Une bonne nouvelle est arrivée pour les fans de football en France. En effet, MediaPro vient de signer un accord avec SFR afin de co-diffuser la Ligue des Champions version 2020-2021 sur sa chaîne Téléfoot. Cette bonne nouvelle s’accompagne, cependant, de questions sur l’écosystème des droits TV.
Le dernier accord entre la Ligue de Football Professionnel et les diffuseurs pour la retransmission des matchs de Ligue 1 et Ligue 2, pour la période 2020-2024, fut l’occasion de deux avancées majeures pour le football français.
En effet, un nouvel acteur est arrivé sur le marché : Mediapro. Du fait de ce nouvel acteur et de la concurrence avec les acteurs traditionnels (Canal +, BeinSports notamment), les enchères ont atteint un prix inédit et dépassent sur la scène domestique le milliard d’euros par saison.
A quel prix pour les téléspectateurs ?

Cependant, les montants investis sont très difficiles à rentabiliser pour les diffuseurs. D’où l’intérêt pour Mediapro, via sa chaîne Téléfoot, d’avoir la Ligue des Champions dans sa grille de programmes. Pour avoir accès à l’ensemble de ces contenus, le fan français devra s’acquitter d’une somme de 26 euros par mois avec engagement de un an ou de 30 euros par mois sans engagement.
Il pourra alors voir l’ensemble de la Ligue des Champions ainsi que 8 matchs de Ligue 1 et Ligue 2 par journée. Cela nécessite de séduire, pour Mediapro, environ 4 millions de clients pour amortir l’investissement ce qui s’annonce extrêmement compliqué.
Des droits TV qui battent des records …
Concernant le montant des droits TV payé par les diffuseurs pour acquérir les droits de retransmission du football européen, ceux-ci n’ont cessé d’augmenter pendant des années.
La tendance est néanmoins à la déflation comme le montre les dernières renégociations de contrat en Allemagne et en Angleterre. Les prochaines renégociations de contrats seront intéressantes à suivre…

Néanmoins et malgré la difficulté d’amortissement des droits TV, les diffuseurs sont prêts à débourser des sommes importantes pour la diffusion de matchs de football européen. En effet, l’acquisition de ces droits constitue un produit d’appel inégalable et permet donc d’attirer de nombreux consommateurs. Ce raisonnement est notamment valable pour les chaînes généralistes.
Pour Mediapro, le risque est d’attirer un trop petit faible d’abonnés et par conséquent de devoir assumer une perte économique important. En cas de faillite, le risque serait systémique et pourrait toucher l’ensemble du football français tant les clubs français sont dépendants de cette source de revenus.