Cantonné à un rôle de remplaçant derrière Bernardo et David Silva, Sterling, ou encore Sané la saison dernière, Riyad Mahrez prend de plus en plus d’épaisseur cette saison. 20 fois titulaire, il cumule 9 buts et 13 passes décisives en 28 matchs disputés, et a la particularité d’avoir marqué face tous les membres du top 6 Anglais excepté Liverpool.
Il est vrai que Pep Guardiola a plus ou moins été contraint de lui faire confiance par la force des choses : Leroy Sané s’étant gravement blessé, David Silva s’étant recentré, et Bernardo Silva alternant le bon et le moins bon, le Catalan a dû se résoudre à responsabiliser davantage son numéro 26, qui le lui a bien rendu. Fort d’un temps de jeu plus régulier, ainsi que de la confiance de son entraîneur, Mahrez se montre décisif une fois toutes les 83 minutes en moyenne sous le maillot Citizen. Ses prises de risque incessantes et sa complémentarité technique avec ses coéquipiers en font une valeur de plus en plus sûre.
L’aventure chez les skyblues n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille pour le joueur, soumis à une rude concurrence, et à une pression inhérente à un club dont l’objectif se résume à tout gagner. Ainsi était-il permis de douter de sa capacité à franchir le cap, celui de rejoindre un grand club. Des doutes qu’il s’emploie à balayer.
Si la confiance de l’ancien Havrais semble à son paroxysme, la victoire de l’Algérie lors de la CAN 2019 l’été dernier n’y certainement pas étrangère. Décisif, avec notamment ce fameux coup franc dans les arrêts de jeu face au Nigéria, Mahrez a largement contribué a ramener une deuxième étoile aux Algériens qui l’attendaient depuis leur première victoire en 1990. Il assume ainsi pleinement le rôle de leader technique que lui confèrent son talent et son statut de meilleur joueur de Premier League en 2016. « Il nous montre l’étendue de son talent.
« C’est un joueur qui se met au diapason de l’équipe, qui a plus que jamais envie d’être un leader et assume son rôle. Même si tout ne repose pas sur ses épaules ».
Le sélectionneur des Fennecs Djamel Belmadi se montre dithyrambique à l’égard de son protégé. Nul doute que le sacre Algérien a pesé dans la montrée en puissance de Mahrez. Epanoui, il n’en reste pas moins revanchard, voire amer :
« Après l’année du titre, si j’étais parti dans une top équipe, ça n’aurait pas été la même histoire. Pour moi, il est clair que j’ai perdu deux ans au très haut niveau. J’ai perdu deux ans ! Parce qu’au lieu d’arriver à 27 ans à City, j’aurais pu y être à 24-25 ans. Leicester m’a bloqué ».
On comprend donc que la volonté de rattraper le temps perdu guide les pas du natif de Sarcelles. Et à en juger par ses récentes performances, on serait tenté de dire qu’il est bien parti pour.