On aurait pu nommer exceptionnellement cette rubrique portrait du siècle tant la disparition de Bruno Martini à seulement 58 ans marque toute une génération, mais pour la nouvelle génération qui est Bruno Martini ? Portrait :
Bruno, gamin de Nevers débarque à Auxerre en 1981 à seulement 19 ans ! Le club alors promu pour la première fois de son histoire en première division et déjà entraîné par un certain Guy Roux.

Jeune gardien il va côtoyer une légende du football français : Monsieur Joël Bats auprès duquel il va emmagasiner un maximum d’expérience. Guy Roux et l’AJ Auxerre décide 2 ans après son arrivée de le prêter à Nancy afin d’avoir un maximum de temps de jeu.
Après deux petites saisons très réussies à Nancy, Bruno revient à Auxerre avec une tout autre étiquette : celle de titulaire. Il va alors enchaîner 9 saisons de rang en première division avec l’AJA. Période durant laquelle il connaîtra sa première sélection avec les Bleus avec lesquels il aura ensuite 31 sélections.
Il va y disputer une demi-finale mémorable de Coupe de l’UEFA contre l’immense Borussia Dortmund (1993) puis y remporter une Coupe de France (1994) contre Montpellier qu’il rejoindra deux ans après pour y finir sa carrière après plus de 600 matchs professionnels toutes compétitions confondues.

Après avoir disputé l’Euro 92 puis l’Euro 96, il devient finalement l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France entre 1999 et 2010.
Il décide en 2014 de quitter ses fonctions auprès de la direction technique nationale de la FFF pour revenir dans sa ville de cœur : Montpellier. Il y officiera comme entraîneur des gardiens du club puis directeur adjoint du centre de formation du MHSC.
Homme de valeur : Bruno laisse derrière lui une famille de cœur et toute la famille du football français… on ne t’oubliera pas Bruno !
Ils parlent de lui :
- Fabien Cool (coéquipier de Bruno à l’AJA) :
« Bruno était mon modèle, c’était un long fleuve tranquille, les entraînements se passaient sans accroc, la force tranquille »
- Daniel Dutuel (coéquipier de Bruno à l’AJA) :
« Un mot me vient pour décrire Bruno, la bienveillance. il avait toujours un mot gentil pour les jeunes du centre de formation. »
- Gérard Houiller (sélectionneur de l’EDF) :
« Bruno c’était un type bien, un très gros travailleur et un grand professionnel. Il était un homme fiable et très généreux. »
- Emmanuel Petit (partenaire de Bruno avec l’EDF) :
« C’était un modèle. Un passionné de football, il voulait gagner les matchs sans avoir besoin qu’on le remarque. »
- Sébastien Frey (joueur qu’il a entraîné en EDF) :
« La relation de respect s’est transformé en amitié. À chaque entraînement des bleus, on passait énormément de temps ensemble. Il restera immortel à mes yeux »
- Lionel Charbonnier (plus qu’un coéquipier de Bruno ; un membre de sa famille) :
« Il était déjà très axé sur les statistiques que personne ne comprenait en ce temps-là, il savait tout sur chaque joueur avant les rencontres. C’était un garçon très atypique dans ce milieu : il n’allait jamais au conflit et préférait fumer une clope plutôt que d’ouvrir sa gueule. Il se nourrissait du bonheur des autres et c’est un bonheur de l’avoir connu. Il emporte avec lui l’histoire du foot français, car le football français n’existe pas sans Bruno Martini. »
Propos recueillis par SoFoot
Le cœur de Bruno a décidé de s’arrêter en face du centre de formation du MHSC, il ne pouvait en être autrement… Toutes nos pensées vont vers sa famille et ses proches ainsi qu’à toute la famille du football français.