Fraichement sacré champion d’Italie après 11 ans de disette, l’Inter Milan retrouve enfin les sommets sur la scène nationale. Les Nerazzurri, condamnés à vivre dans l’ombre du rouleau compresseur Turinois durant la dernière décennie, ont manifestement su effectuer les ajustements adéquats afin de tenir le rang qui est le leur.
Il faut dire que depuis sa période faste sous José Mourinho, l’Inter a manqué de flaire quant au choix de ses entraineurs : Benitez, De Boer, Spaletti, Mazzari… Autant de techniciens plus ou moins expérimentés, dont certains avec des références (Benitez fut champion d’Europe à Liverpool, Mancini champion à City et l’Inter en son temps), mais tous incapables de marcher dans les pas du Special One, dernier entraineur en date à faire l’unanimité.
Il est vrai que le Portugais avait tapé fort, quittant le club sur un triplé historique : Coupe – Série A – Ligue des Champions. Laissant ainsi une véritable armada à disposition de son successeur. Le renouveau de l’Inter passait donc par un choix fort sur son banc. Le type d’entraineur qui ne se discute pas. Et en la personne d’Antonio Conte, le club Milanais a fait main basse sur un technicien à succès, que ce soit à la Juve ou Chelsea, au caractère bien trempé, et aux principes tactiques bien définis. Il fallait bien cela afin de redresser un club sombrant peu à peu dans l’anonymat.
De cette nomination naquis un autre principe prépondérant au succès de toute formation : L’entraineur fut écouté sur le marché des transferts. Abonné aux erreurs de casting, l’Inter a cette fois mis le paquet afin de satisfaire son nouveau boss : Lukaku, Hakimi, Vidal, Eriksen, Barella, Young… Des choix plus ou moins discutés, mais payants, en témoigne le classement. Entre jeunesse, expérience, talent et rigueur (rigidité diront certains) tactique, Milan retrouve des couleurs La présence de Conte a certainement joué un grand rôle dans le fait de pouvoir attirer des joueurs de qualité. Et forcément, Milan ne s’en porte que mieux.
Tout est bien qui finit bien
Enfin, la direction Interiste a su mettre de l’eau dans son vin afin de conserver son entraineur. L’ancien capitaine de la Nazionale avait en effet sévèrement chargé ses dirigeants en fin de saison dernière à l’issue d’une défaite en finale de Ligue Europa :
» On a reçu des tonnes de merde sur nous, le club n’a rien fait. […] Le club est faible, les joueurs et moi ne sommes pas protégés. Zéro absolu. Du point de vue personnel, dès que cela a été possible, on m’a critiqué. Mon travail n’a pas été reconnu, ceux des joueurs non plus. Si vous voulez réduire l’écart avec la Juventus, vous devez être fort sur le terrain mais surtout en dehors « .
Un départ semblait ainsi de plus en plus probable, malgré la bonne saison de l’Inter, 2ème de Série A et finaliste d’Europa League.
Depuis, les relations se sont apaisées. Pas un mince exploit lorsque l’on connait le caractère explosif de l’Italien. La direction Interiste a ainsi saisie le caractère crucial de Conte, et accédé dans la mesure du possible à ses demandes sur le marché des transferts.
Aujourd’hui champion d’Italie, l’Inter Milan doit maintenant faire face au défi de la continuité, et exporter son renouveau sur la scène Européenne : Bons derniers de son groupe en Champions League cette saison, nul doute que joueurs, staff, tifosis et dirigeants auront à cœur de faire respecter les couleurs bleues et noires sur le plan continental autant que national.