Bilan très contrasté pour le LOSC. Champion de France en titre, Lille n’est que 8ème de Ligue 1 mais s’est brillamment qualifié en Ligue des Champions, terminant 1er de son groupe. Que faut-il retenir de cette première partie de saison chez les Dogues ?
👍 Les Tops
Jonathan David : 9/10
S’il ne fallait retenir qu’un élément de cette équipe après 5 mois de compétition, il s’agirait du canadien. Jonathan David a porté à bout de bras un club en difficulté sur tous les plans. Meilleur buteur de Ligue 1, il a déjà inscrit 12 buts en championnat auxquels s’ajoutent 3 réalisations en C1. Le natif de Brooklyn est impliqué sur 45% des buts de son équipe.
Jonathan David est indispensable : sur les 4 matchs où il n’a pas été titularisé en L1, Lille s’est incliné à 3 reprises (face à Nice, Lorient et Clermont). Lors de son 4ème match en tant que remplaçant, contre Troyes, le canadien était entré à la mi-temps alors que le LOSC était mené 0-1 avant d’être impliqué sur les 2 buts lillois, score final 2-1. Il a aussi inscrit des buts décisifs en LDC contre Salzburg et Wolfsburg, presque rien n’est à jeter dans sa première partie de saison.
Le parcours en Ligue des Champions : 8.5/10
Performance historique : le club n’avait jamais terminé 1er de son groupe dans la plus prestigieuse des compétitions. Depuis 15 ans, les supporters lillois attendaient de retrouver les 1/8èmes de finale de C1, c’est désormais chose faite.
Après 3 matchs, le LOSC ne comptait que 2 points et se dirigeait vers une performance similaire à celle d’il y a 2 ans. Benjamin André avait promis : « On va se qualifier ! » Le message semble être passé dans le vestiaire. Sur la phase retour, le LOSC remporte ses 3 rencontres et empoche 9 points historiques alors qu’il n’avait plus gagné en LDC depuis 10 ans. Ils affronteront Chelsea en 1/8èmes de finale.
José Fonte : 7/10
Le vieux briscard en a toujours sous le pied. Du haut de ses 38 ans, José Fonte a disputé absolument toutes les minutes des 26 matchs du LOSC. Jamais remplacé, toujours titularisé, le capitaine lillois semble justifier sa prolongation estivale par sa régularité.
Elément central du vestiaire, le portugais n’en est pas moins important sur le rectangle vert. Tiago Djalo et Sven Botman ont partagé le temps de jeu à ses côtés (notamment à cause de la blessure du néerlandais) mais lui n’a jamais bougé. Même en Coupe de France, Jocelyn Gourvennec n’a pas ressenti le besoin de laisser souffler son défenseur phare. Derrière Benjamin André (53), il est le lillois qui récupère le plus le ballon (40). Il est aussi le 2ème nordiste qui remporte le plus de duels (56%), toujours derrière l’inépuisable ancien rennais (69%).
Jocelyn Gourvennec : 7/10
Très critiqué à sa nomination, il faut reconnaître aujourd’hui que le bilan de l’ancien bordelais est assez positif. Une qualification historique en C1 vient rythmer ce propos. En Ligue 1, les attentes étaient fortes et les résultats ne sont pas à la hauteur. Malgré tout, après un début de saison catastrophique, les Dogues ont sorti la tête de l’eau et ne pointent qu’à 3 points de la 4ème place détenue par Rennes.
La qualité de jeu n’a pas toujours été au rendez-vous, Jocelyn Gourvennec semblant s’être embourbé dans un système qui n’est pas le sien. A vouloir « être dans la continuité de Christophe Galtier », Gourvennec s’est pris les pieds dans le tapis. Lorsqu’il a commencé à faire du Gourvennec, l’équipe a réhaussé son niveau de jeu.
Fini le 4-4-2 très strict imposé par Galtier et même si ce système est toujours celui affiché en début de match et sur les compos officielles, il est désormais bien plus flexible. L’ancien de l’EAG aime faire descendre l’un de ses milieux pour s’apparenter à un système à 3 défenseurs. Devant, l’animation offensive est encore à perfectionner. Souvent sauvé par son « Jona’ » (Jonathan David), Gourvennec n’a pas encore réussi à totalement intégrer ses ailiers à ses principes. Les irrégularités des 2 Jonathan Bamba et Ikoné, de Yusuf Yazici ou d’Angel Gomes en sont la preuve.
Ses changements sont souvent répétitifs, mais ils ont le mérite de se montrer décisifs. Dans des matchs fermés, les entrées du jeune anglais, de Gabriel Gudmundsson, de Timothy Weah ou d’Isaac Lihadji ont souvent été déterminantes.
Amadou Onana : 6.5/10
Le belge est loin d’être le lillois ayant le plus de temps de jeu, il est même le 17ème de ce classement sur les 22 joueurs utilisés par Jocelyn Gourvennec. Ses 3 petites titularisations mais surtout ses 12 entrées en jeu lui ont offert 427 minutes de jeu, suffisant pour prouver des qualités évidentes.
A chaque entrée sur la pelouse, Amadou Onana s’est montré intéressant. Toujours avec la hargne d’un dogue, le jeune belge a étalé son bagage technique : capacité de récupération, possibilité de casser des lignes par la passe ou la percussion mais aussi intelligence de jeu. Toujours perfectible, sinon il serait un titulaire indiscutable de l’ancien coach guingampais, le jeu d’Onana offre un profil très différent des autres milieux lillois Benjamin André, Xeka ou Renato Sanches.
Petit plus et pas des moindres : Amadou Onana a su s’intégrer très vite au vestiaire et en est aujourd’hui un élément clé. Souvent présent dans la communication du club sur les réseaux sociaux, il s’affiche comme un pilier du LOSC, comme présent depuis des années au sein de la capitale des Flandres.
👎 Les Flops
Burak Yilmaz : 2/10
Une saison de la confirmation plus que compliquée pour le Kral. Si impressionnant lors du sprint final qui l’a amené au titre, Burak Yilmaz ne retrouve pas son niveau de jeu. Pire que cela, ses performances sont devenues catastrophiques. Le turc enchaîne les titularisations, faute de concurrence, mais profite également de la blessure de Timothy Weah qui formait un joli duo nord-américain avec David.
Burak a perdu son côté tueur devant les cages. Il a manqué un grand nombre de grosses occasions lors de ces 5 mois de compétitions, ce qui ne l’a pas empêché de scorer 6 fois TCC et de délivrer 4 passes décisives. Les statistiques ne sont pas désastreuses, notamment grâce à ses 2 buts en LDC, mais le turc affiche un cruel manque de justesse. Des contrôles ratés, des passes mal ajustées et des frappes trop imprécises rythment trop souvent ses matchs. Son caractère impulsif n’aide pas à sortir d’une spirale négative.
Yusuf Yazici : 2/10
Période difficile pour les Turcs du Nord de la France. Si Celik retrouve de belles couleurs, il est impossible de faire le même constat pour Yazici. Joker de luxe la saison dernière, l’ancien de Trabzonspor a perdu de sa splendeur. Les souvenirs de son triplé à San Siro sont bien loin…
Le nouveau numéro 11 lillois doit se contenter de quelques minutes lors des fins de match car il ne convainc pas. Yazici a 2 fois moins de temps de jeu que Bamba et Ikoné sur cette première partie de saison. Il faut dire que le turc n’est pas mis dans les meilleures dispositions puisqu’il est utilisé comme un ailier ou comme un buteur.
Il a marqué une fois et a délivré une assist en début de saison mais n’a plus été décisif depuis fin août. Un bilan insatisfaisant pour le 4ème joueur le plus cher de l’histoire du club (17M d’euros). Sans jamais apporter offensivement, Yazici peine à étaler sa palette technique. Il devrait se trouver une porte de sortie cet hiver ou l’été prochain.
Jonathan Bamba : 3/10
L’ancien stéphanois est en grande difficulté sur son flanc gauche. Jonathan Bamba n’a pas trouvé le chemin des filets depuis le 17 janvier dernier et ne parvient pas à être décisif : il n’a délivré qu’une passe décisive cette saison.
Malheureusement, ce constat n’est pas à cacher derrière un manque de réussite. Le dernier rescapé de la BIP-BIP depuis le départ d’Ikoné a perdu sa justesse technique et est frustrant par ses mauvais choix. Un cercle vicieux duquel il sera difficile de s’extirper, surtout qu’Angel Gomes pointe le bout de son nez depuis plusieurs semaines.
Ivo Grbic : 3/10
La mission de prendre la succession de Mike Maignan était, sur le papier, très difficile. Le gardien croate ne parvient pas à imiter le futur numéro 1 français. Rassurant sur ses premières apparitions, Grbic a, à l’inverse de l’équipe, baissé son niveau de performance depuis septembre-octobre.
Ivo Grbic n’arrive pas à se montrer décisif sur les parades qui pourraient changer le scénario d’un match. Son jeu au pied n’est pas des plus convaincants alors que la sérénité qu’il dégageait s’est estompé. Le joueur prêté par l’Atletico a encaissé 26 buts en Ligue 1, soit déjà plus que Maignan durant toute la saison dernière. Les Dogues ont également concédé 4 buts en 6 matchs de LDC, ce qui les classe parmi les meilleures défenses de la compétition.