Après avoir enchaîné cinq victoires consécutives, l’Olympique de Marseille est désormais bien installé dans son fauteuil de dauphin. Où s’arrêtera l’OM d’André Villas-Boas ?
« Tout va très bien à l’OM »
Pour reprendre une déclaration devenue mythique, « tout va très bien à l’OM ». Prononcée par Frank Passi le 21 août 2016 après une défaite 2-1 à Guingamp, cette phrase avait fait grincer des dents à l’époque. En effet, l’OM venait de finir 13ème de Ligue 1 la saison précédente, Marcelo Bielsa avait démissionné dès la première journée, les rares bons joueurs de l’effectif avaient été vendus (Mandanda, Nkoulou, Mendy, Isla, Batshuayi) et l’OM pointait à la 16ème place du classement. Fort heureusement pour les phocéens, il s’est passé beaucoup de choses entre temps. L’OM est passé sous pavillon américain, racheté fin août 2016 par Frank McCourt. Plusieurs entraîneurs sont passés au club: Franck Passi tout d’abord, est resté à la tête de l’OM un peu plus de deux mois, avant de faire les frais de la nouvelle direction et de laisser sa place à Rudi Garcia. L’ancien entraîneur de Lille quant à lui, a connu deux saisons plutôt satisfaisantes (5ème et 4ème de Ligue 1, finale d’Europa League en 2018) avant d’exploser en plein vol lors de sa troisième année. Licencié en mai, Rudi Garcia, aujourd’hui sur le banc du rival lyonnais, a vu le technicien portugais André Villas-Boas prendre sa place sur le banc oympien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le début de saison donne raison au directeur sportif de l’OM Andoni Zubizarreta, qui avait clairement fait de Villas-Boas sa priorité. Deuxièmes au classement, les olympiens viennent même d’enchaîner cinq victoires consécutives et enchainent les prestations de qualité.
OM-Bordeaux est redevenu un choc
Cela aurait pu faire sourire il y a quelques mois. Entre un OM moribond et des Girondins de Bordeaux qui n’ont pas vraiment de quoi faire la fête depuis une dizaine d’années (dernier titre de champion de France en 2010, aussi la dernière année sur le podium), l’affiche accouchait souvent de matches ternes, avec des scores peu flatteurs. Pire, sur les quatre derniers OM-Bordeaux, seuls deux petits buts ont été inscrits. (Deux victoires 1-0 pour l’OM, en 2018 et 2019). Pour retrouver la trace d’un match inoubliable, il faut remonter au 23 novembre 2014. C’était déjà au Vélodrome et l’OM de Marcelo Bielsa avait battu les Girondins de Bordeaux de Willy Sagnol. (3-1, buts de Lemina, Gignac et Batshuayi contre une réalisation signée Thomas Touré). A l’époque déjà, les olympiens avaient impressionné par leur allant offensif et leur pressing tout terrain. Ils avaient d’ailleurs tenté 26 tirs lors de cette rencontre, ce qui avait impressionné l’ensemble des observateurs. Dimanche, les Girondins de Bordeaux, désormais entrainés par l’excellent Paulo Sousa, devront faire face à une équipe qui ressemble de plus en plus au désormais fameux « OM de Bielsa ». André Villas-Boas a fait de ses joueurs de véritables machines à exercer un pressing tout terrain, un système dans lequel Valentin Rongier et Morgan Sanson brillent particulièrement au milieu de terrain. Lors de la réception du Stade Brestois (2-1, 29 novembre au Stade Vélodrome), l’OM a tenté pas moins de 34 tirs ! Il n’est pas sûr que l’on ait droit à autant de tentatives ce soir mais la forme des Phocéens (cinq victoires consécutives) tout comme celle des bordelais (six matches sans défaite) promet un grand match.
Un syndrôme « Rudi Garcia » pour les Girondins ?
Ne bondissez pas à la lecture de ce titre quelque peu joueur. Loin de nous l’idée de manquer de respect à l’ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille, qui a d’ailleurs décroché ce week-end une belle victoire à Nîmes avec son nouveau club de l’Olympique Lyonnais (0-4, le 6 décembre au stade des Costières). Il est pourtant amusant de constater quelques similitudes entre la saison actuelle des Girondins et la saison 2018-2019 de l’OM de Rudi Garcia. Si l’on regarde la saison des hommes de Paulo Sousa, ils ne comptent que quatre défaites alors que la trêve hivernale approche à grand pas. Cependant, ces défaites ont été enregistrées face au PSG et Saint-Etienne, à Lille et Angers. Outre la défaite « logique » face à l’ogre parisien, seuls les clubs classés dans le haut du tableau ont réussi à mettre en échec Paulo Sousa. Dans les « gros matches », les bordelais ne semblent pas réussir à gérer la pression du résultat et sont souvent débordés lorsqu’ils font face à un pressing bien organisé. Tout ce dont rafole l’OM de Villas-Boas. Il y a fort à parier que Sanson, Rongier, Payet et Benedetto passent leur rencontre à harceler le porteur du ballon comme ils en ont pris l’habitude à domicile ces dernières semaines.
Si tel est le cas, reste à espérer pour Paulo Sousa qu’il aura d’ici ce soir trouvé la bonne formule pour proposer une grosse adversité. Tout est réuni pour que cet OM-Bordeaux soit l’un des plus beaux matches de la saison. Le Vélodrome devrait par ailleurs accueillir plus de 55 000 spectateurs.