Les dernières prestations de l’équipe de France laissent planer quelques doutes sur sa capacité à faire preuve de régularité dans le jeu. Souvent critiqué par ses choix et son plan de jeu, Didier Deschamps doit constamment repenser son équipe type et se renouveler. Mais les commérages autour de ses choix de sélections sont laissés sur le banc de touche.
Ce soir l’équipe de France dispute, en Bosnie-Herzégovine, son 3ème match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. L’enjeu est de taille pour les Bleus qui sera de conforter leur 1ère place au classement du groupe C, également pour certains d’entre eux, de convaincre Didier Deschamps de les intégrer dans sa liste des 23 pour l’Euro 2021 et enfin de montrer un autre visage.
Dans un passage du livre « Dans la tête de Didier Deschamps » écrit par le journaliste Jean-Philippe Bouchard, le sélectionneur des bleus assure que :
» Ma réflexion ce n’est jamais un joueur et l’équipe de France. Que ce joueur s’appelle Benzema mais aussi Griezmann ou Pogba, ma réflexion c’est l’équipe de France, avec des joueurs qui doivent entrer dans un collectif. «
Un Didier Deschamps conservateur
Avec le titre de Champion du Monde 2018 en poche, Didier Deschamps compose avec les « soldats », ceux avec lesquels il ira au combat au titre malgré des résultats sportifs individuels en demi-teinte avec leurs clubs respectifs.
En effet, le sélectionneur des bleus se base sur une théorie simple : seule la victoire compte. Si certains connaisseurs du football discutent les choix de Deschamps, il n’a que faire des sujets débattus dans un marronniers. Didier Deschamps est un homme rationnel qui décide avec le cœur car fortement imprégné par la cohésion de groupe avec une trajectoire bien définit.
Même si le sélectionneur des bleus ne ferme la porte à aucun joueur, certaines places sont déjà réservées autour des piliers comme Hugo Lloris, Olivier Giroud, Antoine Griezmann… Véritable compétiteur, Didier Deschamps est intimement convaincu que le haut niveau de l’équipe de France fonctionne sur la solidité d’un groupe et que l’apothéose pourra toujours venir des individualités en présence depuis le sacre de 2018. Personne ne pourra renier son palmarès en tant que joueur et sélectionneur, mais l’équipe de France montre quelques failles et doit accéder à un nouveau palier.
Les limites de l’équipe de France
Finaliste de l’Euro 2016 et Champion du Monde 2018, le commandant de bord Didier Deschamps fait face à de nombreux détracteurs qui considèrent que le potentiel existe mais n’est pas exploité. L’équipe de France montre souvent de bonnes intentions mais dévoile ses lacunes techniques et tactiques.
Le match face à l’Ukraine (1-1) ou la Finlande (0-2) sont les exemples d’une contre-performance lorsque ce genre d’équipe décide de laisser le ballon aux Tricolores avec un positionnement très bas et donc la quasi-certitude que la profondeur et l’attaque française ne seront pas exploitées.
Du côté de l’attaque, la combinaison entre Kylian Mbappé et Kingsley Coman, n’a manifestement pas vraiment fonctionné face au bloc bas des ukrainiens. La vitesse de l’attaque française n’a pas pu s’affirmer et ses limites sont parlantes. Autre fait marquant, Olivier Giroud qui s’est montré jusque-là régulier en équipe de France face aux équipes dites moyennes, a montré ces derniers temps ses limites, notamment lorsqu’il faut composer avec des joueurs dont il n’a pas l’habitude. Des limites qui pourraient être comblées avec la présence d’un vrai numéro 9. Offensivement, la France manque de joueurs qui pourraient apporter de la régularité et de l’efficacité devant le but face à des équipes qui jouent en bloc bas.
Du côté du milieu de terrain, les Tricolores souffrent de quelques lacunes liées à l’absence de haut niveau de Paul Pogba qui, habituellement, va apporter de la percussion, de l’accélération et du liant au jeu vers l’avant. Ces limites devaient être palliées par la présence d’Adrien Rabiot, qui manifestement, n’apporte pas beaucoup de solution aux exigences de Didier Deschamps. Il est indéniable qu’un manque de mouvement du jeu français vers l’avant se fait souvent ressentir lorsque les équipes adverses jouent principalement pour défendre. Serait-ce un manque d’automatisme entre certains joueurs ? Dans les faits, les bleus dressent parfois le portrait d’une équipe qui a la possession stérile sans jamais inquiéter ses adversaires.
Bien évidemment, tout n’est pas à critiquer dans les derniers matches de l’équipe de France, mais il n’est pas sans mal de penser qu’une certaine monotonie existe dans les choix de Didier Deschamps. Mais une fois de plus, Didier Deschamps rappelle que ce qui compte c’est de faire le « job » malgré les lacunes et les critiques.
» Chacun est libre d’attendre ce qu’il veut, mais l’équipe de France est performante. «
– soulignait-il à la fin du match face à l’Ukraine. –
Mais chacun pourrait rétorquer au sélectionneur des bleus que rester sur ses acquis n’est pas le meilleur message à envoyer à ses adversaires à deux mois et demi où les Tricolores devront montrer aux nations européennes que ceux sont eux les tauliers.
Ainsi, au temple des réseaux sociaux où la critique s’alimente facilement, Didier Deschamps n’a que faire. Il préfère gagner car c’est l’essentiel au final. Le sélectionneur des bleus a sa philosophie et son modèle de jeu, et ce malgré les discussions légitimes sur le fond de jeu proposé.