En cas de contre-performance de ses adversaires ou d’une victoire face à Niort lundi soir, le Toulouse Football Club (TFC) va retrouver la Ligue 1. Deux saisons après l’avoir quitté, les Violets ont réussi à se reconstruire rapidement grâce à un changement de direction et un recrutement haut de gamme à bas coût.
En 2020, la pandémie du Covid-19 contraint à stopper les compétitions sportives dont la Ligue 1 après seulement 28 journées. Même si les autres championnats européens ont repris après le confinement, l’Hexagone a choisi de figer le classement final de cette 28ème journée. Le PSG est l’heureux gagnant et Amiens et Toulouse plongent en Ligue 2. Les Haut-Garonnais terminent à la dernière place avec seulement 13 points. Longtemps placé dans le ventre mou de l’élite avec des saisons sans réel engouement, le TFC a fini par craquer. Rapidement, cette descente permet une refonte totale du club.
Un changement de direction et de propriétaire
À l’inter saison, Olivier Sadran, président depuis plus de 20 ans quitte son poste. Ce départ est dû à l’arrivée de nouveaux actionnaires, le fonds américain Redbird Capital Partners. Ils acquièrent 85% du capital du club. Olivier Sadran n’est plus actionnaire majoritaire mais garde une part de 15%. Damien Comolli arrive à la présidence du TFC avec un seul but, remonter directement en Ligue 1. Passé par Arsenal, Tottenham ou encore Liverpool, cet ancien directeur sportif doit soigner un club malade depuis plusieurs années. Son remède? Un recrutement intelligent à moindre coût avec un dégraissage de l’effectif.
Un effectif taillé pour la Ligue 2
Avant l’arrivée des Américains, Patrice Garande a débarqué sur le banc toulousain. L’ancien entraîneur de Caen avait connu la montée en Ligue 2 avec le club normand en 2014. Le club se libère de ses gros salaires qui partent libre comme Max-Alain Gradel et Mathieu Dossevi. Obligés de liquider, ils vendent aussi leurs meilleures valeurs marchandes. Ibrahima Sangaré s’envole vers le PSV pour sept millions d’euros et Quentin Boisgard débarque à Lorient contre deux millions d’euros. Lors du mercato hivernal, il boucle le départ de Manu Koné à Mönchengladbach contre 9 millions d’euros.
Côté recrue, aucune ne dépasse le demi million d’euro. Le club mise sur des joueurs de championnats exotiques d’Europe. Spierings arrive de Bulgarie, Van Den Boomen était au Pays Bas, Healey en D3 anglaise ou encore Machado en provenance de La Gantoise en Belgique. Ce recrutement permet d’éviter les fortes sommes réclamées par les clubs des championnats du Top 5 européen. Les salaires sont également plus bas dans ces pays-là. Le TFC s’appuie aussi sur sa formation. Amine Adli, Janis Antiste et Bafodé Diakité prennent une place importante dans le groupe professionnel. Une équipe intéressante pour débuter son chemin vers la Ligue 1.
Des débuts difficiles avant l’éveil
Une défaite inaugurale contre un promu au Stadium et cinq buts encaissés par la suite à Grenoble, le TFC est lanterne rouge de Ligue 2 après deux journées. Il aura fallu attendre le cinquième match pour voir les Toulousains s’imposer. Un succès qui lance la machine. De septembre à janvier, les Violets ne s’inclinent qu’une fois. Second du championnat, ils font preuve d’une attaque de feu, amené par la jeunesse et la fougue d’Amine Adli. Un cluster Covid va pénaliser le club dans son sprint final.
Décimé, le club va perdre de précieux points à l’extérieur et voir leur rival clermontois les devancer au classement. Une défaite à Charléty lors de la 36ème journée scelle les espoirs de montée directe. Les Toulousains terminent à la 3ème place et devront passer par les barrages. Patrice Garande arrive à remobiliser les troupes et le TFC écrase Grenoble au Stadium (3-0). Ils affrontent donc Nantes pour une place en Ligue 1. Malheureusement, les Canaris s’imposent en terre occitane (1-2) et prennent une option dans cette double confrontation. Au retour, Toulouse ne peut obtenir mieux qu’un nul (1-1), les deux équipes restent dans leur division respective. Un échec pour le TFC qui espérait faire l’ascenseur.
De retour au travail
Reparti pour une saison en Ligue 2, le TFC se sépare de Patrice Garande. Malgré un jeu séduisant avec son 3-5-2 mis en place, l’entraîneur français n’est pas parvenu à remonter. C’est Philippe Montanier qui assure sa succession. Niveau recrutement, Damien Comolli et ses adjoints utilisent le même schéma que l’an passé. Le club se libère des gros salaires de Wesley Saïd et Efthymios Koulouris. Les performances d’Amine Adli ont tapé dans l’œil des recruteurs européens. Le franco-marocain quitte la Ville Rose et rallie Leverkusen contre sept millions d’euros.
Janis Antiste et Kelvin Amian s’en vont également contre de belles sommes d’argent. Arrivé l’été dernier, Deiver Machado rejoint le RC Lens en Ligue 1. Les recrues arrivent une nouvelle fois de pays surprenants. Rafael Ratao et Ado Onaiwu viennent respectivement de Slovaquie et du Japon. Le club a tout de même gardé son ossature de l’an dernier. Ils ont levé l’option d’achat de Brecht Dejaegere, prêté par la Gantoise et déjà au club depuis 1 an.
Presque enfin la consécration
Cette saison, le TFC est un rouleau compresseur. C’est simple, ils n’ont quitté leur place de leader qu’à sept reprises. Ils sont même devenus la meilleure attaque de l’histoire de la Ligue 2 à quatre journées de la fin du championnat. Une puissance offensive marquée par le réalisme de Rhys Healey, auteur de vingt buts lors de l’exercice 2021-2022. Ratao, Ngoumou et Onaiwu ont également fait trembler les filets à plusieurs reprises.Mais le vrai maestro de cette formation s’appelle Branco Van Den Boomen.
Le Néerlandais a fait plus que confirmer sa bonne saison de l’an dernier. Il a littéralement roulé sur le championnat et a laissé son empreinte dans l’histoire de la Ligue 2. Auteur de 12 buts, faisant de lui le second meilleur réalisateur du club, il a surtout délivré 20 passes décisives. Il égale le record de Zinédine Ferhat et peut le battre lors des prochains matchs. Pas le joueur le plus rapide mais il possède une vista et une qualité de passe supérieure à ce championnat. Ajouté à cela une précision chirurgicale sur coups de pied arrêtés. Si le TFC a réussi à redonner le sourire à ses supporters, c’est en grande partie grâce au joueur formé à l’Ajax Amsterdam.
Ce n’est plus qu’une question de temps pour voir Toulouse remonter en Ligue 1. Un club qui a parfaitement su se relever d’une descente grâce à une gestion saine sur le plan économique et sur le terrain. Ils ont réussi à recruter à moindre coût et à bien vendre leurs joueurs tout en gardant un effectif de qualité malgré les départs de certains cadres. Le TFC a réussi son baptême de la Ligue 2 là où beaucoup de clubs ont échoué et végètent encore dans l’antichambre de la Ligue 1.
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