) pas cher de la peau des Verts. Et pourtant, on ne cesse de le répéter mais il faut s’attendre à tout dans notre Ligue 1, même aux retournements les plus improbables.
Arnaud Nordin avait bien réduit l’écart à la 78ème minute, mais il ne pouvait pas en être autrement qu’une défaite ou un nul au mieux du mieux. Krasso sur un corner de Nordin à la 91ème apporta le point du nul, belle performance pour les Verts. Le dernier corner ne donnera pas grand-chose, si ? Eh bien si. Nouveau corner de Nordin, Sow à la réception, c’est au fond. 3-2 pour l’ASSE, incroyable mais vrai. On espère pour les stéphanois que ce scénario et cette victoire ne sera pas qu’un feu de paille et leur servira de déclic pour la suite de la saison : cela risque d’être compliqué si les Verts ne gagnent qu’une fois tous les treize matchs. Toutefois, en attendant la suite, que les Foréziens profitent de cette belle victoire qui va leur faire le plus grand bien.
90+5e : LES VERTS NE SONT PAS MORTS ! 👊
💚 3-2 🌋 #ASSECF63 pic.twitter.com/7hQkNriSBZ
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) November 7, 2021
On n’a pas aimé : Le script FIFA 22 lors d’OM-Metz
Les 0-0 cette année se font assez rares, on ne va pas s’en plaindre. Toutefois, le match entre l’OM et Metz n’avait rien d’un 0-0. Match assez plaisant à suivre en tant que spectateur neutre, mais condensant d’incroyables frustrations de la part des supporters des deux équipes. Deux poteaux pour Metz (Delaine par deux fois), une barre transversale pour l’OM (Payet), un but logiquement refusé sur un hors-jeu stupide pour les Messins, un carton rouge pour ces derniers (Jemerson), de multiples opportunités pour les Marseillais sans qu’aucune ne fasse trembler les filets, une incroyable situation messine gâchée par Centonze… On a été servi.
Mais alors, pourquoi n’a-t-on pas aimé ? Il est inconcevable qu’un tel match se termine par un 0-0. On n’arrive tout simplement pas à l’expliquer. Et comme lorsqu’on joue à FIFA, on va mettre tout ça sur la faute d’un script. Ce match ne pouvait pas accoucher d’un but, même après 270 minutes. On va donc prendre toute notre mauvaise foi et se plaindre du résultat du match en accusant un script imaginaire. Les 0-0, c’était l’ancienne Ligue 1. Dans le championnat du siècle, on veut des buts. Oui, nous sommes des pourris gâtés.
Le débat du lundi : Où se trouve la sérénité parisienne ?
Qu’il est loin le temps où le PSG roulait sur la Ligue 1 en termes de jeu et de domination de l’adversaire. Si Paris gagne toujours la plupart du temps, on ne peut plus vraiment dire qu’il le fait avec la manière. Cela a été une nouvelle fois le cas ce samedi lors du déplacement du club de la capitale au Matmut Atlantique. Menant 3-0 à la 77ème minute, le PSG a une nouvelle fois trouvé le moyen de se faire peur, en encaissant deux buts dans les dernières minutes de la rencontre. Elis à la 78ème puis Niang à la 92ème minute, le spectre d’un nouveau retournement de situation et d’une nouvelle contre-performance a surgi dans les têtes parisiennes, trois jours après Leipzig en Ligue des Champions. Fort heureusement pour eux, un match dure 90 minutes hors temps additionnel, pas 95. Paris s’en sort une nouvelle fois par un trou de souris.
Pour le moment, ça marche, mais on ne peut pas avoir de la chance à tous les coups. Dommage pour Bordeaux qui est passé tout prêt d’un nouvel exploit, une semaine après celui face à Reims. De l’animation et du suspens deux journées de suite à Bordeaux : plus aucun doute possible, la Ligue 1 a changé.
Le but de la journée : Azzeddine Ounahi (Angers SCO)
Pas de frappe de 30 mètres, pas de chevauchées fantastiques ou encore de gestes improbales : la Ligue 1 a décidé de ne pas nous offrir d’incroyables réalisations ce week-end. D’un autre côté, après le chef d’oeuvre de Khazri la semaine dernière, difficile de faire mieux.
Ainsi, il fallait faire un choix un peu plus complexe qu’à l’accoutumée. C’est finalement le but de l’Angevin Azzeddine Ounahi qui est élu top but de la journée, en récompense de l’action collective ayant amenée à ce but. Brahimi coté gauche pour Fulgini, Fulgini pour Cho, Cho pour Brahimi, une-deux avec Boufal, passe de Brahimi en retrait dans la surface à destination de Fulgini. Ce dernier, un peu court, ne réussit pas à frapper mais Ouhani avait bien suivi et offre l’égalisation ainsi que le point du nul au SCO face au LOSC. Une action fluide et de grande classe, à consommer sans modération.
L’image de la journée : Les mots d’amour entre Boateng et Dubois.
Sale soirée pour les Lyonnais, comme on l’a vu précédemment. Impossible toutefois de passer à côté de deux scènes. La première, l’embrouille entre Aouar et Paqueta à propos du pénalty obtenu par ce dernier. Est-ce que cela valait vraiment la peine de se disputer de la sorte alors qu’il y a déjà 4-0 et que ce pénalty ne changera rien au cours du match ? Des enfants contre des hommes, comme le disait Patrice Évra.
Plus que cette embrouille, on retiendra surtout la discussion très poétique, pleine de calme et d’amour entre les défenseurs lyonnais Boateng et Dubois. Alors, on ne parle pas allemand, mais on pense que Boateng faisait moult compliments à Dubois, qui lui répondait tout aussi chaleureusement. On a quand même un doute; on vous laisse regarder les images et vous vous ferez votre propre avis à ce sujet.
L'embrouille entre Boateng et Dubois.
Le groupe vit bien Apparemment #SRFCOL pic.twitter.com/OSPyXZ9Ls0— DAVID (@David59166) November 7, 2021
Le point Bâton de Bourbotte : Statu quo
Qu’est-ce que le Bâton de Bourbotte ? Il s’agit d’un trophée virtuel qui se transmet entre les équipes de Ligue 1 depuis 1946. Pour le récupérer, il faut battre son détenteur. En cas de défaite ou de match nul, le Bâton reste dans la main de son détenteur (plus d’informations sur le compte Twitter @BatonBourbotte).
Pas de changement de détenteur cette semaine ! On pensait que Lorient, qui menait contre Brest dès la 5ème minute de jeu, allait s’emparer du précieux bâton. Cependant, les Merlus ont été réduits à 10 dès la 28ème minute de jeu et l’exclusion de Hergault, ce qui a fait les affaires des Brestois. Menés 1-0 à la pause, les Brestois sont finalement allés chercher la victoire en terres lorientaises, avec un pénalty de l’inévitable Faivre juste avant l’heure de jeu et un second but par Mounié à 10 minutes du terme. Victoire dans un derby et conservation du Bâton de Bourbotte : une belle après-midi pour les Brestois. Lors de la prochaine journée, ce seront les Lensois qui auront l’occasion de mettre la main sur le Bâton pour la seconde fois de la saison !