Après un week-end de Saint-Valentin passé du côté de Norwich, Liverpool va retrouver son amour de 2019, la Ligue des Champions. Grande favorite pour cette édition 2020 et seule sur son nuage en championnat en étant toujours invaincue, les Reds écrasent toute concurrence. Et une question émerge : jusqu’où peut-aller Liverpool ?
Un match capital face à l’Atletico
Cela faisait longtemps que Liverpool n’avait pas eu à jouer un match aussi important. Il faut dire que les Reds mènent une vie tranquille en Angleterre depuis leur victoire (3-1) face à Manchester City en novembre dernier, victoire qui assommait déjà son concurrent direct pour le titre.
Mais qui dit février, dit forcément retour de la Ligue des Champions, et on a du mal à voir les tenants du titre ne pas aller chercher le septième sacre de leur histoire. Opposés à l’Atletico Madrid mardi soir pour le compte des huitièmes de finale, les Scousers s’attaquent déjà à un gros morceau. Les Colchoneros, lâchés pour la course au titre en Espagne, pourraient bien faire de la C1 leur priorité improvisée.
Les finalistes de l’édition 2014 et 2016 donneront du fil à retordre aux hommes de Klopp avec un bloc compact, laissant peu d’espace dans leur dos. Mais les paris sont à l’avantage de Liverpool pour ce premier round : la dynamique est bien meilleure, à l’image de ce week-end où les anglais se sont imposés face à Norwich (0-1) tandis que Madrid a été tenu en échec à Valence (2-2).
Avec une attaque de folie (60 buts inscrits, 2ème meilleur total de Premier League) et une défense de fer (0,6 but concédé par matchs), les Reds explosent tout sur leur passage grâce à un trio Salah-Mané-Firmino toujours aussi efficace (33 réalisations à eux trois), doublé d’une précieuse paire de latéraux. Ils devront tout de même se méfier des hommes de Simeone qui avaient fait chuter la Juventus Turin l’an dernier, dans un Wanda Metropolitano bouillant.
Championnat ou Ligue des Champions ? Les deux !
Contrairement à la saison dernière, Liverpool n’est plus confronté à un faux dilemme Cornélien entre privilégier la Ligue des Champions ou se concentrer sur la victoire finale en championnat. « Faux » car en réalité, ce choix n’était qu’une fiction pour Klopp : il avait fait le choix de ne pas choisir. Luttant pour la course au titre jusqu’à la dernière journée en espérant un faux-pas de Manchester City, l’entraîneur allemand avait très rarement fait tourner son équipe entre février et juin 2019 : la preuve Mohamed Salah a été titularisé 49 fois sur 51 matchs en 2018/2019. Une décision presque payante puisque Liverpool est passé à deux petits points du titre et donc d’un doublé C1 – Premier League.
Cette année, la donne est différente. En ayant déjà (sauf immense rebondissement) plié la Premier League avant les rendez-vous importants en Ligue des Champions, Jürgen Klopp va certainement pouvoir amener une rotation dans quelques rencontres de championnat. Un gros plus pour prévenir des blessures notamment. Des blessures qui, l’on s’en souvient, auraient pu coûter l’élimination des Reds l’année dernière lors de la demi-finale contre Barcelone, où Alexander-Arnold, Firmino et Salah avaient manqué au moins un match de la double confrontation.
Lutter contre la fatigue est d’autant plus essentiel pour Klopp, un entraîneur qui demande énormément d’efforts quant à l’intensité mise dans les transitions offensives et défensives de son équipe. Moins de fatigue pour plus de lucidité dans la gestion des temps forts/temps faibles en Ligue des Champions, voilà l’atout qui peut faire d’immenses différences. Avec une équipe reposée et confiante avant les soirs de Coupe d’Europe, on voit difficilement qui pourrait sortir les champions en titre cette saison sur une confrontation aller-retour, eux qui n’en n’ont pas perdu une en C1 depuis 2009 contre Chelsea.
La Cup en ligne de mire ?
Au-delà de ces deux compétitions majeures, le club est toujours engagé en coupe d’Angleterre. Pourtant, remporter cette compétition n’est pas l’objectif premier cette saison, qui est de ramener une Premier League à Anfield, 30 longues années après leur dernier sacre. Et même Klopp n’a pas priorisé les coupes nationales. Déjà contraint de faire l’impasse sur la Carabao Cup en décembre face à Aston Villa (défaite 5-0) pour laisser ses cadres au repos, l’entraîneur allemand a réitéré face à Shrewsbury en FA Cup. En effet, le coach n’avait même pas fait le déplacement et avait envoyé l’intégralité des U23 à cause d’un calendrier bien trop chargé :
J’ai dit aux garçons il y a déjà deux semaines qu’on aurait notre trêve de Noël, ce qui veut dire qu’on ne sera pas (à Shrewsbury). Ce sont les gamins qui joueront
Au final, ces gamins se sont imposés et Liverpool est toujours en lice en FA Cup. Les Reds affronteront Chelsea, quatre jours avant la réception de Burnley et à huit jours du match retour face à l’Atletico Madrid. Klopp décidera t-il de mettre son équipe type contre les Blues ? Tout dépendra de l’état de forme de ses joueurs. Si le « Normal One » arrive à trouver la recette pour jouer trois rencontres en une semaine, alors on ne voit pas pourquoi cette machine à gagner laisserait à Chelsea une voie royale vers la victoire.
En définitive, on ne sait pas jusqu’où peut aller ce Liverpool. Cette équipe, à l’instar du Real Madrid de Zidane, semble « condamnée » à constamment gagner, et ce dans n’importe quelles circonstances. Aujourd’hui, aucune équipe n’a trouvé la solution miracle pour contrecarrer un « gegenpressing » dont seul Klopp à le secret. Liverpool influence l’Europe dans sa manière de jouer et la fin de cette domination sera synonyme d’une petite voire d’une grande révolution tactique.