Match capital pour les deux équipes hier soir aux Costières. Pour les locaux, il faut se remettre en confiance après une lourde défaite à Bordeaux (6-0). Pour les hommes de Rudi Garcia, ce match est l’occasion de préparer avec sérieux la venue de Leipzig en Champions League mardi, décisif pour la qualification en huitièmes de finale.
Dans l’avant match, le capitaine Briançon évoque l’idée directrice pour les Nîmois dans ce match : l’agressivité après en avoir totalement manqué à Bordeaux. Même si au micro de Canal +, il s’est empressé de préciser dans le « bon sens du terme », il n’est pas certain que tous ces jeunes coéquipiers aient perçu le discours avec exactitude. Dès les premières minutes, il est indéniable que l’envie et l’impact sont du côté des locaux. A l’image de leur match, les lyonnais vont éprouver de grandes difficultés à construire le jeu et surtout à trouver leurs créateurs (Depay, Aouar). Au milieu de terrain, Garcia préfère Caqueret à Tousart pour sa qualité technique. En début de match, celui-ci est parfaitement maîtrisé par Théo Valls.
Ce sont d’ailleurs ces deux protagonistes qu’on retrouve pour le premier tournant du match dès la 5ème minute de jeu. Au milieu de terrain, le ballon de terrain se trouve en l’air. Le milieu de terrain nîmois lève trop le pied et tape la hanche du jeune lyonnais avec la semelle en avant. L’arbitre, Monsieur Thual, n’hésite pas et sort le carton rouge dès le début de match. Cela perturbe alors totalement le plan de jeu mis en place par Bernard Blanquart.
Dès l’expulsion de Théo Valls, Maxence Caqueret a tout de suite touché plus de ballons au milieu de terrain. C’est l’exclusion la plus rapide de la saison en Ligue 1. Par la suite, la possession du ballon revient logiquement aux lyonnais qui n’en font pas grand-chose tout au long du match. Ils se reposent alors plus sur des fulgurances de leurs individualités.
La première fulgurance intervient à la 13ème minute quand Bertrand Traoré élimine deux joueurs sur son côté avant de se présenter dans la surface face à Martinez qu’il parvient aussi à éliminer. Ce dernier, peu mobile, n’arrive pas à s’enlever du chemin du Burkinabé et provoque une obstruction. Monsieur Thual, est malheureusement l’un des acteurs de ce match, désigne le point de penalty sans hésiter. Le penalty est transformé par Memphis Depay, qui débloque la situation pour des lyonnais peu inspirés lors du début de match.
Après l’ouverture du score, les Nîmois vont faire preuve de beaucoup de frustration. Notamment Renaud Ripart qui va contester chaque décision arbitrale. Cette frustration se diffusa à l’ensemble de ses partenaires et cela se répercuta dans leur jeu. La sensation se faisait alors de plus en plus grandissante que le deuxième rouge pouvait arriver. Cette sensation se confirma à la 40ème minute avec l’expulsion de Paquiez pour un deuxième jaune en quelques minutes pour un tacle impressionnant sur Rafael.
Cette action est aussi synonyme d’une des nombreuses sources d’inquiétudes pour Rudi Garcia dans la perspective du match de Ligue des Champions. L’entraîneur rhodanien procède au changement de son latéral brésilien à la mi-temps. Ce dernier pourrait s’allonger à la longue liste des latéraux lyonnais blessés (Dubois, Koné). Il termine le match avec Tete d’un côté et Bard de l’autre, un néophyte à ce niveau. Dans la perspective du match contre Leipzig, cela est particulièrement inquiétant.
Malgré les deux expulsions, les nîmois n’ont qu’un but de retard à la mi-temps. Les lyonnais n’arrivent pas à accélérer le jeu notamment du fait de joueurs comme Thiago Mendes qui effectue de nombreuses passes latérales sans risque alors que possession lyonnaise était libre jusqu’au milieu de terrain.
Cette constante dans le jeu va se poursuivre en seconde mi-temps. Bien que Bertrand Traoré a eu quelques fulgurances en première mi-temps, il retombe dans ses travers de nonchalance en seconde mi-temps. Un autre joueur offensif absent du côté lyonnais a été Moussa Dembélé, totalement introuvable dans les phases offensives, à part vers la fin du match (89’).
L’un des seuls lyonnais à sortir du lot ce soir, est le nouveau capitaine, Memphis Depay. Déjà auteur du premier but, il réalise son doublé sur une frappe soudaine et limpide (64’) après un mauvais renvoi de la défense nîmoise. Il aurait d’ailleurs pu inscrire un triplé dans la foulée (67’)
En seconde mi-temps le bloc nîmois s’arcboute autour de Bernadoni avec un Renaud Ripart évoluant latéral. Ils effectuent des rares incursions dans l’autre moitié de terrain (61’ par l’intermédiaire de Ferhat). A noter que les gardois ont pu compter sur un soutien indéfectible des Costières tout au long du match. Ils ont encore montré des grandes qualités de combat et de solidarité qui leur seront utiles dans l’optique du maintien.
Les lyonnais doivent alors contourner ce bloc par le jeu de passes ou par des frappes lointaines. Du fait de la qualité de leurs transmissions, cela ne fut quasiment jamais possible par la passe. Les rhodaniens ont montré des manques criants dans le jeu pour une équipe de ce calibre. Face à des Nîmois logiquement fatigués, les lyonnais aggravent cependant le score en fin de match.
Une parfaite prise de balle de Aouar à la 70ème minute devant Ripart lui permit de se présenter devant Bernadoni et d’inscrire le troisième but. Même si le quatrième but vient d’une frappe de loin (Andersen 79’), les lyonnais n’ont que très peu utilisé cette arme dans le jeu courant.
Le match se termine sur un faux rythme et Monsieur Thual n’octroie même pas de temps additionnel, mettant fin au supplice nîmois.
La terrible semaine se termine pour Nîmes avec 10 buts encaissés en deux matchs. En coulisses, l’ambiance n’est pas au mieux avec le limogeage quasi acté de Laurent Boissier, le directeur sportif. Côté lyonnais, ils devront produire une performance d’un tout autre niveau mardi pour pouvoir espérer quelque chose dans la plus grande des compétitions européennes.