À 39 ans, l’ailier de l’US Salternitana (Série A) Franck Ribéry a pris la décision de mettre un terme à sa carrière. Handicapé par des douleurs chroniques aux genoux, l’ancien Munichois était absent des terrains depuis mi août. Le poids des années aura fini par avoir raison de Kayser Franck. L’occasion de revenir sur l’immense carrière du Français, entre exploits sportifs et polémiques.
Formé à Boulogne puis à Lille, Ribéry se révèle aux yeux du grand public au FC Metz après un passage retentissant au Stade Brestois pour lequel il signe 23 passes décisives en National, contribuant largement à la montée en Ligue 2. Il ne fallait pas plus d’une saison sous le maillot Grenat à la France du football pour chercher à lui mettre la main dessus.
Étonnamment, Ribéry choisit le Galatasaray à l’été 2005. Pour des raisons financières on l’imagine, lui qui est issu d’un milieu modeste. 6 mois et un petit but plus tard, le voici tiré de son exil par l’Olympique de Marseille, une marche trop haute pour beaucoup de footballeurs. Mais il n’en est rien. Ribéry met le Vélodrome et ses supporters dans sa poche. Deux saisons seulement, bien que cela ait paru plus long, tant il aura marqué le club de son empreinte.
2007 est le moment du grand saut pour lui : Il cède aux sirènes du Bayern Munich sous l’impulsion de Willy Sagnol, et la fusée Ribéry est définitivement lancée. Joueur Français de l’année, meilleur joueur de Bundesliga, titres nationaux, Champions League (après deux finales perdues tout de même), mondial des clubs… Rien ne semble résister à celui que l’on surnomme désormais « Kayser Franck ».
Sa vitesse, son touché de balle, ses appuis, sa régularité, ses dribbles, et son duo infernal avec Arjen Robben en font l’un des chouchous de son pays d’adoption. Sa loyauté aussi : Régulièrement annoncé au Real Madrid ou encore à Chelsea, Ribéry ne jurera que par Munich.
Entre temps, le jeune Franck s’est imposé rapidement en Équipe de France, avec laquelle il participe à l’aventure malheureuse du mondial 2006. Pilier de la sélection pendant de nombreuses saisons, il claquera la porte en 2014 après un forfait sur blessure pour le mondial Brésilien, estimant ne pas avoir été soutenu par son sélectionneur et sa fédération. Une triste sortie pour un joueur de ce calibre.
L’extra sportif, l’ombre au tableau
Pour autant, la maxime selon laquelle nulle n’est prophète en son pays s’est rarement autant vérifiée : Impliqué dans l’affaire Zahia aux côté de Benzema, suspendu à la suite de son rôle (réel ou supposé) de leader dans la grève de Knysna en 2010, régulièrement défini comme un fauteur de troubles, Ribéry souffre d’une mauvaise image auprès du grand public. S’il donne toujours l’impression de laisser glisser les critiques, l’ailier du Bayern ne cachera pas sa déception quant au manque de soutien du public Français dans sa course au Ballon d’Or. Classé 3ème derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, Ribéry qualifiera son classement d’injustice des années plus tard.
De Franck Ribéry on retiendra donc son ascension fulgurante, son talent, sa longévité sommes toutes rare pour un joueur à son poste, mais aussi, hélas, quelques faits d’armes peu glorieux en dehors des terrains. Pas de quoi nous faire oublier l’héritage du Kayser, qui recevra, espérons le, un hommage à la hauteur de son immense carrière de la part du football Français. Car en Allemagne, cela semble acquis.
Bon vent, et merci pour tout Francky.