Après une saison 2021/2022 ponctuée par un premier titre européen dans son histoire, l’AS Rome, qui se déplace ce dimanche (20h45) à la Salernitana pour la 1ère journée de Serie A, entend bien poursuivre sur sa dynamique. Avec un mercato ambitieux et une préparation convaincante, les hommes de José Mourinho auront des arguments à faire valoir cette saison.
14, c’est le nombre d’années que les fidèles Giallorossi ont dû patienter avant de pouvoir renifler de nouveau les aromes d’un trophée. Un trophée au parfum singulier puisque le club de la Louve est entré dans la légende en remportant la toute première édition de l’Europa Conférence League en mai dernier, et surtout, le premier trophée de son histoire sur la scène continentale, si l’on omet la victoire en Coupe des villes de foires en 1961, ancêtre officieux de l’Europa League. De quoi mettre l’eau à la bouche des supporters romains avant d’entamer une 71e saison consécutive dans l’élite du football italien.
L’Europa Conférence League comme rampe de lancement ?
Après s’être adjugés le premier titre continental de l’histoire du club le 25 mai dernier – l’AS Rome avait disputé et perdu jusqu’ici 2 finales de Coupe d’Europe : en C1 face à Liverpool en 1984 puis en C3 face à l’Inter en 1991 – les joueurs de José Mourinho auront à cœur de surfer sur leur dynamique. D’autant plus que le club de la Louve est devenu le premier club italien à remporter une Coupe d’Europe depuis l’Inter Milan en 2010, sous l’ère José Mourinho, déjà.

Pour Antonino, media manager chez @ASRomaFrancopho sur Twitter (22 000 suiveurs), cette saison sera l’occasion de s’illustrer en Europa League, une compétition qui n’a plus de secret pour le Special One : « L’objectif de Mourinho était de se qualifier en Ligue Europa, il y est parvenu sur le fil lors de la dernière journée de Serie A. Maintenant, il aura à cœur d’aller le plus loin possible dans cette compétition qu’il a déjà remportée 2 fois (en 2003 avec Porto puis en 2017 avec Manchester United) et dans laquelle l’AS Rome avait déjà atteint la 1/2 finale en 2021. On a le sentiment qu’avec lui, l’équipe est programmée pour les coupes. »
À la guerre avec Mourinho
José Mourinho, qui cumule un palmarès sans égal, est d’ailleurs devenu en mai dernier le deuxième entraîneur de l’histoire après Giovanni Trapattoni à remporter 3 Coupes d’Europe distinctes (C1 en 2004 et 2010, C3 en 2003 et 2017, C4 en 2022). S’il a réalisé la pire saison de sa carrière en championnat en concédant 11 défaites, le Special One a toujours su conserver son immunité vis-à-vis des tifosis et de sa direction, conscients de sa capacité à rebondir. « Contrairement à nombreux de ses prédécesseurs, Mourinho a conservé son totem tout au long de la saison. Malgré les résultats fluctuants en fin d’année 2021, il a gardé le soutien de sa direction. Pareil pour les tifosis romains qui ne sont pourtant pas les plus tendres lorsqu’un coach enchaîne les revers. Et ça a finalement porté ses fruits puisqu’il a atteint l’objectif prioritaire de se qualifier en Europa League, et a en bonus ramené un trophée. » confie Antonino.

Un trophée qui se faisait attendre depuis 2008 du côté de Rome et une victoire en Coupe d’Italie face à l’Inter Milan. L’armoire à trophée se faisait poussiéreuse. Après le triomphe à Helsinki face à Feyenoord, Mourinho a manifesté sans détour son souhait de s’installer à Rome : « Je n’ai aucun doute, je vais rester à Rome. Je vais décliner toutes les propositions, je resterai ici, quoi que disent les rumeurs. » Une façon d’illustrer l’attachement qui le lie au club et sa volonté de remplir de nouveaux objectifs. « Cette saison, l’objectif fixé à Mourinho sera de s’immiscer dans le TOP 4 en Italie. Avec un recrutement piloté par lui-même, il devra s’en donner les moyens. » sourit Antonino.
Un projet loin d’être utopique lorsque l’on observe les classements de Serie A depuis 2018, année de la dernière qualification en Ligue des Champions des romains. Depuis 4 ans, jamais le TOP 4 n’a été le même deux années consécutives en Italie. Et certains clubs, pourtant déshabitués des joutes de la Ligue des Champions ces dernières saisons, sont parvenus à l’intégrer de nouveau comme l’Atalanta Bergame, la Lazio ou encore le Milan AC, champion d’Italie la saison dernière. De quoi donner de l’esporr aux supporters de l’AS Rome.
Un mercato étoilé et une préparation réussie
Si cette saison nourrira beaucoup d’attentes chez les supporters Giallorossi, c’est aussi en partie lié au mercato ambitieux et relativement bon marché réalisé par l’AS Rome. En tête d’affiche : l’arrivée libre de Paulo Dybala après l’expiration de son contrat à la Juventus. On le sait, ces arrivées libres sont officieusement considérées comme des transferts gratuits bien qu’ils puissent aujourd’hui être associés à des primes à la signature mirobolantes. Il n’en demeure pas moins que la signature du gaucher argentin, encore évalué à 70 M€ par Transfermarkt l’été dernier, constitue un renfort de poids pour José Mourinho.

Parmi les autres arrivées : celle de Nemanja Matic, libre et menée sous l’impulsion de José Mourinho, son ancien entraîneur à Chelsea puis à Manchester United, ou encore celle de Georginio Wijnaldum, sous la forme d’un prêt. Les romains se sont également renforcés à des postes cruciaux comme à droite où Zeki Celik a été débauché du LOSC pour 7 M€, après le départ d’Alessandro Florenzi au Milan AC. Marash Kumbulla (22 ans), défenseur central albanais prometteur et prêté la saison dernière à l’AS Rome, a lui définitivement rejoint le club contre 25 M€.

Pour Antonino, le constat est clair comme de l’eau de roche, ce mercato est une réussite aussi bien du côté des arrivées que des départs. « Si je devais noter le mercato, j’attribuerai la note de 17/20. On s’est renforcé à des postes clés mais la faiblesse réside dans le fait qu’il n’y ait eu aucune recrue en défense centrale, notre point faible. Smalling est la seule valeur sûre à ce poste et lorsqu’il est absent, Rome est mal en point. En ce qui concerne les départs, de nombreux indésirables sont partis. » confie-t-il. Et l’OM mériterait d’ailleurs d’être décoré « déblayeur de l’été » , tant elle a contribué à l’écumage de l’effectif romain. Prêtés la saison dernière par l’AS Rome, Cengiz Ünder et Pau Lopez ont définitivement rallié Marseille contre 8.4 M€ et 12 M€, avant d’être imités par Jordan Veretout (11 M€), indésirable aux yeux de José Mourinho.
Et avec un effectif réduit, l’AS Rome a pu boucler sa préparation de forte belle manière. Dans leur 3-4-2-1 désormais traditionnel, les joueurs de José Mourinho se sont imposés 1-0 face à un onze d’apparence presque type de Tottenham, avant d’infliger une correction 5-0 au Shakhtar Donestk. De quoi ouvrir les vannes de l’enflammade avant d’affronter la Salernitana en Serie A ce dimanche ?
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