Après plusieurs mois de flou et de négociations, le feuilleton Thiago Silva arrive à son épilogue : Le capitaine du PSG vit ses dernières heures sous le maillot rouge et bleu, 8 ans après l’avoir revêtu pour la première fois.
En fin de contrat au 30 juin, l’international Brésilien n’a pu trouver un accord avec ses dirigeants, notamment sur ses émoluments que ces derniers souhaitaient revoir à la baisse.
Il faut dire qu’à 35 ans, et même s’il demeure le meilleur défenseur de l’effectif, prolonger Silva à prix d’or au risque de se mettre du plomb dans l’aile pour le mercato à venir ne figure pas en tête de la liste des priorités des dirigeants du PSG, à l’heure où le club cherche à poursuivre sa reconstruction entamée depuis le retour de Leonardo aux affaires.
Silva pourrait cependant se voir proposer une prolongation de quelques semaines afin de pouvoir disputer la suite de la Ligue des Champions, et qui sait, finir en beauté son aventure Parisienne.
Plus qu’un simple passage dans la capitale
Arrivé en 2012 avec le statut de meilleur défenseur du monde en provenance de l’AC Milan, le Brésilien ne met pas longtemps à se mettre tout le monde en poche : Relance, couverture, placement, jeu de tête, impact physique, marquage… Jamais un défenseur aussi complet n’avait foulé les pelouses de Ligue 1.

La somme de 40 millions d’euros déboursée par Paris semble dérisoire à la vue du talent d’O Monstro. Profitant du manque de liquidités d’un Milan AC en pleine dérive, Leonardo ne s’est pas fait prier pour mettre la main dessus.
Durant ces 8 années, Silva a bien sûr survoler les attaquants de L1, peu nombreux à avoir le talent nécessaire pour s’y frotter.
Un parcours qui divise
Mais malgré ses qualités manifestes, celui-ci parvient quand même à diviser. Lui est reproché son absence dans les grands rendez-vous européens, ainsi qu’un mental friable.
Mais qu’en est-il réellement ?
Supposément blessé ou défaillant dès que l’enjeu pointe le bout de son nez, Silva n’en effet pas raté tant de grands matchs que cela : Lors des matchs à élimination directe du PSG, il sort sur blessure au Parc face au Barça en 2015, blessure qui l’empêchera de jouer le retour. Rebelote pour PSG – Barça en 2017 sous Emery, Real – PSG en 2018, puis pour le retour contre Dortmund en 2020.

Sur les 24 matchs à élimination directe du PSG en Ligue des Champions, Silva en a loupé 5. Pas tant d’absences que cela donc, surtout si on les remet dans leur contexte : Le PSG dans son ensemble a fait montre d’une incapacité chronique à pouvoir mobiliser tous ses meilleurs éléments dans les moments cruciaux de mars-avril, là où la saison du club Parisien se joue.
Le problème semble ne pas être tant Silva que la gestion globale du club Parisien. D’autant que l’ancien capitaine de la Seleçao joue tout le temps, et pour cause : Dès que Paris se passe de lui, les lacunes défensives Parisiennes s’exposent aux yeux du monde entier. Les images de ses larmes au cours de la séance de tirs au but face au Chili au mondial 2014 ont sans doute contribué à lui façonner une image de joueur fragile.

Image qui lui avait d’ailleurs valu une sérieuse mise à l’écart par le sélectionneur Dunga : Il manquera la Copa America 2015, puis les JO en 2016, avant d’être rappelé par Tite. En Seleçao, il affiche une Copa ainsi qu’une Coupe des Confédérations au palmarès. Si l’on ajoute ses 7 titres de champions avec Paris, ainsi qu’une Série A au Milan, celui-ci est somme toute bien garnie.
Et maintenant ?
Naturalisé Français en 2019, Thiago Silva se voyait bien couler quelques jours heureux supplémentaires au PSG. Mais le monde du foot étant ce qu’il est, le natif de Rio doit se faire une raison.

Reste pour le PSG à tourner la page, et à remplacer son meilleur défenseur et capitaine. Et les joueurs de ce calibre ne courent pas les rues, surtout à une quarantaine de millions d’euros. Touché comme tant d’autres par la crise du COVID, Paris pourrait se voir contraint de miser sur les joueurs déjà présents au sein de l’effectif.
À la vue de leurs performances sans leur pilier, on peut se permettre d’émettre quelques doutes sur la pérennité d’une telle solution. Quand à Silva, Fluminense, le club de ses débuts, ainsi qu’Everton seraient sur les rangs.
Rescapé d’une Tuberculose lui ayant valu 6 mois d’isolement en Russie au début de sa carrière, nul doute que cette nouvelle orientation contrainte ne saurait effrayer le désormais légendaire numéro 2 du PSG. Cela vous forge un mental il faut dire.