Ce samedi 24 octobre, le monde du foot aura les yeux rivés sur le Camp Nou. En effet, à 16h vont s’affronter le FC Barcelone et le Real Madrid. Le Clasico espagnol, un match que les amoureux du football ne veulent absolument pas rater chaque saison. Cependant, les deux géants européen sont bien loin de leur gloire habituelle, et connaissent des moments compliqués. À quelques heures du match les choses s’agitent en coulisses que ce soit du côté madrilène que dans le clan catalan, mais ce rendez-vous est-il toujours autant savoureux ?
La révolution Ronald Koeman
Auteur d’une saison 2019/2020 plus que difficile, le FC Barcelone doit se ressaisir cette année. Pour cela les dirigeants Blaugrana ont décidé d’entamer une véritable révolution au sein du club. Quique Setién fut le premier à en faire les frais, en effet Ronald Koeman est venu remplacer le technicien espagnol, arrivé le 13 janvier dernier à Barcelone, le désormais ex-entraineur du Barça a été remercié par ses dirigeants 7 mois après son arrivée. La débâcle historique subit face au Bayern Munich lors du dernier Final 8 (8-2) à définitivement condamné les catalans à mener un «chamboule tout» dans ses rangs.
«On est arrivés à un point…Ce n’est plus possible. Il faut changer des choses. C’est une honte, je serai le premier à partir s’il le faut.»
– Gérard Piqué après la défaite face au Bayern Munich le 14 août dernier –

Après une saison blanche, une première depuis 6 ans, l’été fut bien agité du côté de Barcelone, de nombreux évènements se sont succédés au sein de la cité sportive Joan Gamper ( centre d’entrainement du Barça). En effet, le technicien Hollandais à précisé à son arrivée que le 3eme meilleur buteur des Blaugranas (195 buts), Luis Suarez, ne rentrait pas dans ses plans. L’uruguayen a été cédé à l’Atlético Madrid, où il a déjà marqué 3 buts et fait une passe décisive en 4 matchs. De plus, le club est passé par toutes les émotions cet été avec le feuilleton Lionel Messi, en manque de trophée et de compétitivité le sextuple ballon d’or a bien failli quitter les Blaugranas. On n’imagine sûrement pas un Barcelone sans Messi, un Clasico sans l’argentin, et pourtant c’est bien ce qui a failli se réaliser cet été, cependant, la clause comprise dans son contrat l’en a empêchée.
«Je n’irai jamais en procès contre le Barça, car c’est le club que j’aime, qui m’a tout donné depuis que je suis arrivé, c’est le club de ma vie»
– Lionel Messi lors de son interview pour Goal.com –
Heureusement pour le Barça, la «Pulga» est restée au club et elle compte bien aider ses partenaires à relever le cap cette saison. Le capitaine catalan devra guider un FC Barcelone qui est bien loin du niveau des années Guardiola. Il suffit de voir le classement des Blaugranas qui pointent à une pauvre 9eme place avec seulement 7 points en 4 journées de Liga, alors que le Real, lui, est 3eme avec 10 points.
La Casa Blanca à l’arrêt ?
Défaits tous deux le week-end dernier en Liga sans marquer le moindre de but les deux clubs n’ont pas abordé le Clasico de la meilleure des façons. Cela faisait 20 ans que le Barça et le Real ne s’étaient pas inclinés le même jour sans marquer le moindre but, il faut en effet remonter au 6 mai 2000 pour retrouver une telle situation. Ce jour-là, le Real s’était incliné 0-1, à domicile, face à Alaves. Barcelone avait lui été battu 0-2, au Camp Nou, par le Rayo Vallecano.
Face à une équipe de Getafe bien plus réaliste, Ronald Koeman a connu sa première défaite à la tête du Barça sur la pelouse du Coliseum Alfonso Pérez sur un pénalty de Jaime Mata à la 56eme. Les barcelonais avaient l’occasion de revenir a hauteur des Madrilènes qui s’étaient inclinés quelques heures plus tôt au centre d’entraînement Valdebebas, où l’équipe dispute désormais ses rencontres suite aux travaux du stade Santiago-Bernabeu. Les coéquipiers de Karim Benzema, n’ont pas mis les ingrédients nécessaires pour préparer au mieux le Clasico, en s’inclinant à domicile face au promu Cadix (5eme) sur un but d’Anthony Lozano (16eme).
Pour finir cette mauvaise série, les Merengues n’ont pas trouver mieux que de s’incliner de nouveau mais cette fois-ci en C1 face à un Chakhtar Donetsk fortement diminué par l’épidémie de la COVID-19. Habitué à la rotation, Zinédine Zidane avait décidé de remanier son onze de départ, notamment avec l’absence du capitaine Sergio Ramos (touché au genoux gauche). Ainsi Karim Benzema, Isco, Vinicius Junior et Toni Kroos notamment ont débuté la rencontre sur le banc, les cadres habituels ont cruellement manqué au Real Madrid qui s’est vu infligé un 0-3 à la mi-temps par le Chakhtior, habitué a nous surprendre en C1. Malgré une belle débauche d’énergie au retour des vestiaires, les détenteurs du record de titres en Ligue des Champions n’ont pas réussi à recoller au score et partent avec un bel handicap, en s’inclinant à domicile (2-3).
« Je me sens capable d’arranger tout ça»
– Zinédine Zidane en conférence de presse après la défaite du Real face à Donestsk –

Un an quasiment jour pour jour, après le dernier ultimatum infligé par Florentino Perez au français, Zizou et son staff voient une «épée de Damoclès» planer de nouveau au dessus de leurs têtes. L’idée est claire, si «ZZ» veut rester à la tête du club il doit gagner ce samedi contre le FC Barcelone, sinon il sera prié de plié bagage. Le Real Madrid du français n’a jamais subit 3 défaites consécutives, la première fois cet après-midi ?
Même si l’effectif du Real est diffèrent de l’équipe ayant remporté 3 C1 consécutives de 2016 à 2018, l’équipe devra faire mieux face au rival barcelonais et les joueurs devront une nouvelle fois prouver qu’ils tiennent à leur entraineur en donnant le maximum sur le terrain. Zidane, bien conscient du danger qui plane sur son avenir s’est d’ailleurs exprimé à ce sujet en conférence de presse hier après midi :
«Mon avenir est-il en jeu ? C’est ce qui se dit, je ne vais pas le nier. L’année dernière c’était pareil, lors de ma première étape aussi. C’est ce que j’ai à faire, c’est mon travail, me donner à 100% comme toujours.»
– Zinédine Zidane –
L’après Cristiano Ronaldo
Le départ du portugais a-t-il affecté le Clasico ? Cela fait maintenant 2 saisons que «CR7» est parti du côté de Turin, et même si les Madrilènes ont su gagner des trophées sans lui (Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2018, Supercoupe de l’UEFA 2018, champion d’Espagne 2019/2020, et vainqueur de la Supercoupe d’Espagne 2019/2020) le Real a subit des revers dans les compétitions internationales, là où le quintuple ballon d’or était bien souvent décisif avec les Merengues.
Pour preuve, le Real Madrid s’est fait sortir en 2019 face à une jolie équipe de l’Ajax qui impressionna toute l’Europe par la suite (5-3 sur les deux matchs) et face à Manchester City en 2020 (4-2 sur les deux matchs). Ces deux éliminations prématurées de suite en huitième et quart de finale doivent surement rester au travers de la gorge de Florentino Perez à qui on reproche d’avoir laissé filer le phénomène Cristiano Ronaldo à la Juventus pour 100 millions d’euros en 2018.
La Maison Blanche n’a pas trouvé un réel successeur au portugais, même avec les 300 millions d’euros dépensés à l’été 2019 (Hazard, Jovic, Militao, Mendy, Rodrygo). Et alors qu’une fin de cycle approche (Sergio Ramos 34 ans, Marcelo 32 ans, Luka Modric 35 ans, Karim Benzema 32 ans), le Real peine à reconstruire une équipe écrasant l’Europe et sa compétition. Cela s’explique certainement par une erreur de casting dans le recrutement, notamment avec Luka Jovic qui joue peu et ne montre pas le niveau qu’il affichait à l’Eintracht Francfort.
On peut y rajouter le flop Eden Hazard recruté pour 115 millions l’été dernier. Souvent blessé, le belge n’a pas eu le rendement que le club attendait de lui. Pour terminer l’analyse on peut aussi cibler un effectif affaibli par des joueurs loin de leurs meilleurs niveau. Outre un Marcelo à la peine depuis 2 saisons, certains jeune comme Marco Asensio et Rodrygo ne sont pas arrivé à démontrer l’étendue de leurs talents. Tout cela fait que le Real n’est plus un rouleau compresseur que l’on connaissait, et comme le disait Zidane mercredi soir «les joueurs ont besoin de nouvelles solutions».

«Le Clasico sans Cristiano Ronaldo n’a pas la même saveur»
– Lionel Messi –
Le départ de Ronaldo a affecté la Liga. Le Clasico, qui permettait de voir les deux meilleurs joueurs du monde s’affronter à perdu de son éclat. Mais lorsque l’un s’en va, l’autre s’affaiblie. En effet, depuis le départ de Cristiano Ronaldo, Messi n’a pas inscrit le moindre but ou délivré de passe décisives lors des 5 derniers Clasicos, soit depuis le départ de Cristiano Ronaldo et le match nul 2-2 à la fin de la saison 2017/18 le 6 mai.
« Les Clasicos avec Cristiano Ronaldo étaient des duels spéciaux qui resteront pour toujours dans l’histoire. Même sans Cristiano, ce sont des matchs spéciaux mais avec lui sur le terrain, ils avaient une signification particulière […] Le duel entre moi et Cristiano Ronaldo était très bon sur le plan personnel et je pense aussi que les gens ont apprécié. »
– Lionel Messi, DAZN –
Malgré ce constat, le Real Madrid et le FC Barcelone auront à cœur de redorer leur blason et rien de mieux qu’un Clasico pour y arriver. Dans cette période difficile le match le plus regardé dans le monde ne sera certainement pas le plus spectaculaire de l’histoire des Clasico mais sera forcement tendu et rempli d’enjeu. On parle d’un cycle qui peut potentiellement se terminer si Zidane venait à partir et d’un Barça, qui doit à travers ce premier gros test de la saison, prouver que la saison passé est désormais bien loin.