La commission de discipline de la LFP a annoncé ce mercredi soir que la rencontre OGC Nice – OM devra se rejouer sur terrain neutre, après les violents incidents survenus entre supporters niçois, joueurs et membres du staff des deux camps lors de cette même affiche, le 22 août dernier. Le club niçois perd deux points au classement (dont un avec sursis) et jouera trois rencontres à huis clos. Les cas de Dimitri Payet, Alvaro Gonzalez et de l’adjoint de Jorge Sampaoli ont également été tranchés.
Le verdict de la LFP était tant attendu par les supporters niçois et marseillais. C’est désormais officiel, la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel a annoncé ce soir, aux alentours de 23 heures, sa décision de faire rejouer la rencontre OGC Nice – OM prochainement et sur un terrain neutre.
La LFP a également annoncé le retrait de deux points (dont un avec sursis) au GYM ainsi qu’une sanction de trois matchs à huis clos pour ce même club. Dimitri Payet écope d’un match de suspension avec sursis tandis que son coéquipier Alvaro Gonzalez sera suspendu pour deux matchs ferme. L’adjoint de Jorge Sampaoli, Pablo Fernandez, est suspendu jusqu’en juin 2022, pour avoir frappé un supporter niçois descendu des tribunes pour s’en prendre aux Marseillais.
Avec un dossier en béton, l’OM voulait la victoire sur tapis vert
Le journal L’Équipe annonçait ce matin que l’Olympique de Marseille avait réuni tous les éléments possibles pour montrer que le climat était détestable dès le coup d’envoi de la rencontre : gestes nazis dans les gradins, projectiles sur Steve Mandanda, laser sur Alvaro. Au total, 74 projectiles auraient été lancés sur les Olympiens depuis l’échauffement jusqu’à l’arrêt du match. Le quotidien sportif expliquait que la seule option envisagée par l’OM était une défaite de Nice et une victoire sur tapis vert.
• Dans son dossier sur les incidents d'#OGCNOM, l'OM a fourni une expertise balistique indépendante soulignant que la bouteille reçue dans le dos par Dimitri Payet équivalait à un tir de flash-ball à une distance de 40 mètres.
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— #TeamOM Officiel (@TeamOM_Officiel) September 7, 2021
De son côté, RMC Sport indiquait que les Marseillais avaient préparé un document sur « le timing des buts marqués » par l’équipe sous Jorge Sampaoli.
L’aspiration de ce document était de montrer que valider le score de la rencontre (1-0 pour Nice) était injuste au vu du temps qu’il restait et des performances de l’équipe du coach argentin dans les fins de rencontres. L’OM exposait alors des statistiques : 39% de ses buts ont été inscrits dans le dernier quart d’heure depuis l’arrivée du technicien argentin et la moitié de ses points aurait également été prise dans le dernier quart d’heure.
« Dimitri Payet est le seul responsable »
Quelques heures avant les décisions de la LFP, L’Équipe faisait fuiter la rumeur d’un match gelé. Cela signifiait qu’aucun point n’aurait été accordé ni à Nice ni à l’OM. Les deux camps tentaient alors de faire pencher la balance. « Dimitri Payet est le seul responsable des événements », lançait Jean-Pierre Rivière, le président du GYM dans L’Équipe. Il estimait que les Marseillais avaient fait exprès d’allonger les échauffourées car ils n’avaient pas le match en main.
« L’OM ne peut que demander les trois points », affirmait Jacques Cardoze, directeur de la communication du club olympien à RMC Sport. « D’abord parce que c’est la jurisprudence, ensuite parce que si la sanction sportive est équivalente aux deux clubs, cela signifierait que le casseur et la victime sont placés sur le même plan ».
Que s’est-il passé à Nice ?
Les incidents avaient éclatés à l’Allianz Riviera, lors du « Derby de la Méditerranée », le 22 août dernier. Un match où les Aiglons menaient devant leur public (1-0). Mais aux alentours de la 75e minute, Dimitri Payet reçoit une bouteille pleine, jetée par un fan niçois, en plein dos. Le numéro 10, lassé de recevoir des projectiles à chaque fois qu’il venait tirer un coup de pied de coin, explose de rage et renvoie la bouteille dans la tribune. Le geste de trop pour quelques « fans » de l’OGCN qui décident alors d’aller s’en prendre directement au Marseillais sur la pelouse. Énervé, Alvaro Gonzalez frappe des ballons en direction des supporters niçois dans la tribune. Des dizaines d’autres personnes descendent alors. La sécurité est totalement débordée.
C’est alors une bagarre générale qui se créée entre supporters de Nice et joueurs et staff marseillais, entre autres. Dimitri Payet, Luan Peres et Matteo Guendouzi en sortent touchés, tout comme un fan descendu de son siège, qui se prend un coup de poing par Pablo Fernandez, un adjoint de Sampaoli, venu défendre les joueurs de son équipe. Celui-ci avait d’ailleurs été suspendu à titre conservatoire le 25 août dernier. Christophe Galtier, le nouveau coach niçois, avait même été filmé en train de faire un mauvais geste sur le directeur technique de l’OM. Un geste qui semblerait être une gifle. « Je l’ai pris par le cou et à ce moment-là, il a baissé sa tête. Il n’y avait chez moi aucune intention d’agresser », se défendait l’ancien du LOSC et de l’ASSE en conférence de presse quelques jours plus tard.
⚽ FOOTBALL : Incidents lors du match Nice – Marseille. Dimitri Payet s'est énervé après avoir reçu des bouteilles au moment de tirer un corner, provoquant un envahissement de terrain. #OGCNOM pic.twitter.com/FM5IzRL2GY
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) August 22, 2021
Les deux équipes sont alors rentrées aux vestiaires, attendant que la situation dans les tribunes se calme. Quelques dizaines de minutes plus tard, les joueurs du GYM font leur retour sur la pelouse et se préparent à reprendre la partie là où elle s’était subitement arrêtée. Mais l’OM, emmené par Pablo Longoria, décide de ne pas reprendre la partie « car la sécurité de nos joueurs n’était pas garantie », justifie le président. Les Niçois restent alors sur la pelouse et font constater à l’arbitre l’impossibilité de jouer, puisque leurs adversaires refusent de reprendre. De ce fait, la victoire est donc attribuée aux Azuréens.
« Deux joueurs ont été frappés mais ce n’est pas le débat », lâchait Jean-Pierre Rivière à l’issue de la rencontre.
« On a fait une réunion avec le préfet, la municipalité, Pablo Longoria, moi, et l’arbitre, qui était hésitant sur la reprise du match car n’était pas sûr que la sécurité était garantie. Les services lui ont garanti qu’il n’y avait pas de problème. Ce qui est clair, c’est que tout le monde a décidé de reprendre le match. Le préfet a demandé de reprendre. Je n’ai pas très bien compris la décision des Marseillais de ne pas vouloir reprendre (…). J’étais persuadé que le match aurait pu reprendre et que ça se passerait bien. Mais malheureusement, les Marseillais n’ont pas voulu ».
Dans les plus hauts rangs du football français, il semblerait que la décision de ne pas reprendre ait été comprise. « Je ne pense pas que les conditions permettaient de reprendre le match, l’arbitre ne le voulait d’ailleurs pas », assurait Noël Le Graët, le président de la FFF à Ouest-France. « Après une heure de repos forcé, il n’y avait plus d’intérêt. Les irresponsables doivent être sévèrement sanctionnés et ne plus venir au stade. La protection des joueurs doit être prioritaire ».
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