Alors qu’il fêtait, le 5 février dernier, ses 36 ans, le natif de Madère arrive à la fin de son contrat avec Turin en juin 2022. L’ultime chance pour lui d’assouvir sa soif de trophées ?
« Cristiano is back ! » Il avait prévenu ses adversaires de son retour après sa longue absence, infecté par le coronavirus. Le tout en parlant de lui-même à la troisième personne, comme souvent. Cristiano fait du Ronaldo, sur comme en dehors du terrain. Trois semaines sans jouer, mais ce jour-ci, à Cesena, il n’aura fallu que trois minutes à CR7 pour que sa majesté n’épate de sa grâce et débloque de deux coups d’épée une bataille jusqu’ici indécise. 1-1 avant qu’il n’entre en jeu, puis 1-4 pour les Bianconeri à l’arrivée. Une panenka en guise de signature avant d’asséner à ses rivaux un message d’avertissement : « Cristiano est de retour ! » Ce match est à l’image de son début de saison : impressionnant.
La nouvelle ère : Pirlo
L’exercice 2020-21 de Ronaldo débute dans le vent frais nordique de la Friends Arena, en Suède. Ce même stade où il affolait les foules, huit ans plus tôt, en 2013. Lors d’un match décisif pour la qualification au mondial brésilien, le portugais inscrit un triplé monumental pour envoyer son pays sur orbite (2-3). Cette fois-ci, l’exploit est à nouveau à la hauteur de la légende. Un doublé, et Cristiano Ronaldo atteint la mythique barre des 100 buts internationaux. Il est seulement le deuxième joueur à réaliser cet exploit dans l’Histoire, après Ali Daei (109). La saison ne pouvait pas mieux commencer, à l’aube d’entamer son avant dernière saison prévue dans le contrat avec la Juventus. De retour à Turin, le quintuple Ballon d’Or est accueilli par un visage familier. Andrea Pirlo a mit fin au chapitre Maurizio Sarri, largement contesté par les tifosi et par ses joueurs.
L’italien ancien joueur de la Juve apporte ses stratégies toujours inconnues, avec comme chef de file Ronaldo, à qui il octroie une totale liberté. Pirlo l’a compris, s’il veut tirer le meilleur de son joyau, il ne peut pas le contenir dans un rôle, un poste. S’inspirer des quelques Fernando Santos, Carlo Ancelotti et Zidane qui n’auront fait que polir un peu plus le diamant CR7 en le laissant faire ce qu’il sait faire de mieux, jouer au football. « Va, et amuse toi », comme disait Sir Alex Ferguson. Des regards complices aux fermes poignées de main, la relation Pirlo – Ronaldo dégage un respect mutuel et la pleine confiance.
Cet état d’esprit est le même qui entourait Cristiano en 2016 à l’arrivée de ‘‘Zizou’’ sur le banc du Real. Hasard ou pas, avec 35 années au compteur, le portugais réalise le meilleur start de sa carrière, ex-aequo avec la saison 2015-16. La confiance et la forme physique sont de mise, au moment où Ronaldo retrouve un fidèle lieutenant. Le retour d’Alvaro Morata sonne la fin de l’épisode (décevant et irrégulier) Higuaín. Déjà vainqueurs de deux trophées européens à Madrid, le duo ‘’Morataldo’’ s’accorde parfaitement. Les deux joueurs se trouvent facilement, s’ouvrent des espaces et surtout, ne vivent que pour l’amour du but. Séparés des Pjanic et Matuidi au ralenti, les attaquants turinois sont bien mieux servis cette année grâce à l’inépuisable texan McKennie et le renfort d’Arthur Melo. La preuve en chiffre, les ratios de Ronaldo sont positifs dans toutes les compétitions.
🤯 Les ratios impressionnants d’un Cristiano Ronaldo qui fête ses 36 ans vendredi :
🇮🇹 SERIEA : 16 MATCHS – 15 BUTS
🇮🇹 COPPA : 2 MATCHS – 2 BUTS
🇮🇹🏆 SUPERCUP : 1 MATCH – 1 BUT
🇪🇺 LDC : 4 MATCHS – 4 BUTS pic.twitter.com/K9eSe0VqbW
— CR7 inside ➐ (@CR7_inside) February 2, 2021
2021 : une année pleine pour Ronaldo
Après deux ans en Italie, le quintuple Ballon d’Or n’a toujours pas réalisé la mission pour laquelle il a été embauché, à savoir ramener la Ligue des Champions dans la région du Piémont. Mais quand on regarde en arrière dans la carrière du champion lusitanien, on comprend qu’il ne gagne jamais à ces premiers essais. Il a patienté 5 ans avant de remporter la C1 avec Manchester, pareil à Madrid. Auteur d’un doublé au Camp Nou face à son rival infernal qu’est Lionel Messi, Cristiano Ronaldo a assuré à son équipe la première place du groupe. Le meilleur buteur de la compétition devra une nouvelle fois faire étal de son talent pour les phases finales, dès la fin du mois face à Porto, chez lui, au Portugal. Ce n’est pas le talent ni l’envie qui manquent au leader turinois, mais du temps. Il le dit lui-même, hier soir sur ses réseaux, « je suis désolé de ne pas pouvoir vous promettre 20 ans de plus de tout cela. Mais je peux vous promettre que tant que je continuerai à jouer, je me donnerais toujours à fond. »
Son contrat avec la ‘‘Vieille Dame’’ prend fin en juin 2022 et rien n’assure à 100% que les dirigeants voudront prolonger un joueur de son âge. Même si c’est le cas, les opportunités d’étoffer son palmarès se font rares tant il est garnit. Il y a tout de même un trophée qui manque à la collection de Ronaldo, la coupe d’Italie. Finaliste de la dernière édition (0-1 face au Napoli), la Juve n’est qu’à un match retour de valider son ticket pour Milan. Les bianconeri sont venus à bout de l’Internazionale (1-2) grâce à un doublé de leur infatigable numéro 7 en demies. Si finale il y a, elle se disputera quelques jours avant le coup d’envoi du championnat d’Europe des Nations. Événement charnière de la saison, l’EURO, sans aucun doute son dernier, offrira une nouvelle occasion au disciple de Fernando Santos de rendre l’amour qu’il porte à sa patrie, dans un groupe explosif avec la France et l’Allemagne. Dans une forme énorme et accompagné d’effectifs en place, Cristiano a l’occasion de faire de l’année 2021 un remake de 2016 (EURO + C1) qui le hisserait encore un peu plus au sommet du sport.
A 36 ans, il est évident que Cristiano Ronaldo se rapproche plus de la fin que du début. Au sein d’une Juventus qui trouve l’équilibre entre expérience et jeunesse, et une Seleção portée par la nouvelle génération, l’inimitable héros portugais n’a d’autre choix que de rendre un dernier sprint massif, car on arrête pas le temps.
Un commentaire
Pingback: CR7 - Real Madrid : 3 ans après, qui en souffre le plus ? - BeFoot