Récemment, la direction du PSG a affirmé de manière officielle sa volonté de donner un nom commercial au Parc des Princes via la technique dit du naming. Longtemps dans les tuyaux du côté parisien, le naming suscite inquiétudes et interrogations.
Le naming, c’est le fait qu’une entreprise privée donne son nom à une structure ou à un championnat sportif contre le versement d’une somme argent, généralement annuel. Le but de l’entreprise privée est alors de profiter de la visibilité du monde sportif. En football, de nombreux stades en Allemagne ou en Angleterre portent le nom d’entreprises privées (Veltins qui est une marque de bière donne son nom au stade de Schalke 04).
En France, le naming commence à se développer, que ce soit le naming de structure ou de championnat. Les plus gros concurrents du PSG en termes de budget, Lyon et Marseille, ont adopté cette technique au cours des dernières années . Le Vélodrome est devenu l’Orange Vélodrome tandis que le Parc OL est devenu le Groupama Stadium. Le club de Jean-Michel Aulas touche environ 3.5 millions d’euros à l’année grâce à ce contrat de naming tandis que le club marseillais touche un peu moins, environ 2.7 millions d’euros.
Le club de la capitale peut raisonnablement espérer engranger plus d’argent. Notamment, car la visibilité à l’international du PSG est plus importante que ces deux concurrents et qu’une entreprise privée déboursera une somme plus importante afin de profiter de cette visibilité. Pour bénéficier d’un outil de comparaison adapté, se concentrer sur les contrats des grands clubs étrangers semblent plus approprié.
En Allemagne, le contrat de naming entre le Bayern Munich et la société d’assurances Allianz permet au club bavarois de toucher environ 6 millions d’euros par an. Allianz a d’ores et déjà affiché sa volonté de prolonger ce partenariat à l’issue du contrat actuel, qui se termine en 2021 et il est fort probable que le montant du versement soit réévalué. Le groupe d’assurances voudrait aussi devenir actionnaire du club allemand.
En Angleterre, le stade de Manchester City se nomme l’Etihad Stadium. Cette marque est aussi présente sur les maillots des joueurs lors des matchs, ce qui explique que le montant du contrat, entre 10 et 12 millions d’euros, soit plus important. A l’instar du contrat entre Allianz et le Bayern Munich, celui-ci a été signé en 2011 pour une durée de 10 ans. En 2021, il arrive à son terme et il est là aussi fort probable que le prochain contrat permettra au club citizen de toucher une somme plus importante.
Nasser-El-Khelaifi peut donc espérer voir une somme comprise entre 8 et 12 millions d’euros arrivée dans les caisses du club à l’horizon 2024. Cela peut s’apparenter à une aubaine, notamment dans le cadre du fair-play financier. Ce système, mis en place par Michel Platini quand celui-ci était à la tête de l’UEFA, oblige un club à restreindre ses dépenses au niveau de ses ressources. Percevoir une telle somme d’argent pour un club souvent dans les cordes du fair-play financier n’est pas négligeable.
Dans sa communication, le club champion de France affirmait vouloir lancer une consultation sur Internet pour l’horizon 2024.
Le PSG se laisse du temps car hormis une potentielle rentrée d’argent, il se heurte à une forte contestation de la part des Ultras. Ceux-ci ont clairement affiché leur hostilité à ce projet par une banderole positionné sur le périphérique parisien tout récemment. A l’instar des socios du Barca qui ont toujours réfuté l’idée d’un naming pour le Camp Nou, le board parisien devra aussi composer avec des ultras voulant conserver l’identité du club.
Lancé dans un long mouvement de réconciliation avec ses supporters, il n’est absolument pas certain que les dirigeants veulent de nouveau entrer en conflit avec ces derniers. Sauf si le fair-play financier vient troubler ces relations…