Être un joueur de haut niveau puis devenir entraîneur par la suite, la reconversion de rêve pour tous les amoureux du ballon rond. Ce chemin post-carrière est de plus en plus emprunté par les anciennes gloires mais réussissent-elles toutes ? Réponse dans ce 1er épisode de « Ces joueurs devenus entraîneurs ».
Quand nous pensons à ce parcours, le nom de Zinédine Zidane vient rapidement en tête. 3 Ligue des Champions d’affilée avec le Real Madrid pour l’ancien champion du monde, sur le plan comptable, son premier passage chez les Merengues sonne comme une grande réussite. Cependant très peu d’ex-joueurs sont dans ce cas de figure.
Steven Gerrard, l’élève modèle
L’ancienne star des Reds de Liverpool est une des étoiles montantes de cette reconversion. Devenu entraîneur des Glasgow Rangers lors de l’été 2018, il a continué de remplir l’armoire à trophée du club en stoppant la domination de son rival, le Celtic Glasgow. Un 1er titre de champion d’Écosse en 2021, 10 ans après leur dernier sacre. À seulement 41 ans, l’ex-international anglais a une longue carrière d’entraîneur possible et est revenu en Angleterre puisqu’il s’est engagé il y a quelques semaine avec Aston Villa.
Frank Lampard, un retour compliqué chez les Blues
Revenu à Stamford Bridge mais sur le banc de touche, le meilleur buteur de l’histoire du club a connu un passage contrasté. Limogé en janvier 2021, Lampard s’en va de son jardin sans titre remporté et sans réel style de jeu réellement identifié. Avant cette étape, il avait connu un passage en Championship avec le club de Derby County.
Un premier apprentissage positif dans la peau d’entraîneur. Il parvient à amener les Rams aux portes de la Premier League en s’inclinant en finale de play-offs face à Aston Villa (1-2). Actuellement, l’ancien milieu de terrain n’est pas en poste depuis son licenciement en début d’année.
Les Français ont-ils la côte ?
Zinédine Zidane ou Didier Deschamps ont ouvert la voie aux acteurs du sacre du Mondial 1998 pour devenir entraîneur. Récemment, Thierry Henry est rentré dans la danse tout comme Patrick Vieira. Les deux anciens joueurs des Gunners ont un point commun : un passage très compliqué dans l’Hexagone.
Thierry Henry n’est resté que 4 mois à l’AS Monaco en raison de résultats décevants (19ème de Ligue 1). L’ancien adjoint de Roberto Martinez avec la Belgique connaissait sa 1ère expérience en tant que numéro 1.
Il n’a jamais réussi à inculper son propre style et ambition de jeu avec le club de la Principauté. Après une période au Canada à la tête de l’Impact de Montréal, le Francilien est revenu dans le staff des diables rouges et occupe également le poste de consultant sur plusieurs chaines sportives dans le monde, notamment chez Prime Video.
Patrick Vieira a lui aussi eu du mal avec l’OGC Nice. Une première année marquée par d’énormes problèmes offensifs. Il se repose alors sur une solidité défensive représentée par Dante et Walter Benitez. Les aiglons terminent 8ème avec la 2ème meilleure défense du championnat (35 buts encaissés) mais avec la 18ème attaque de Ligue 1 ( 30 buts inscrits).
Une seconde saison stoppée par la Covid-19 mais une qualification pour la phase de groupes de Ligue Europa est obtenue. Une place de la ventre mou du championnat et une élimination prématurée en C3 auront eu raison de Vieira, il est limogé avant Noël. Cet été, il succède à Roy Hodgson à la tête de Crystal Palace.
Une marche trop haute
Être propulsé directement sur le banc de grand club européen sans connaître d’autres expériences avant, un parcours compliqué mais déjà réalisé.
Andrea Pirlo en est le parfait exemple. Le champion du monde 2006 prend les rênes de la Juventus après son élimination en Ligue des Champions face à l’Olympique Lyonnais. Sur la scène nationale, les Bianconeri remportent la Coupe d’Italie et la Supercoupe mais sont rapidement éliminés en 1/8ème de finale de C1 par le FC Porto. L’énorme surprise, c’est le Scudetto qui échappe à la Juve après 10 ans de sacre d’affilée. Pirlo est licencié un peu moins d’un an après sa prise de fonction.
Ronald Koeman est dans le même cas de figure mais le Néerlandais a connu plus d’une dizaine d’aventures avant d’atterrir sur le banc des Blaugranas. La dimension prise entre son poste de sélectionneur des Pays-Bas et d’entraîneur du FC Barcelone est énorme. Il arrive dans une période où le Barça est en manque de résultats dans les grandes compétitions. Il devient également le premier entraîneur de l’ère post-Messi après son départ au PSG cet été. Ronald Koeman doit se réinventer tactiquement dans un club en grandes difficultés financièrement. Malheureusement, l’ancien coach d’Everton ne restera qu’un an sur le banc barcelonais. Evincé par une défaite fin octobre sur la pelouse du Rayo Vallecano (1-0).
Xavi, un exil au Qatar pour débuter
L’ancienne gloire du Barça a posé ses valises au Qatar, dans le club d’Al-Sadd en 2015. Joueur pendant quatre années là-bas, il annonce sa retraite en mai 2019 pour devenir entraîneur du même club. En tant qu’entraîneur, la saison passée fut un réel succès. Il réalise le doublé coupe-championnat tout en restant invaincu ( 19 victoires et 3 nuls en 22 matchs). Une performance lui permettant d’obtenir le trophée de meilleur entraîneur de la Super League. L’Espagnol a récemment été nommé à la tête du Barça à la suite du licenciement de Ronald Koeman. Les dirigeants voit en lui l’avenir du club en rappelant un ancien de la maison. Reste désormais à savoir si Xavi réussira à redresser ce club en grande difficulté financière et sportive.
Guardiola, adaptation rapide
Pep Guardiola a presque tout gagné n’importe où il est allé. Il entraîne la réserve du Barça pendant un an avant de succéder à Frank Rijkaard sur le banc de l’équipe première. Artisan du grand Barcelone des années 2008 à 2012, il a montré au monde entier ses qualités de tacticien avec un style de jeu prônant la possession de balle. Il participe au sextuplé historique des Blaugranas grâce notamment à sa star mondiale, Lionel Messi. Il rejoint le Bayern en 2013 et continue d’écraser la concurrence dans le championnat allemand. Les Munichois sont une machine offensive mais calent en Ligue des Champions, la faute à Cristiano Ronaldo. Son ancien club va également l’éliminer en 2015 suite à un doublé de Leo Messi.
L’Espagnol quitte la Bavière sans réussir à ramener la coupe aux grandes oreilles. Actuellement, même constat chez les Citizens, malgré une finale perdue l’été dernier, les Skyblues n’ont pas encore remporté leur premier Ligue des Champions. Il rentre tout de même dans l’histoire de la Premier League en réalisant un triplé national historique en 2019 et en battant le record de points (100) en championnat en 2018.