Les clubs de Ligue 1 s’activent en coulisses pour préparer au mieux la prochaine saison, qui s’annonce une nouvelle fois palpitante. Et la particularité de cet été concerne la grande mutation des entraîneurs, qui changent de club. Entre des déceptions, des fins de cycles ou encore des ruptures à l’amiable, le paysage du championnat français va être profondément modifié. Petit tour d’horizon des différentes situations de ce fait inhabituel, dans cet intersaison.
Ils poursuivent leur collaboration…
Malgré une valse de départs que nous allons détailler ci-dessous, certains entraîneurs sont assurés depuis un certain temps de poursuivre, après des saisons particulièrement réussies comme Niko Kovač, qui a complètement re-dynamisé l’AS Monaco, qualifié pour les tours préliminaires de la C1. Même situation pour l’entraîneur des Sang et Or, Franck Haise, qui a réalisé une très belle saison avec le RCL. Ses concurrents au classement pour la course à l’Europe, arrivés en cours de saison (Jorge Sampaoli et Bruno Génésio), restent également.
Un peu plus bas dans le classement, dans le ventre mou, Frédéric Antonetti, auteur d’un exercice solide avec le FC Metz, maintenu rapidement dans l’élite, va entamer une nouvelle saison à la tête des Grenats. Enfin, dans la deuxième partie de tableau, Claude Puel et Christophe Pélissier, sauvé sur le fil, ne bougeront pas. Chez les promus, c’est le dauphin clermontois qui est sûr d’évoluer avec Pascal Gastien, comme coach, la saison prochaine.
Ils ne devraient pas bouger…
FC Nantes
Appelé en pompier de service, Antoine Kombouaré a réussi son opération sauvetage, en écartant le FC Nantes de la relégation. Après leur succès contre le Téfécé lors des barrages (grâce aux buts marqués à l’extérieur), les Canaris évolueront bien en Ligue 1 la saison prochaine et le technicien a indiqué qu’il « avait les cartes en main et qu’il n’avait aucun raison de partir. »
Alors qu’il n’était pas certain de réussir sa mission à ses débuts après un démarrage en dent de scie, l’équipe du natif de Nouméa a su finir fort la saison, en remportant 4 de ses 5 derniers matchs. Porté par la forme de Blas et Kolo Muani lors des dernières rencontres, la Maison Jaune va essayer de repartir sur des bonnes bases, dès l’intersaison mais devra faire face à pas mal de départs dont celui de Louza (Watford), déjà acté.
Paris SG
C’était devenu un feuilleton ces derniers jours, suite à la bombe envoyée par Libération. Le quotidien français avait en effet déclaré que Mauricio Pochettino avait informé à sa direction ses envies d’ailleurs, déçu du mode de fonctionnement interne du club parisien. Mais finalement, il n’en est rien. L’Argentin, arrivé en décembre, a participé activement à l’arrivée de Georginio Wijnaldum au PSG d’après les informations de Fabrizio Romano, officialisée dans les prochains jours, après la visite médicale de l’international néerlandais, confirmant sa volonté de continuer.
De plus, dans un entretien accordé à L’Équipe, Nasser al-Khelaïfi a fermement démenti les rumeurs concernant un éventuel départ, expliquant que c’était tout l’inverse et que Pochettino était « totalement impliqué sur les sujets : le club, la structure, l’organisation, ce dont il a besoin pour la saison prochaine… » Il aurait été de toute façon très peu probable de voir l’ex-coach des Spurs quitter le navire, seulement quelques mois après son arrivée.
Troyes
De retour en Ligue 1 après trois saisons passées dans l’échelon inférieure, l’incertitude concernant Laurent Batlles plane dans l’Aube. Partira, partira pas ? À l’heure actuelle, on penche plutôt vers la seconde option mais l’intérêt porté par le TFC amène à la prudence. Annoncé avec insistance du côté de Montpellier, qui a finalement opté pour un autre postulant, c’est autour de Toulouse, de faire les yeux doux à son ancien joueur, formé chez les Violets, dans les années 1990.
Mais pas question de le laisser filer pour la direction troyenne, qui a déjà commencé à travailler avec lui sur le recrutement, d’après RMC Sport. Convoité, l’ancien joueur de l’ASSE a attiré les regards pour sa première expérience sur un banc en obtenant le titre de Champion de Ligue 2 BKT. Des débuts très prometteurs, qui seront à suivre, lors du prochain exercice avec l’ESTAC, sauf retournement de situation.
Ils ont officialisé…
Angers SCO
Une page se tourne à Angers. Après 10 ans à la tête d’une équipe qu’il est parvenu à pérenniser dans l’élite, Stéphane Moulin a quitté le club, décision qu’il avait annoncé depuis mars. Une œuvre remarquable qu’il tentera de reproduire du côté de la Normandie, où il est devenu le nouvel entraîneur du SM Caen. Concernant son successeur, il est déjà arrivé.
Il s’agit de Gérald Baticle, qui s’est dit « fier » de succéder à Moulin. Fidèle adjoint pendant une dizaine d’années, aux côtés des coachs lyonnais qui se sont succédés, le nouvel homme fort du SCO se sent prêt à relever le défi, qui s’annonce pas simple. On va donc assister à sa grande première en tant que numéro 1 sur un banc de L1.
Montpellier HSC
En fin de contrat avec le club héraultais, Michel Der Zakarian a quitté Montpellier. Arrivé en 2017, l’ancien entraîneur des Canaris s’était mis d’accord avec sa direction en mai dernier pour mettre un terme à leur coopération. En fin de cycle selon Laurent Nicollin, MDZ a permis au MHSC d’être systématiquement classé dans les dix premiers. Avec des équipes soudées, déterminées et très difficiles à manœuvrer, Der Zakarian a souvent été critiqué pour ses tactiques défensives. Mais cette saison, il a fait taire les sceptiques.
Son équipe, plus friable défensivement, a terminé cinquième meilleure attaque, bien porté par son duo en feu (Delort-Laborde). Fiable donc, il souhaite rebondir dans un « projet européen. » S’il s’est proposé à Lille, il a refusé le Panathinaïkós pour prendre son temps. Il a récemment posé ses conditions : « je n’envisage de travailler ni en sélection, ni dans un club exotique, ni en Ligue 2 » alors que son ancienne écurie n’a pas traîné. C’est Olivier Dall’Oglio qui prendra les reines la saison prochaine.
OL
Christophe Galtier a décliné tandis que Marcelo Gallardo a repoussé : l’OL a donc fait de Peter Bosz, libre depuis son éviction du Bayer Leverkusen, le 23 mars dernier, sa priorité. Avec un certain nombre d’avantages, comme le fait de maîtriser le Français ou d’avoir lancé des jeunes talents dans le passé (Matthijs de Ligt, Frenkie de Jong, Havertz…), indispensables aux yeux de Jean-Michel Aulas, Bosz a décroché le poste.
Prônant un jeu offensif, basé sur la possession et l’explosion à la perte de balles, l’entraîneur néerlandais, passé aussi par l’Ajax où il avait rencontré les Lyonnais, aura la tâche de qualifier le club rhodanien en C1, après deux saisons blanches. Pour ce faire, les moyens seront limités et le natif d’Apeldoorn voudra également se relancer, après deux expériences qui se sont mal terminées en Allemagne.
Stade de Reims
« De la Ligue 2 à l »Europe« , pouvait-on lire au Stade Auguste Delaune pour la dernière de David Guion avec le SDR. De la réserve à l’équipe première, le Français âgé de 53 ans aura tout connu. Malgré une dernière saison décevante, marqué par certaines incompréhensions, au niveau du mercato notamment où l’entraîneur rémois réclamait davantage de renforts, il a laissé une très belle trace et pourrait rebondir au TFC (Adrian Ursea également cité). Même s’il n’a pas encore été présenté à la presse, c’est bien Óscar García qui officiera à Reims la saison prochaine.
Lui qui est déjà passé brièvement dans le championnat français avec Sainté, était la priorité absolue de Jean-Pierre Caillot depuis plus de deux mois. Ce dernier avait en effet déclaré que l’Espagnol serait le futur chef d’équipe du club champenois en avril dernier avec comme volonté « d’ouvrir un nouveau chapitre« . Un choix jugé risqué par certains supporters rémois, tant l’ancien coach n’a pas convaincu dans le passé.
RC Strasbourg
Après cinq ans de bons et loyaux services, Thierry Laurey a vu son contrat ne pas être renouvelé par le Racing Club de Strasbourg. Sauvé lors de l’ultime journée grâce à son nul face aux Merlus, le club alsacien a en effet décidé de ne pas poursuivre la collaboration avec celui qui a remporté la Coupe de la Ligue édition 2019, justifiant qu’un « cycle s’était achevé. » Personnage clivant, Laurey affiche un bilan sportif plus que positif, marqué par des maintiens chaque année et un trophée, qui a envoyé ses joueurs en tour préliminaire de la C3.
Pour le remplacer, Marc Keller a choisi Julien Stéphan, sans club depuis sa démission à Rennes, alors que Rémi Garde et Jocelyn Gourvennec étaient également sondés. L’arrivée du jeune technicien français, fils de Guy, l’adjoint de Didier Deschamps, s’apparente à une très belle pioche pour les Strasbourgeois.
Ils n’ont pas encore trouvé…
LOSC
L’équation est simple pour le Champion de France : « nous devons d’abord régler le sujet de Christophe pour y voir clair, car Christophe reste notre premier choix« , a expliqué Olivier Létang à RMC. En clair, tant que Galtier sera l’entraîneur du LOSC et que Nice, très intéressé, ne déboursera pas l’indemnité exigée (5M€ selon nos informations) pour libérer l’entraîneur français de sa dernière année, CG ne bougera pas et Lille n’accélèrera pas sur le dossier de son successeur. Sur le papier, la donne est simple mais elle est en réalité très complexe, surtout pour Lille, loin d’être en position de force sur ce dossier.
Pourquoi ? Parce que le Gym peut se permettre de perdre du temps puisque de toute façon, l’ancien entraîneur des Verts a déjà fait son choix. Avec une reprise prévue fin juin et un groupe assez chamboulé, le LOSC a besoin d’en savoir plus pour préparer au mieux la saison prochaine, marquée par le retour de la Ligue des Champions. Et sans entraîneur, le club ne peut pas s’activer sur le marché et n’a pas de perspectives pour gérer ses dossiers. En attendant qu’un accord financier soit trouvé, le LOSC n’est pas inactif. Patrick Vieira et Claudio Ranieri figurent dans la short-list des dirigeants lillois alors qu’Everton, comme révélé sur notre site, est également intéressé par Galtier et pourrait rapidement passer à l’action. De quoi rabattre les cartes quand le temps passe…
Stade Brestois
Le Stade Brestois s’est fait peur, très peur. Il a en effet du se contenter de la victoire montpelliéraine face à Nantes, lors de la dernière journée, pour assurer son maintien dans l’élite. Pourtant, le jeu offensif développé par les Finistériens était attrayant et séduisant. La première mi-temps face au LOSC, lors de la phase aller, en est l’exemple parfait. Lors de ce match, les partenaires de Romain Faivre avait infligé trois buts en 41 minutes et le score aurait pu être plus sévère, si Maignan n’avait pas évité une plus grosse débandade. Mais problème, bien jouer ne suffit pas et les erreurs se payent cash, surtout quand les carences défensives des Bretons restent omniprésentes (66 buts encaissés). Beaucoup trop friable donc, les Ty-Zefs ont souffert jusqu’au bout pour rester en L1, avant le départ de Dall’Oglio, parti à Montpellier (voir plus haut).
Alors que son suppléant n’est pas encore connu, le club s’est tourné sur les entraîneurs qui n’ont pas trouvé preneur. Quand Rémi Garde, Sabri Lamouchi, Adrian Ursea, David Guion ou encore Michel Der Zakarian pour un éventuel chassé-croisé (les discussions avec MDZ avancent sensiblement selon RMC) sont évoqués en interne, Bernard Blaquart a décliné. Affaire à suivre.
Ils sont dans le flou…
Girondins
Qui sera l’entraîneur des Girondins la saison prochaine ? Pour répondre à cette question, il faut se pencher tout en haut de l’organigramme bordelais et s’intéresser à la succession de King Street, encore inconnue actuellement. En effet, le club est en plein processus de rachat où l’heure est à l’inspection des dossiers. Parmi eux, Gérard Lopez, accompagné d’un fonds prêteur américain et qui aurait formulé une offre, fait face à la concurrence de trois autres repreneurs : Nicolas Hoang, Didier Quillot, et le duo Pascal Rigo-John Williams.
Si Jean-Louis Gasset, après une saison très éprouvante, avait déclaré qu »il « pouvait continuer, si tout est réuni« , tout dépendra de la volonté des futurs dirigeants. Difficile cependant d’imaginer le fidèle adjoint de Laurent Blanc à la tête du FCGB une année supplémentaire. Vers un grand chambardement à tous les étages ?
En outre, le mercato des entraîneurs de Ligue 1 est très animé cet été et n’a encore livré la totalité de ses verdicts. Que ce soit chez le Champion de France en titre ou chez les maintenus, presque la moitié des techniciens ont quitté leurs fonctions. Une situation inédite et exceptionnelle qui ne touche pas que l’Hexagone puisque des mouvements se sont opérés aux frontières, en Allemagne notamment. Cette grande valse des entraîneurs a dynamisé le marché et son impact sera à ne pas négliger.
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