Il a encore frappé le Week end dernier à l’Etihad Stadium. À 32 ans, Jamie Vardy demeure l’un des principaux atouts de Leicester, surprenant deuxième de Premier League. Avec un total de 17 buts en 18 apparitions en championnat cette saison, l’international Anglais n’est qu’à un petit but de son total de la saison passée. D’aucuns le voyaient, tout comme son équipe du reste, comme ce que l’on qualifie de « one season wonder », un phénomène capable de se sublimer sur une saison, mais condamné à retomber dans l’anonymat. Il semble qu’il n’en soit rien.

Lors de la fameuse saison du titre de Leicester en 2015/2016, il inscrit 24 buts, le meilleur total de sa carrière. Si le club rentre dans le rang, Vardy lui demeure régulier : 13, 20, et 18 buts les saisons suivantes, et 26 sélections en équipe d’Angleterre (dont un Euro et une Coupe du Monde) pour 7 buts. Une constance pas évidente à prévoir pour celui qui travaillait à l’usine lorsqu’il évoluait en amateurs, et que rien ne destinait à une telle carrière.
Non content d’être décisif, Vardy a pris l’habitude de scorer face aux meilleurs clubs du Royaume. Un top 6 qu’il a d’ailleurs eu l’opportunité de rejoindre en 2016, à l’image de son coéquipier Ngolo Kanté parti à Chelsea. Une décision que d’aucuns qualifieraient de manque d’ambition, et de volonté de rester dans un confort. L’intéressé, lui, définit ce choix comme le plus facile qu’il ait eu à faire. « L’équipe d’Arsenal estimait que je pouvais lui être utile comme elle pouvait m’être utile. Lorsque l’on regarde le style de jeu d’Arsenal, ils n’amènent pas le ballon devant aussi vite qu’à Leicester. Ce qui permet de faire les courses que j’aime dans le dos de la défense. Nous avons quand même cherché une nouvelle école pour les enfants mais au final, je suis arrivé à la conclusion que mon cœur et mon esprit voulaient rester à Leicester ».

Alors que Leicester se prend une nouvelle fois à rêver de Ligue des Champions sous la houlette de Brendan Rodgers, et qu’Arsenal végète en milieu de tableau, il semble que la loyauté du numéro 9 soit en passe d’être récompensée. Ayant pris sa retraite internationale après le mondial 2018, il peut désormais dévouer toute son énergie à sa formation. Aussi bien capable de jouer avec le ballon que de dévorer les espaces, il fait figure somme toute d’attaquant dit moderne par excellence. S’il ne peut plus compter sur les caviars de Riyad Mahrez, il trouve en la personne de James Maddison, un passeur de choix, avec lequel la complémentarité est évidente.
Si Vardy détonne, ce n’est pas seulement par son parcours, mais aussi par son hygiène de vie, qui sur une échelle de Ronaldinho à Cristiano Ronaldo ne volerait pas bien haut : Tabac, Porto, Redbull, ou encore café en avant match selon son autobiographie. Le secret de sa décontraction sur le terrain sans doute. À la vue du résultat, ce n’est certainement pas Leicester qui s’en plaindra.
Seule ombre au tableau : On ne saura jamais ce que Vardy aurait été capable de réaliser dans un grand club Européen, où la concurrence règne, où chacune de vos performances est décortiquée, et où l’on rappelle le prix de votre transfert chaque matin. Qu’à cela ne tienne, il a déjà vécu bien plus que ce qu’il semblait espérer.
Une nouvelle qualification en Ligue des Champions, et un titre de meilleur buteur du championnat devant des monstres sacrés tels qu’Aguero, Salah, Aubameyang, ou encore Kane, ne feraient que graver encore un peu plus le nom de Vardy comme celui d’une légende de Goodison Park.