L’été dernier, les dirigeants de l’OGC Nice ont décidé de faire confiance à Christophe Galtier pour relancer un projet, jusque-là à l’arrêt. Depuis le rachat du club par INEOS, le Gym n’a jamais réussi à franchir un cap et répondre aux ambitions imposées par les frères Ratcliffe à leur arrivée.
Qui de mieux que l’entraîneur champion de France en titre pour donner un coup de boost au projet niçois ? Christophe Galtier, reconnu en Ligue 1 depuis maintenant des années, incarne à merveille l’homme de projet tant recherché par l’OGC Nice.
À son arrivée l’été dernier, les attentes sont grandes et rapidement, le technicien français met tout le monde d’accord. En seulement quelques semaines de travail, il est parvenu à mettre en place ce qui faisait la force du LOSC la saison passée : une base défensive très solide et compacte et une grosse projection en transition offensive. Mais tout n’est pas parfait.
Les premières failles du jeu niçois sous Galtier
Si les hommes de Galtier ont su frapper fort d’entrée avec des victoires probantes, notamment face à Lille (0-4) et contre Bordeaux (4-0), ils ont également connu des matchs compliqués avec un contenu trop insuffisant. Et la ressemblance avec le LOSC version 2020-2021 est encore présente.
En effet, on retrouve les mêmes difficultés rencontrées face à des équipes regroupées qui décident de laisser le ballon aux niçois. Ce fut le cas face à Reims (0-0), Lorient (1-0), Troyes (1-0) et Montpellier (0-1).
Lors de ces quatre rencontres, les Azuréens ont eu le ballon mais n’ont jamais su concrétiser une possession trop stérile et ont concédé leurs plus mauvais résultats de la saison. Une première tendance se dégage donc : les Aiglons ne sont pas les plus efficaces avec le ballon. En revanche, ils excellent lorsque des espaces sont laissés par l’adversaire et adorent se projeter en nombre à la récupération du ballon.
C’est la force majeure de Christophe Galtier : étouffer et aspirer l’adversaire à la perte de la balle, le récupérer le plus haut possible et piquer immédiatement en se projetant en nombre, avec beaucoup de vitesse et de mouvements. Mais pour cela, certains profils sont indispensables, et notamment sur le côté. Fidèle à son 4-4-2, l’ancien coach de l’ASSE a besoin de percussion, de vitesse et de profondeur sur les ailes et les blessures à répétition de Justin Kluivert, Calvin Stengs, ou encore Youcef Atal n’ont pas aidé.
De plus, les Niçois ont du mal à mettre du rythme et de l’intensité dans les passes, dans les mouvements et les courses pour déséquilibrer un bloc adverse bien compact. Très souvent, les sorties de balles sont trop molles pour espérer embêter l’adversaire, et l’équipe tombe dans un faux rythme en faisant circuler le ballon sans se montrer dangereux. Le Gym doit être capable d’emballer le match et de varier les attaques selon les profils sur le terrain. Justin Kluivert peut apporter cette folie sur le côté gauche, tandis que Calvin Stengs peut faire étalage de toute sa qualité technique pour distiller de bons ballons aux attaquants. Amine Gouiri, quant à lui, doit être trouvé au cœur du jeu et non pas exilé sur un côté, ce qui rend automatiquement son association avec Andy Delort et Kasper Dolberg inenvisageable.
Une irrégularité chronique
Cependant, au-delà des problématiques liées à certaines types d’adversités, l’OGC a également la fâcheuse tendance à être dans la réaction tardive. En effet, Nice est l’équipe qui a remporté le plus de points après avoir été mené au score (10). On se souvient du scénario absolument incroyable face à Lyon (3-2), à Angers (1-2) et plus récemment à Clermont (1-2).
Les hommes de Galtier ont l’habitude de se réveiller en seconce période, en témoigne cette statistique : neuf buts marqués en 1e période contre 16 en 2e. Si le Gym a le mérite de ne rien lâcher, il parait compliqué d’envisager conserver cette place de dauphin du Paris Saint-Germain en continuant ainsi et en étant si irrégulier. Que faire donc pour retrouver une cohérence et une régularité sur 90 minutes ? Christophe Galtier l’a souvent souligné : la rigueur et la concentration. Il est conscient d’avoir un groupe (très) jeune qui est encore en phase d’apprentissage et qui a parfois cette mauvaise habitude de ne pas rentrer dans le match ou d’en être absent occasionnellement.
Et l’ancien entraîneur de Lille compte énormément sur certains joueurs de son groupe pour maintenir cette exigence et tirer les plus jeunes vers le haut. On pense tout naturellement au capitaine Dante, le patron de cette équipe, mais aussi à Mario Lemina, Walter Benitez ou encore Pablo Rosario, qui ont tous suffisamment d’expérience pour maintenir le groupe sous pression.
Une efficacité assumée
Si Nice figure à la seconde place du classement du championnat français après 14 journées, ce n’est tout sauf un hasard. Meilleure défense de Ligue 1, 2e meilleure attaque… Le Gym est également la 4e équipe en France à cadrer le plus de tirs, et la meilleure formation en termes de XG (expected goals).
Porté par un grand Amine Gouiri, l’OGC Nice comptabilise 26 points en 14 journées en ayant, en plus, subi la perte d’un point de pénalité dû aux événements lors du Nice-Marseille. De plus, le retour de Dante après plus de 8 mois d’absences à la suite d’une grosse blessure au genou stabilise l’équilibre défensif et rassure tout le monde.