Au moment de retrouver son ancien club, 6 mois après son départ de l’Atletico Madrid, l’heure est à un premier bilan pour Antoine Griezmann. Arrivé en Catalogne avec l’étiquette de top mondial, Grizou peine à faire sa place au sein du collectif catalan. S’il totalise 5 buts en 17 apparitions avec son nouveau club, ce qui n’est pas désonhorant, c’est surtout le contenu qui inquiète. Si l’on s’attarde sur la situation du métronome des bleus, on peut toutefois lui trouver quelques circonstances atténuantes.
Pour commencer, Griezmann n’évolue pas à un poste lui permettant de donner sa pleine mesure, c’est à dire derrière l’avant centre. Le Barça évoluant en 4-3-3 avec deux ailiers, le Français se retrouve sur l’aile gauche, poste auquel il n’a plus évolué depuis son départ de la Real Sociedad.
D’aucuns diraient qu’il a toutes les qualités pour évoluer en pointe, dans un rôle de faux 9. Mais Luis Suarez, dont on annonce régulièrement le déclin, demeure un pilier, capable de débloquer une situation à tout moment. Sa relation technique quasi fusionnelle avec Messi en fait de plus titulaire inamovible.
La relation technique entre lui et ses partenaires pose justement question. Il est indéniable que Griezmann possède toutes les qualités pour s’entendre avec des joueurs du niveau de Messi, Suarez, Alba ou Arthur. On note cependant que ces derniers peuvent avoir une tendance à oublier le Français quand vient le moment de combiner. On spécule sur d’éventuelles inimitiés entre Griezmann et ses partenaires, Messi en tête, qui l’apprécieraient peu et se seraient opposés à sa venue. Si l’on s’en tient au terrain, l’explication peut venir de la complicité entre des joueurs étant habitués à jouer ensemble depuis plusieurs saisons, et qui auront donc une tendance toute naturelle à se chercher.
Il convient aussi de noter que Griezmann peut parfois se disperser : Habitué à défendre énormément sous Simeone, il a peut être encore quelques réflexes « Atleticiens », demandant énormément d’efforts sur plan physique, et pouvant lui coûter de la lucidité dans les zones de vérité. De tels efforts dans le repli défensif ne sont peut être pas nécessaires au sein d’un collectif à la philosophie sensiblement différente.
Enfin il y’a le statut. Accoutumé à être le dépositaire du jeu chez les colchoneros, Griezmann n’est qu’une étoile parmi d’autre au FC Barcelone. En d’autres termes, l’équipe ne joue pas pour lui, ni pour le mettre dans les meilleures dispositions. On ne vous fera pas l’affront de vous préciser pour qui joue le Barça. Ou plutôt qui le fait jouer.
L’international Français ne serait pas le premier à digérer difficilement ce basculement hiérarchique. On se souvient par exemple d’un Thierry Henry pas toujours aussi rayonnant au Barça aux côtés d’Eto’o, Ronaldinho ou Messi qu’avec Arsenal.
Le blues jusqu’en sélection
Même le niveau du champion du monde en bleu a pu s’en ressentir. Avant son but en Albanie, il restait sur 708 minutes sans le moindre but, soit depuis France-Bolivie en juin dernier. Son influence sur le jeu demeure néanmoins significative et indispensable. Rassurant pour Deschamps et ses hommes donc, qui auront bien besoin de leur maître à jouer pour sortir du groupe de la mort lors de l’Euro 2020, avec l’Allemagne et le Portugal.
Son ancien agent Eric Olhats affirmait encore récemment qu’il ne l’aurait pas poussé à rejoindre Barcelone, et qu’il l’avait « mis en garde ». À l’ancien colchonero de lui donner tort. Et quoi de mieux qu’un retour au Wanda Metropolitano pour faire passer un tel message ?