À Saint-Étienne, une page est en train de se tourner. En effet, l’arrivée de Claude Puel dans le Forez, en octobre dernier, suivi de la pandémie de COVID-19, ont poussé la direction stéphanoise à revoir une partie de la politique sportive et à prendre des décisions radicales pour le futur du club. Mais en quoi consiste vraiment ces nouveaux principes, que les Verts ont mis en place depuis le début de la préparation ? Décryptage.
« Nous sommes en train de changer de modèle sportif car nous n’avons pas les moyens de payer au prix fort des joueurs de premier plan. », expliquait Roland Romeyer (74 ans), en juillet dernier, dans les colonnes du Progrès.
Claude Puel, aux manettes depuis le départ de Ghislain Printant, ajoutait devant la presse : « Il faut savoir que des promus comme Lens ou Lorient, ou encore Brest et Metz, peuvent faire des transferts que nous, nous ne pouvons plus assumer désormais. C’est dire que les équilibres changent dans le championnat. »
Après une saison catastrophique, classé à la 17ème place et de quelques soucis financiers, que la crise sanitaire a forcément aggravé, voilà l’ASSE dans une nouvelle ère. Le nouvel objectif du club étant désormais « de sortir des jeunes, de les faire jouer trois ou quatre ans et de former leurs remplaçants avant de les faire partir. », reprenait le président du club stéphanois.
Avec Coach Puel, roulez jeunesse !
Et Sainté s’est tenu aux propos de son entraîneur, qui dispose aussi du poste de manager et qui déclarait « vouloir porter l’attention sur des jeunes joueurs qui semblaient avoir de la qualité, et qui étaient libres ou accessibles. »
Adil Aouchiche (PSG), Jean-Philippe Krasso (SAS Épinal), Yvann Maçon (USL Dunkerque) et un autre Yvan, de son nom Neyou (SC Braga) ont été recrutés dans cette optique.
Sous l’impulsion de Puel, ces jeunes joueurs pourront pleinement jouer et s’incorporer où l’entraîneur français représente la crédibilité de ce nouveau projet. Celui qui a contribué à la progression d’un certain Eden Hazard ou encore d’Alexandre Lacazette a convaincu Adil Aouchiche, considéré comme l’un des plus grands espoirs du PSG, de signer son premier contrat professionnel à Saint-Étienne. Courtisé par d’autres grands projets, qui ont pourtant plus de certitudes sportives (Borussia, LOSC) à l’heure actuelle, le jeune milieu offensif a préféré rejoindre les coéquipiers de Wesley Fofana.
BYE BYE LES TAULIERS ?
Et si ce mercato tourne autour des jeunes, c’est parce que « l’objectif est de diminuer le nombre de joueurs afin de réduire notre masse salariale de 20 %. », rappelle Romeyer.
Ainsi, l’ASSE prépare un grand remue-ménage, qui risque de faire jaser. Premier de la liste : Stéphane Ruffier (33 ans). Débarqué au club il y a 9 ans, l’international français (3 sélections), en délicatesse la saison dernière, est en conflit avec Puel et a refusé le rôle de doublure. De fait, il ne fera pas parti des trois gardiens de l’effectif professionnel et un départ semble inéluctable. Joueur le plus capé de l’histoire du club à son poste (383 matchs), Ruffier ne devrait pas manquer de courtisans et les Verts feront confiance à Jessy Moulin, qui n’a jamais endossé le rôle de numéro 1.
Ensuite, c’est au tour des protégés de Jean-Louis Gasset d’être menacé et L’Équipe a donné des indications à ce sujet ces derniers jours. Si Debuchy semble adulé par Puel, ce n’est pas le cas pour Wahbi Khazri et Yann M’Vila. Si étincelant il y a deux ans (14 buts TTC), la nonchalance et la méforme de l’ancien bastiais agace. De plus, les deux joueurs perçoivent chaque mois 210 000 €, ce qui n’est plus possible pour le club.
Aussi, les deux latéraux : Miguel Trauco et Sergi Palencia ont déçu et pourraient aller voir ailleurs car Claude Puel ne compte plus sur eux. Ce premier a des touches, il pourrait rebondir en Grèce où l’Olympiakos va transmettre une offre et ce deuxième pourrait être prêté voire directement vendu.
Venu pour se relancer dans le Forez, Ryad Boudebouz a réalisé une saison correcte pour son retour dans l’élite. Problème, toujours d’après L’Équipe, il aurait rencontré la direction qu’il lui aurait indiqué que son temps de jeu serait considérablement réduit, suite à l’arrivée d’Aouchiche.
Mais ce n’est pas tout puisque la porte de sortie est également ouverte pour Loïs Diony qui ne s’est jamais imposé depuis son arrivée en 2017 alors que le board stéphanois avait déboursé 8M€ pour l’attirer.
En outre, Saint-Étienne a changé sa politique et veut favoriser les jeunes au sein du projet. L’absence des 7 joueurs présentés ci-dessus au stage à Dinard cette semaine n’est pas une surprise, elle vient confirmer la volonté de Sainté de se séparer de ses tauliers. L’arrivée de Gasset à Bordeaux pourrait amorcer un jeu de dominos où certains stéphanois pourraient le retrouver. Mais le club stéphanois fait-il le bon choix en séparant de ses piliers ? Seul l’avenir nous le dira.