Le 27 mars 2022 le Canada et sa sélection nationale ont vécu un moment historique : ils retrouvent les joies de participer à une Coupe du Monde, 36 ans après leur toute première édition en 1986 au Mexique ! Dans le groupe de la France à l’époque, ils avaient terminé dernier avec aucun point remporté et aucun but marqué.
Depuis, la donne a changé. La CanMNT (Canada Men’s National Soccer Team) est devenue un pays phare de la zone CONCACAF et les joueurs Canadiens brillent de plus en plus en Europe : à l’image d’Alphonso Davies au Bayern Munich et Jonathan David avec le LOSC.
Quel visage auront les États-Unis à la Coupe du Monde 2022 ?
Une préparation pour le Mondial 2026
En finissant premier lors des qualifications devant le Mexique et les États-Unis, le Canada a montré que sa génération dorée avait les capacités de gagner en expérience avant d’accueillir la prochaine Coupe du Monde à la maison.
Le groupe F est composé du Canada (41ème au classement FIFA), de la Belgique, 2e et grande favorite, de la Croatie,12ème, et du Maroc, 22ème, au classement mondial. Sur le papier, le groupe semble donc très difficile, mais ils n’auront absolument rien à perdre :
- Les Diables Rouges font offices de grands favoris avec une équipe sans grande surprise et demi-finaliste du dernier Mondial. Il faudra se servir de la solidité défensive démontré lors des qualifications (7 buts encaissés en 14 matchs) pour soigner un goal-average qui pourrait être important.
- Les Croates, finalistes en Russie ont eux aussi été éliminés par la France et auront pour ambition de faire un bon parcours. Avec de nombreux changements par rapport à l’effectif d’il y a 4 ans. La vitesse des joueurs de côté pourraient permettre aux Canadiens d’essayer de gratter un point mais la tâche s’annonce difficile.
- Le Maroc sera aussi compliqué à jouer mais c’est bien l’équipe contre laquelle les Rouges devront gagner un match mais les Lions de l’Atlas possèdent aussi beaucoup de belles individualités.
Les jambes seront probablement lourdes et la pression grande pour le premier match depuis 36 ans face à la Belgique qui ne manque pas de talent individuel et collectif. Le but sera de ne pas prendre une valise pour ne pas se plomber moralement le reste de la phase de poule.
La rencontre suivante sera-t-elle aussi une épreuve pour l’inexpérimentée nation nord-américaine. Mais la fouge et la jeunesse des joueurs de son sélectionneur John Herdman pourrait potentiellement faire mal à des joueurs qui dépassent la trentaine et qui sont moins rapide que ses joueurs de côté. Si un résultat positif ressort après 95min, ils pourront rêver d’un exploit lors de la dernière journée.
Le Maroc est la seule nation que le Canada a déjà affronté. C’était en 2016 avec une défaite 4-0 en amical. Milan Borjan, Samuel Piette et Jonathan Osorio étaient alors titulaire mais l’effectif a énormément changé depuis. A cette époque des joueurs comme Alphonso Davies âgé de 16 ans découvrait tout juste la Major League Soccer et Jonathan David réalisait des essais en Europe et ne jouait même pas professionnel. Ces joueurs sont dorénavant des cadres en sélection, jouent dans des top clubs européens et ont engrangés beaucoup d’expérience à 22 ans tous les deux.
C’est une première expérience que va se faire la jeunesse canadienne durant la compétition qui servira de point de départ pour préparer au mieux l’évènement le plus important de leur vie dans 4 ans.
Un groupe soudé

Ils sont dorénavant dans la lumière grâce à son sélectionneur et ses stars !
Mélange de jeunesse et d’expérience, de joueurs évoluant en Major League Soccer et d’autres en Europe, l’alchimie a pris avec John Herdman aux commandes. En poste depuis 2018, après avoir été sélectionneur de l’équipe féminine et disputé 3 Coupes du Monde dont celle de 2015 avec les Canadiennes, il a permis trois ans après de passer de la 72ème à la 40ème place au classement FIFA (plus grande remonté faite par une nation) grâce à ses belles performances et ses qualités de meneur d’homme. Il fait l’unanimité au pays avec un contrat jusqu’au prochain Mondial en 2026 et parmi les joueurs comme l’explique Samuel Adekugbe :
« John a formé une famille avec nous. Nous avons tellement confiance en l’un et l’autre depuis le début de ce cycle avec John en 2018. Nous avons constaté que nous pouvions jouer à forces égales avec les poids lourds de la CONCACAF sur les plus grandes scènes. Nous n’avons plus de complexe. Nos joueurs évoluent dans les meilleurs clubs d’Europe. John est un bon tacticien et son système de jeu est flexible. Il nous permet de rivaliser contre n’importe qui. »
Avec seulement 2 défaites lors des qualifications à la Coupe du Monde et surtout une invincibilité face au Mexique 2ème (1-1/2-1) et les États-Unis 3ème (1-1/2-0) mastodontes de la zone CONCACAF, le Canada et sa génération dorée ont montré qu’ils comptaient bien se faire une place dans le paysage pour les prochaines années en attendant leur Mondial commun. Ils ont malheureusement hérité d’un groupe très relevé mais c’est un challenge qui plaît au sélectionneur comme il l’a annoncé après le tirage au sort.
« Ce groupe est génial. On voulait ce genre de matchs. Quand on se présente à la Coupe du Monde, il n’y a pas de match facile ! »
Bien évidemment que comme pour les USA si ce n’est encore plus, le manque d’expérience sera un facteur à prendre en compte surtout lors du dernier quart d’heure des matchs de poule mais la fougue, la jeunesse et surtout l’insouciance de certains pourra être compensé par l’expérience des cadres comme Atiba Hutchinson (39 ans) et Milan Borjan (35 ans). C’est toute une alchimie qui s’est mise en place depuis plusieurs années pour un objectif maintenant atteint, cette Coupe du Monde au Qatar, avec pour échéance suivante celle à domicile en 2026.
L’avantage de John Herdman est qu’il pourra s’appuyer sur deux systèmes de jeu pour s’adapter à l’adversaire et faire tourner. La première formation en 3-4-3 est très offensive, celle en 4-2-3-1 un peu plus équilibré et il aura l’avantage d’avoir des joueurs polyvalents dans son effectif, pouvant évoluer à différents postes et ses compositions.
Le joueur à suivre : Alphonso Davies (Bayern Munich)

Comme pour les États-Unis nous aurions pu parler de plusieurs joueurs comme Tajon Buchanan ou la pépite Ismael Koné de CF Montréal que nous souhaitions mettre en lumière au départ, mais le choix d’un joueur titulaire lors la compétition semblait plus logique.
Le parcours d’Alphonso Davies est maintenant bien connu des suiveurs du ballon rond, passé d’un camp de réfugié au Ghana à Vancouver en Major League Soccer avant de signer à 18 ans au Bayern Munich, il est un exemple pour n’importe quel jeune joueur notamment immigré. Arrivé en Europe en janvier 2019, il était ailier de formation avant d’être repositionné comme arrière gauche en club. Mais depuis 2017, et après 34 sélections avec le Canada, il reste plus haut sur le terrain soit comme milieu gauche dans une formation en 4-4-2 soit en tant qu’ailier dans un 4-2-3-1 et même milieu offensif derrière deux attaquants ! Il peut ainsi utiliser sa vitesse (il est parmi les joueurs les plus rapide d’Europe NDLR) et sa technique pour déborder comme il le faisait si bien à Vancouver Whitecaps ! Son expérience européenne (vainqueur de la Ligue des Champions comme titulaire, rien que ça) sera importante malgré son jeune âge.
Pièce maîtresse de John Herdman grâce à sa polyvalence sur tous le côté gauche, il est l’un des joueur les plus prometteur à son poste et son équipe va fortement s’appuyer sur ses qualités afin de déséquilibrer les défenses adverses lors du Mondial. Davies est capable d’être buteur et passeur ce qui fait de lui un joueur complet et il aura l’espoir de faire du mieux possible pour mener son pays vers ses premiers points historiques et pourquoi pas un exploit pour son premier Mondial personneo avant celui à domicile dans 4 ans, il n’aura alors que 26 ans. Et la sélection sera encore plus brillante et expérimentée qu’elle ne l’est actuellement.