Club historique de la Bundesliga et sept fois champion d’Allemagne, Schalke 04 vit une saison abominable sur tous les plans. Entre mauvais résultats et gestion calamiteuse en coulisses, le club de la Ruhr ne cesse de sombrer.
La victoire, un lointain mirage
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année civile 2020 ne plaide pas en faveur des joueurs de Schalke. En effet, les Königsblauen surfent sur une série de 26 matchs sans victoire depuis le 25 janvier, une mauvaise série débutée contre contre le Bayern Munich. En plus de cette mauvaise forme, Schalke est à la fois la pire défense du championnat allemand (31 buts encaissés) et la pire attaque (6 buts marqués) autant dire que l’équipe de Manuel Baum n’a pas volé sa place de bon dernier au classement actuel.

Pire encore, le club de Gelsenkirchen pourrait faire tomber d’ici six rencontres un triste record vieux de 50 ans. Celui du nombre de matchs consécutifs sans victoire, série détenue par le Tasmania Berlin avec 31 matchs lors de la saison 1965-1966. Indépendamment du championnat, Schalke s’était rassuré en Coupe d’Allemagne contre Schweinfurt en octobre dernier, mais force de constater que cette victoire n’a pas eu l’effet de révolte dans les rangs Königsblauen.
Une instabilité institutionnelle
Schalke 04 est depuis quelques années un gouffre financier, le manque de compétitivité sportive depuis trois saisons et les recettes perdues à cause de la crise du Covid-19 ont conduit aujourd’hui le club à cumuler plus de 200 millions d’euros de dettes. Une situation délicate qui a poussé la région Rhénanie-du-Nord à subventionner financièrement Schalke 04 pour éviter que le club ne disparaisse. Certains joueurs de l’effectif professionnel ont également accepté de baisser leur salaire pour remédier à la situation. L’homme à la tête du club est un personnage tout aussi contesté, le Président Clemens Tönnies, dirigeant historique depuis 2001 est pointé du doigt pour ses mauvais choix managériales. Déjà fragilisé par ses propos racistes en août dernier, il a renvoyé successivement le directeur financier Peter Peters et technique Michael Reschke. Personne ne semblerait être aux commandes du navire…

Des tensions dans les vestiaires
La sérénité, elle aussi, ne règne pas dans l’intimité du vestiaire. Plusieurs épisodes de tensions se succèdent après chaque défaite de Schalke. Le dernier en date, celui concernant l’international marocain Amine Harit. Mécontent d’être remplacé dès la 39e minute de jeu face à Wolfsburg, le joueur s’est directement rendu aux vestiaires plutôt qu’aller s’assoir sur le banc de touche. Une attitude fustigée en conférence de presse par Jochen Schneider, directeur sportif du club :
« Je suis très déçu d’Amine Harit car il a un potentiel incroyable, mais il n’a pas été capable de le convertir en performance ces derniers mois (…) Sa manière de sortir du terrain après avoir été remplacé n’est pas acceptable. »
L’international marocain a depuis été sanctionné par son club et doit s’entraîner à l’écart du groupe. Une mise à l’écart que connait également l’international algérien Nabil Bentaleb, officiellement écarté pour comportement indigne d’un joueur professionnel ce qu’il a réfuté sur ses réseaux sociaux et par le biais de son agent Madjid Yebda. Le milieu de terrain français, Benjamin Stambouli, a lui laissé éclater sa colère sur le banc de touche après avoir été remplacé à la mi-temps. Dernière pièce du puzzle, l’international bosnien Vedad Ibisevic. Loué pour ses qualités de buteur depuis quelques années en Bundesliga, le vétéran s’est fait davantage remarquer par ses qualités de boxeur après en être venu aux mains avec Naldo, entraîneur adjoint de Manuel Baum. Son contrat a été résilié d’un commun accord et il doit quitter le club dans les prochaines semaines. Ambiance sereine à Schalke…