Encore hauteur d’un match de haut niveau face à Bordeaux dimanche dernier, le réunionnais rayonne sous Villas Boas, à l’image de sa formation, deuxième de L1.
On ne l’attendait pas forcément. Si le talent de Dimitri Payet n’a jamais fait aucun doute, d’aucuns pouvaient légitimement s’attendre à un déclin de l’ancien Nantais, 33 ans en mars prochain.
Cependant il n’en est rien. Dans un rôle d’aillier gauche au sein du 4-3-3 concocté par le « special two » Payet, allégé de ses kilos superflus, redevient le joueur décisif, inspiré, et disons le, génial au sens premier du terme. Il totalise déjà 5 buts en 13 rencontres de L1, soit 1 de plus que son total de la saison passée. Mais au delà des chiffres, c’est son influence sur le jeu qui impressionne. S’ils furent nombreux à porter aux nues Florian Thauvin (blessé de longue date) du fait de sa capacité à finir les actions, d’autres ne s’y trompaient guère : L’élément le plus important du secteur offensif Marseillais, c’est bien Payet. L’absence du meilleur buteur Olympien de la saison passée se fait à peine ressentir, Dim étant là pour tenir la baraque, bien aidé il faut le dire par les performants Rongier et Benedetto.
L’Euro en ligne de mire
À la vue des copies rendues par l’ancien Lillois, la question se pose donc inévitablement : À 6 mois de L’Euro 2020, un retour en équipe de France est il jouable ? Celle ci paraît d’autant plus légitime que la concurrence bat de l’aile à son poste : Lemar est au fond du trou à l’Atletico, Dembele enchaîne les blessures, Thauvin n’est toujours pas proche du retour. Difficile dans de telles conditions de ne pas y croire ne serait-ce qu’un peu. Bien sûr, Payet part de loin. On sait à quel point Deschamps aime s’appuyer sur le groupe champion du monde, dont il était absent, et qui dispose bien sûr d’un énorme crédit aux yeux du sélectionneur. Mais sans sa blessure en finale de League Europa, ce groupe, Payet y aurait certainement figuré. Autant dire que si ses performances venaient à s’inscrire dans la durée, DD et son staff ne pourraient éviter le sujet bien longtemps. Avec 38 sélections au compteur, le natif de Saint Pierre allie l’expérience du groupe France à un talent qui n’a rien perdu de son éclat.
Accrocher le wagon pour L’Euro 2020, garnir son palmarès toujours vierge, ramener la champions League au Vélodrome : 6 prochains mois plus chargés en objectifs qu’on ne s’y attendait pour Payet. Et ce n’est certainement pas l’intéressé qui s’en plaindra.