L’affiche a de quoi faire saliver. Real Madrid face à Manchester City. Zidane face à Guardiola. Si ce choc en est un de par les nombreux talents dont sont composées les deux formations, il n’en reste pas moins que le statut et le palmarès Européen des deux équipes témoignent du fossé qui subsiste.
D’un côté le Real, fort de ses 13 Ligues des Champions, et montre sacré du football mondial. De l’autre, un City qui, s’il a conquis la scène nationale depuis longtemps, a toute les peines du monde à se hisser au niveau de son hôte du soir sur le plan continental.
Difficile toutefois d’identifier avec certitude les raisons qui empêchent City et ses millions de passer le cap, malgré ses nombreux investissements. Equipe talentueuse, effectif pléthorique, top coach mondial. La formule gagnante en théorie. Mais les Citizens n’ont jamais pu faire mieux qu’une demi finale en 2016, perdue face au Real justement.

L’élément expérience est souvent avancé pour expliquer les difficultés des nouveaux riches à rivaliser avec leurs illustres adversaires. Il est vrai que City ne dispute la Champions League que depuis 2011, 3 ans après la reprise du club par les Emirats.
Un bien maigre bagage face à celui du Real, dont la première participation Européenne remonte à 1955. La maison blanche est ainsi rompue aux joutes Européennes, bien plus que les SkyBlues. Il en résulte une capacité accrue à gérer les moments cruciaux d’une rencontre à élimination directe aux forts enjeux. En effet, même sous la plus grosse des pressions, le Real donne toujours l’impression de plier sans jamais rompre.
L’environnement contribue également à la réussite en Europe : City souffre de la comparaison avec Man United sur le plan de l’engouement, et se trouve soutenu par des fans se comportant davantage comme des observateurs que comme de réels supporters. En témoigne l’ambiance pour le moins feutrée de l’Etihad. Ressentir une atmosphère particulière et tout un peuple derrière soi a toujours son importance lorsque l’on aborde ce type de rencontre. Peut être l’engouement manque t-il autour de cette nouvelle attraction qu’est Man City. Nul doute que des clubs comme le Real, Liverpool ou le Barça, tous vainqueurs de City en phase d’élimination directe, n’ont pas ce problème.
Enfin, le facteur psychologique a également son importance. D’une succession d’échecs et de déconvenues peut résulter une spirale négative dont il souvent difficile de se tirer. Et le Real en sait quelque chose. Entre 2004 et 2009, Madrid est incapable de passer les huitièmes de finale. Un comble pour une telle institution. Il retrouve par la suite le dernier carré, mais échoue sur le fil 3 ans d’affilée, avant d’enfin soulever le trophée, 12 ans après son dernier titre Européen. Malgré tout son talent, toute son expérience, et tout son savoir faire, la maison blanche a mangé son pain noir comme tout le monde.
Peut être est ce là la leçon a retenir pour le petit nouveau : Il faudra s’armer de patience et essuyer bien des déconvenues avant d’espérer tenir la dragée haute au maitre Madrilène.
Distancés en Premier League, les hommes de Guardiola seraient bien inspirés de franchir le cap sportif et psychologique dès ce mercredi, pour enfin montrer à l’Europe que City n’est pas grand, mais City apprend.