Tandis que le Soccer masculin prend de plus en plus d’ampleur aux États-Unis entre la Major League Soccer et l’équipe nationale (l’USMNT), c’est moins le cas du côté des femmes et plus particulièrement au niveau national !
L’engouement autour du football féminin connaît un écart entre l’équipe nationale et les clubs du championnat nord-américain mais à quel point ? Pourquoi ? Eléments de réponses pour connaître son image au pays et hors de ses frontières !
Un championnat peu suivi…
Pour commencer, ce championnat encore inconnu et moins médiatisé que la première division féminine se nomme la Ligue Nationale de Soccer Féminin traduite de National Women Soccer League (NWSL). Elle fonctionne de la même façon que la Major League Soccer (MLS) qui est l’élite du football nord-américain masculin, avec une saison régulière ainsi que des playoffs amenant au titre de champion. Enfin bon, le fonctionnement de la NWSL n’est pas le sujet du jour !
Neuf équipes sont ainsi en lice et se disputent les quatre premières places synonymes de demi-finales du championnat.
Le premier point à soulever correspond aux faibles capacités des stades de NWSL. Et même si certains écrins peuvent accueillir plus de 10 000 spectateurs, ils n’atteignent que péniblement des chiffres corrects d’affluence. Et bien que ces taux de remplissage aient augmenté depuis 2013 et la première saison officielle, ils restent assez faible. Pour Elodie, rédactrice football féminin pour Culture Soccer, cela révèle aussi d’un problème de communication au sein de la Ligue et des clubs :
« Il y a un contraste avec les équipes du championnat (comparé à l’équipe nationale), à part Portland les stades sont souvent vides et c’est dommage ! Je pense que c’est un manque de communication des clubs ou une mauvaise com’ ! Mais y a quand même une évolution, maintenant à l’international on peut suivre tout les matchs de la NWSL sur leur site, les matchs sont diffusés à la TV pour les américains… »
– @nhello, Community Manager d’Orlando Pride France, une équipe de la NWSL ! –
À ces problèmes de communication s’ajoutent des problèmes d’accessibilité à cause des prix des places. Bien supérieurs à ceux que l’on rencontre en France, s’abonner revient moins cher de 20% que d’acheter son billet à l’unité ! Seulement, même le prix des abonnements a augmenté de 30% par rapport à la saison dernière à Orlando City ce qui impacte les affluences du club féminin d’Orlando Pride qui sont en baisse saison après saison depuis 2016 et leur entrée en NWSL.
« Par rapport au championnat français féminin c’est cher car par exemple à Montpellier tu as ta place à 3€ voire 10€ quand c’est Lyon qui vient ! Je suis allée il y a 2 ans au Groupama Stadium voir OL féminin contre le PSG j’étais tout en bas 1er rang à côté du banc des joueuses et j’avais payé ma place une vingtaine d’euros ! Aux USA, les places sont entre 10$ et 37$ minimum et peuvent monter jusqu’à 150$ ! »
– Elodie réagissant sur le prix des billets par rapport à la Ligue 1 –
Enfin, le désintérêt des Américains pour leur soccer local s’explique aussi tout simplement par l’instabilité du foot féminin aux USA. En effet, depuis 2001, trois championnats différents se sont succédés : la Women’s United Soccer Association (2001-2003), Women’s Professional Soccer (2007-2012) avant de voit naître le championnat que l’on connaît actuellement depuis 2013. Cette instabilité amène aussi les actrices elle-même à découvrir les championnats européens comme la D1 Féminine qui accueille depuis de nombreuses années certains des plus grands noms tels qu’Alex Morgan en 2017, partie jouer quelques mois à l’Olympique Lyonnais. Cette « fuite des talents » démontre ainsi le malaise dans lequel se trouve la NWSL actuellement sans omettre le fait que la fédération rencontre un problème majeur souligné par les joueuses : la disparité des salaires entre elles et les hommes.
Tous ces facteurs poussent à croire que les suiveurs du soccer féminin se tournent alors presque exclusivement vers un football qui connait plus de réussite : l’Equipe féminine des États-Unis !
… Contrairement à la sélection !
Historiquement, l’USWNT (United State Women National Team) est une des meilleures sur le plan mondial. 3 titres Mondiaux (1991, 1999 et 2015), 4 Olympiques (1996, 2004, 2008 et 2012) et une première place au classement FIFA qu’elle se partage depuis le début avec l’Allemagne, la sélection américaine est tout simplement l’une des meilleures au monde et la meilleure de son continent ! Et c’est cette réussite qui leur offre une large visibilité locale, continentale et même mondiale.
« La sélection nationale ? Je sais que les gens en sont fan ! Mais la ligue féminine n’est pas très développée… »
– Aurélien Collin, voit d’un point de vue extérieur un plus grand engouement et un meilleur développement de la sélection plutôt que des clubs –
Grâce à cet engouement, les supporters du pays de l’Oncle Sam sont les plus grands acheteurs de billet pour la Coupe du Monde juste derrière les Français pays hôte (du 7 juin au 7 juillet) pour encourager une des équipes favorites mais en rodage depuis leur défaite 3-1 face à l’Équipe de France !
La passion qui anime les Nord-américains est donc plutôt contrastée lorsqu’on parle des clubs féminins locaux ou de la sélection. Paradoxalement, la grande majorité des joueurs évoluent dans leur championnat local avec sûrement pour objectif tout de même que leur NWSL progresse et fasse de leur réussite internationale, un tremplin national…
Un commentaire
Tres Mitigé