Malgré un Payet retentissant (doublé remettant l’OM à égalité avec Lens), l’OM s’est, logiquement, incliné au Vélodrome contre de valeureux lensois. La défaite des Olympiens ternit le bon début de saison. Analyse de ce qui n’a pas fonctionné pour les hommes de Jorge Sampaoli.
Une équipe (presque) type
Après avoir butté sur Angers (0-0), les Marseillais étaient de retour dans l’enceinte du boulevard Michelet pour affronter le RC Lens. Pour ce match, l’entraîneur argentin devait se passer d’Arek Milik et de Boubacar Kamara, gêné à la cuisse. Cependant, le retour de Payet redonnait du baume au cœur au public olympien.
Pau Lopez préféré, une nouvelle fois à Mandanda, Saliba, Balerdi et Peres dans l’axe de la défense. Un milieu partant de Rongier, Gueye, Guendouzi jusqu’à Gerson. Offensivement, Bamba Dieng, Dimitri Payet et Cengiz Ünder étaient alignés. Un XI très compétitif donc face à des Lensois, qui ont récemment perdu 0-1 contre Strasbourg.
Kevin Danso, seul absent côté Sang et Or, la défense a changé pour Frank Haise et les siens. Leca toujours dans les buts, Gradit, Medina et Wooh formait la charnière centrale. Machado et Frankowski, laissant Clauss sur le banc, en pistons et le duo au milieu Fofana, Doucouré. Devant, Sotoca, Kalimuendo et Pereira Da Costa, au détriment de Ganago et Kakuta, étaient titularisés.
Un début de match loupé côté OM
Le premier but de la rencontre est intervenu dans les premières minutes de jeu. William Saliba a le ballon. L’ancien de l’ASSE essaye de trouver un des milieux mais le pressing lensois lui en a empêché. Le cuir est revenu sur Fofana en duel avec Gueye. L’ivoirien s’apprêtait à armer une reprise de volée mais bien repoussée par le portier Lopez. Mais, avant cette frappe, l’ex- havrais a touché le ballon avec la main. Faute involontaire certes, mais suffisante pour siffler penalty et permettre aux Nordistes de prendre l’avantage. Chose faite avec Sotoca qui a battu à contre-pied le gardien marseillais.
Sur cette action, le pressing intense, commençant par le trio offensif a été remarquable. Cette pression n’a donné aucune solution à Saliba de se dégager. Les autres joueurs étaient bloqués par les Lensois. Le ballon est atterri dans les pieds du le milieu ivoirien. En duel avec Pape Gueye, le solide numéro 8 a obtenu un pénalty. Preuve d’un début de match raté pour l’OM, qui n’a pas réussi à mettre du rythme dans cette rencontre.
Une possession de balle stérile
« Dominer, ce n’est pas gagner ». C’était le cas hier. Malgré une possession de balle outrageuse, les Marseillais contrôlaient le ballon sans pour autant créer des occasions. Pourquoi ? Le pressing lensois continuait et gêner la défense centrale. Pape Gueye ne pouvait pas se retourner car Pereira Da Costa veillait. Gerson, aligné sur le flanc gauche, n’apportait pas un surnombre au milieu. Même si Under tentait quelques fulgurances, les offensives n’aboutissaient pas. La statistique démontrait ce problème offensif pour les Phocéens : 30% de précision de tir contre 38% pour Lens.
Le ballon fuyait une nouvelle fois le cadre après un coup-franc botté par Payet. Leca dégage en direction de Sotoca. L’ancien de Grenoble dévia le ballon de la tête devant Peres. Le cuir est arrivé sur Frankowski qui a éliminé le Brésilien et envoie une magnifique frappe qui s’est logé dans la lucarne de Lopez, impuissant.
Au bout de 30 minutes de jeu, Lens crée la sensation et fait le break dans un Vélodrome, refroidi. Mais, Payet a rallumé la flamme.
Le show Payet
Ce deuxième but des Nordistes a réveillé les Marseillais. A la 33ème minute, Payet s’infiltre dans la défense lensoise. Gradit le percute et l’OM obtient un coup-franc place à 22 mètres. Le numéro 10 envoie une frappe millimétrée et remet l’équipe olympienne dans le match. Le stade Vélodrome se réchauffe petit à petit. Des passes cassantes, les lignes, sont tranchantes et permettaient à l’OM de se créer d’autres situations. Les lensois, émoussés, laissaient plus d’espaces et les hommes d’El Pelado reprennaient leur ascendant sur leur adversaire.
Gerson reprennait un super centre de Payet mais Leca est intervenu miraculeusement. Une occasion en or pour les Marseillais de revenir à égalité alors que l’ennui était profond pour l’OM. Le temps additionnel est annoncé, deux minutes supplémentaires. Bamba Dieng reçoit le ballon dans la surface mais est percuté par Wooh. La faute est flagrante. Comme un symbole, Dimitri Payet s’élance et bat le gardien français. Ca fait 2-2, un score inéspéré mais mérité pour un OM plus poussant.
Une deuxième mi-temps sur le même tempo
Les 45 dernières minutes démarrent tambour battant pour l’OM. En même temps, les changements ont fait que. Lirola et De La Fuente in, Rongier et Gueye out. Un choix fort de Sampaoli. Les Marseillais insistent mais et la barre transversale et Leca et le cadre empêchent les Olympiens de prendre l’avantage. Les Lensois subissent mais ne rompent pas. La possession de balle est clairement en faveur des Marseillais (60/30).
Mais l’OM peinent à marquer et laisse Lens respirer de plus en plus. Le pressing lensois rebat de ses cendres. Kakuta, Clauss et Saïd font leur entrée. De nombreux espaces se créent car les Phocéens poussent mais n’arrivent pas. Alors, le latéral français va combiner avec Sotoca. Le ballon revient sur l’attaquant qui centre pour Saïd qui, après avoir raté un face à face avec Lopez quelques minutes avant, devance Saliba et jette un gros coup de froid dans le stade. Il reste alors 15 minutes de jeu.
Rien y fait. Le jeu produit par Lens continue de séduire et la défense va tenir face à des Olympiens sans solutions. Malgré Harit et Henrique, qui sont rentrés, l’OM ne parvient pas à égaliser et voit Lens prendre trois points, assez mérités au vue de la physionomie de jeu. Une bataille remportée par Frank Haise contre Jorge Sampaoli.
Sampaoli fautif ?
La charnière à trois a été grandement mis en difficulté face à des Lensois. Pourtant serein ces dernières journées (trois clean-sheets en trois matchs), les défenseurs n’ont pas affiché leur même sérénité. Mais au-delà de l’aspect défensif, les changements réalisés par l’ancien de Santos sont remis en cause.
Valentin Rongier et Pape Gueye ont cédé leurs places à la mi-temps. Pol Lirola et Konrad De La Fuente sont rentrés. Des pertes qualitatives au milieu de terrain. La sortie de la « Pieuvre » va enlever un joueur physique laissant Guendouzi, seul en sentinelle. L’ancien Gunners, plus offensif que défensif, est très fatigué ces derniers jours et face à la vitesse des offensives lensoises, il ne pouvait pas tout faire. Faire sortir Gerson, gros flop hier soir, aurait pu être plus judicieux.
La concurrence au poste de gardien n’est également pas saine. Même si Pau Lopez n’est pas responsable de la défaite marseillaise, Steve Mandanda reste sur le banc. De quoi affecter le capitaine des Bleus et Blancs ? Possiblement. Peu expressif sur ses communications en conférence de presse, Jorge Sampaoli a du mal à trancher. On ne sait pas qui jouera le prochain match, remettant en cause cette gestion au poste de goal.
La suite ?
L’OM jouera ce jeudi contre Galatasaray, en Europa League, à l’Orange Vélodrome. Un match très important pour la suite européenne des Marseillais après avoir été tenu en échec par le Lokomotiv. La confiance défensive est donc affectée après les trois buts encaissés. Offensivement, la présence de Payet reste primordiale.
Les doutes existent concernant la participation de Kamara et Milik pour affronter les Stambouliotes. L’état de forme physique sera à surveiller après des matchs tous les trois jours. A la fin du match contre le RCL, les joueurs étaient cuits, fatigués de répéter les efforts face à l’exigence de Jorge Sampaoli.
Après ce match contre les Turcs, un déplacement à Lille attend l’OM, un match périlleux en terre lilloise avant la trêve.
Même s’il ne faut pas tout jeter en ce début de saison marseillais, il faut espérer pour les fans que cette défaite n’en entraîne pas d’autres. À Jorge Sampaoli de remettre du calme (il y aurait eu des tensions entre Guendouzi et Gerson) et de retrouver le goût du succès.
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