13 mois après son arrivée sur le banc de Tottenham suite à l’éviction de Pochettino, l’heure d’un premier bilan a sonnée pour José Mourinho. Le Special One et sa formation sont en tête de la Premier League à égalité avec leur adversaire du soir et champion en titre Liverpool. Un indicateur de plus de l’éventuelle capacité des Spurs à (enfin) glaner un titre qui leur échappe depuis 1961.
À l’arrivée du Portugais, le doute était cependant de mise. Au sortir d’un passage mitigé à Manchester United, nombreux étaient les observateurs l’estimant dépassé, et ne le voyant pas faire beaucoup mieux chez les Spurs que chez les Red Devils. Jeu peu reluisant, résultats en dents de scie, conflits avec un certains joueurs. Les détracteurs avaient ainsi du grain à moudre. Il faut dire qu’à sa décharge, Mourinho a déjà eu des effectifs plus talentueux et plus complets qu’à Manchester, notamment au milieu et en défense, secteurs dans lesquels les Mancuniens sont toujours dépourvus de joueurs d’envergure au passage. Pas évident donc de redonner au club ses lettres de noblesses. Malgré cela, Mou glane une Europa League, ainsi qu’une deuxième place en Premier League derrière le rival Citizen, ce qu’il qualifiera par la suite « d’exploit ». Avec le recul, ces mots raisonnent comme de plus en plus justes à la mesure que l’on voit évoluer le United de Solskjaer.

À Tottenham, Mou semble s’être adapté aux qualités de ses joueurs, avec notamment un jeu de transition dévastateur doublé d’une efficacité redoutable. Il n’est en effet pas rare de voir les Spurs faire mouche sur leurs seuls tirs cadrés de la rencontre, emmenés par leur duo Kane-Son, l’un des plus complémentaire du royaume. Réussite peut-être, fruits de l’exigence de Mourinho certainement. Un entraineur titré et un professionnel de la gagne était, peut-être, le chainon manquant pour faire de Tottenham un candidat sérieux au titre de champion.
La gestion des hommes, l’une des clés
Il faut dire également que le Mou a été écouté sur le marché des transferts par son président Daniel Levy : Pierre-Emile Hojbjerg, Sergio Reguilon et Gareth Bale entre autres sont venus donner plus de profondeur et de concurrence à l’effectif des Spurs. Ce qui vaudra à Mourinho cette formule :
« Je regarde les joueurs et je vois qu’ils sont excités (par la qualité de l’équipe), mais aussi inquiets (de ne pas jouer). C’est ce que les grands clubs ont, c’est ce que les grands clubs sont ».
On comprend alors qu’il tire le meilleur de son groupe de par la concurrence qui y règne, mais également de par sa capacité à piquer ses joueurs quand il le faut. Une constante chez lui. On pense à Tanguy Ndombele, auquel il a longtemps reproché de ne pas donner sa pleine mesure, mais aussi Serge Aurier, auquel il avait confié avoir « peur de lui » sur les coups de pied arrêtés défensifs.
Toujours est-il que le Portugais semble toujours aussi spécial. Et s’il venait à redonner au Spurs un titre de champion, après avoir remporté une Ligue des Champions à Porto et à l’Inter, des clubs peu habitués du fait, l’accès au Panthéon des entraineurs à la fin de sa carrière ne relèverait alors que de la simple formalité.