Krasnodar, deuxième club le plus jeune engagé en Ligue des Champions cette saison après Leipzig, participe à sa première campagne dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Mais comment ce club, âgé de 12 ans, soit 130 ans de moins que Manchester United, a put gravir les échelons si rapidement ? Befoot vous invite à découvrir l’histoire très particulière du FK Krasnodar.
À moins de 300 kilomètres de Sotchi, ville hôte des JO d’hiver 2014, on trouve la ville de Krasnodar, située à l’ouest de la Russie et à quelques encablures de la mer Noire. Depuis 1928, c’est le Kouban Krasnodar, club historique de la ville, qui fait vibrer les fans de football de la région. Alternant souvent entre deuxième et première division, les dirigeants du club voient arriver à leur table une proposition de rachat de la part de Sergueï Galitski en 2007. Voyant que ses tentatives n’aboutissaient pas, l’entrepreneur russe de 41 ans (à l’époque) et propriétaire de la plus grande société de distribution du pays (Magnit, magasin alimentaire) décide alors de fondé son propre club en 2008, toujours à Krasnodar. C’est ainsi que voit le jour le Futbolny Klub Krasnodar.
Apprentissage dans les échelons inférieurs
Le club débute son histoire directement en 3ème division russe lors de la saison 2008/2009. Composée de jeune joueurs de la région, Krasnodar termine 3ème et échoue de peu à la montée en deuxième division. Mais les relégations administratives du SKA Rostov et de Sportakademklub offre là une place à Krasnodar dans l’échelon supérieur. Pour faire face à l’exigence du monde professionnel, le club réorganise les 3/4 de son effectifs et obtient son maintien aisément.
La saison suivante, Krasnodar est à la lutte dans le haut de tableau et bataille même un temps pour la place de leader avec son voisin et ennemi, le Kouban Krasnodar. Finalement, les byki (taureaux) payent chèrent leurs deuxième partie de saison manquée et terminent 5ème, loin des places de promotions.
Les dirigeants décident alors de créer un effectif de qualité pour viser une montée dans l’élite à l’issue de la prochaine saison. Les verts recrutent notamment Nikola Drinčić et Joãozinho. La encore, le FK Krasnodar va bénéficier d’un nouveau coup du sort : le Saturn Ramenskoïe est relégué administrativement et c’est le FK Krasnodar qui est de nouveau désigné pour combler le trou, grâce notamment à une situation financière stable. Voici donc le FKK en première division sans avoir connu ne serait ce qu’une seule promotion sportive ! Krasnodar se prépare alors à disputer la saison 2011/2012 au plus haut niveau russe, 3 ans seulement après sa création !
La découverte de la Première Division
Depuis 2012, le FK Krasnodar évolue au plus haut niveau du football russe, alternant le bon et le moins bon. Le championnat connaît son premier derby non moscovite de l’histoire lorsque le FK Krasnodar affronte le Kouban, tout deux hôtes du même stade. Le club du Kouban Krasnodar coulera quelques années plus tard, en 2018.
Après la fin de la saison 2012/2013 qui se ponctuent par une finale de coupe de Russie (perdue face à Rostov aux tirs aux buts) et une cinquième place synonyme de qualification en Europa League, le club décide de construire son propre stade, le stade FK Krasnodar qui sera livré en 2016. Entre temps, le club connait ses premières joutes européennes face au LOSC, Everton et Wolfsburg.
De nouveau qualifié en Europa League la saison suivante, le FKK est visé par une enquête de l’UEFA en vu du fair-play financier. Le club se voit interdit d’inscrire de nouveaux joueurs achetés pour l’Europa League 2015-2016. L’interdiction ne visant que des joueurs achetés en 2015, Krasnodar se renforce tout de même avec Charles Kaboré puis Fiodor Smolov, qui sera le buteur phare du club pendant 3 ans (meilleur buteur du championnat lors de sa première saison au club : 20 buts et 9 passes décisives). Cette saison 2015/2016 verra Krasnodar terminer 4ème du championnat et 1er de son groupe en Europa League devant le Borussia Dortmund notamment et se hisser jusqu’en 1/16ème de finale face au Sparta Prague.
Une qualification en Ligue des Champions en ligne de mire
Après avoir prit possession de son stade en 2016 contre Schalke 04 lors d’un match d’Europa League, le club de Krasnodar recrute Claesson, Naldo et Ramirez à l’été 2016, visant cette fois ci une première qualification en Ligue des Champions. 4ème en 2017/2018, les premiers sons de l’hymne mythique font échos en 2019 lorsque le club termine 3ème et se qualifie pour les barrages de la Ligue des Champions. Krasnodar se renforce encore en recrutant Vilhena, Marcus Berg et Remy Cabella, ce dernier devenant le joueur le plus chère du club (acheté 12 millions d’euros à l’AS Saint Étienne).
« J’ai vu des vidéos de matchs, j’ai regardé des images du stade. Je ne pars pas à l’aventure, je sais où je mets les pieds. Au niveau des infrastructures, je peux vous dire que c’est le très haut niveau. »
– Rémy Cabella –
Krasnodar connait sa première désillusion européenne en étant défait lors des barrage de LDC par l’Olympiakos et connait donc une nouvelle saison en Europa League, où ils seront éliminés en phase de groupe.
Le 20 avril 2019, Krasnodar joue le match un des matchs le plus important de son histoire en championnat : opposé au Zénith St Petersbourg, le match apparait comme une finale pour une qualification en Europa League ! Rapidement menés sur un but de Dzyuba, les byki égalise avant d’être de nouveau menés au score. Dans le temps additionnel, Krasnodar recolle grâce à Pereyra à la 90+1′, avant de finalement s’incliner sur un nouveau but de Dzyuba à a 90+5′ ! Ce match sera par la suite considéré comme l’un des meilleurs match de l’histoire du championnat russe !
Finalement 3ème, Krasnodar se voit là offrir une nouvelle chance de participer à la phase de groupe de la Ligue des Champions. Après deux victoires 2-1 en barrages contre le PAOK Salonique, le FK Krasnodar connaît pour la première fois de son histoire une qualification en phase de poule de Ligue des Champions.
Opposés au Stade Rennais ce soir, le FK Krasnodar est le fruit d’un pari réussi par Sergueï Galitski. Équipe du haut de tableau en Russie, l’Europe va devoir s’habituer à revoir les byki, qui semblent s’installer sur la scène européennes.